Le salon de Rétromobile est un évènement automobile hors du commun qui se déroule tous les ans au mois de février. Tous les passionnés d’automobiles anciennes l’attendent avec impatience. Nous n’avons pas dérogé à la règle. Étant accrédités, nous recevions des datas presse sur le salon de plus en plus intéressants ; il ne devenait que plus désirable. Voitures de Maharajahs, de record, rétrospective Lancia, deux ventes Artcurial, concept de la Veyron, 350 CanAm ou encore CLK GTR et LM, voilà ce qui devait être présent à Rétromobile. La réalité surpassa ce que nous espérions ; accréditations récupérées, le paradis commença…
Le premier stand que nous visitons est petit. Comme beaucoup de stands à Rétromobile. Deux voitures. Mais pas n'importe lesquels ! C'est tout le charme de Rétromobile, certains stands sont de grosses attractions ultra-connues alors que d'autres sont petits et moins visités... Ils regorgent cependant de merveilles. Ce stand nous réserve ainsi deux belles surprises, la première c'est cette Alfa Romeo 6C 2500 SS carrossée par Touring. La deuxième est une magnifique Delahaye 135 MS Cabriolet par Pourtout de 1949.
Le premier stand que nous visitons est petit. Comme beaucoup de stands à Rétromobile. Deux voitures. Mais pas n'importe lesquels ! C'est tout le charme de Rétromobile, certains stands sont de grosses attractions ultra-connues alors que d'autres sont petits et moins visités... Ils regorgent cependant de merveilles. Ce stand nous réserve ainsi deux belles surprises, la première c'est cette Alfa Romeo 6C 2500 SS carrossée par Touring. La deuxième est une magnifique Delahaye 135 MS Cabriolet par Pourtout de 1949.
Nous passons ensuite au stand RM Auctions. Le célèbre vendeur aux enchères nous propose cette année une magnifique Alfa Tipo 33/2 Sport version Daytona. C'est une des versions de compétition de la 33 Stradrale. 30 exemplaires, V8 de 2L et 270ch, superbe.. c'est un vrai coup de cœur ! Elle sera vendue le 8 Septembre prochain à Londres...il est encore temps !
En allant chez le vendeur Lukas Hüni, nous faisons une belle rencontre qui nous met dans l'ambiance, une Stratos. Nous détaillons tout ceci juste après.
Pas loin de celle ci se trouve une Porsche 911 accessoirisée avec la fameuse "queue de canard" qui semble tout droit sortie d'un rallye en Afrique.
Passons à la rétrospective sur les Lancia, proposée par le vendeur suisse Lukas Hüni AG qui succède à l’exposition sur les DS de l’an passé. Cette année, le stand est séparé en deux parties : les Lancia et les « line-up ».
La rétrospective Lancia est une exposition de modèles anciens de la firme italienne Lancia. Le stand est sobre, chic et bien éclairé. Les hôtesses sont en tenue d’époque, les autos dans un état irréprochable. Le vendeur ne fait pas les choses à moitié !
Voici tout d'abord une Aurelia B10. C'est un modèle emblématique de la marque, le premier modèle de série au monde à être pourvu d'un V6 ! Réalisé avec la collaboration du célèbre Vittorio Jano (père de la 8C 2300 d'Alfa et plus tard de la Stratos), l'Aurelia aura beaucoup de succès. Cette belle berline est sortie en 1950. Elle possède la révolutionnaire boîte-pont transaxle : l'ensemble boîte-pont se situe à l'opposé du moteur (ici à l'arrière pour un moteur à l'avant) ce qui permet une meilleure répartition des masses.
Ces Aurelia sont vraiment magnifiques, parmi les plus belles berlines et coupés 2+2 qui soient !
Ces Aurelia sont vraiment magnifiques, parmi les plus belles berlines et coupés 2+2 qui soient !
Vient ensuite une Aurelia B20S Série 4, coupé Pinin Farina produite entre 1951 et 1958. Elle est directement dérivée de la B10 mais possède entre autres un nouveau V6 de 2L et un châssis plus court de vingt centimètres. Les B20 sont exclusivement des coupés, leur version berline est la B21. Cette belle Aurelia fut produite en plusieurs séries. La première voit son moteur développer 75 chevaux. Une modification des carburateurs (Weber 40 à la place des Solex 30) permet à la série 2 d'augmenter sa puissance jusqu'à 80ch. La troisième série sera renommée B20 2500 GT en raison de l'augmentation de sa cylindrée à 2.5L. Les évolutions continuent ensuite jusqu'à la sixième série. Une remarque importante cependant : Le "S" ne signifie pas ici "Sport" mais "Sinistra", i.e. conduite à gauche...Cette option ne fut disponible qu'à partir de la quatrième série et est encore aujourd'hui recherchée par les connaisseurs. A noter qu'entre autres Gary Cooper ainsi que le prince Rainier de Monaco ont possédé des Aurelia !
La B20S proposée par Lukas Hüni est d'une teinte verte claire peu commune et vraiment magnifique !
Et voici enfin pour compléter la famille des Aurelia, une superbe B24 S Spider America de 1955. Elle était principalement destinée au marché américain comme l'indique son nom. Voici une petite anecdote trouvée sur le site arthomobiles de N. Jeannier : seul moins de 150 exemplaires à conduite à gauche (dont celui en photo) existe encore, ce qui est notamment dû au naufrage du paquebot Andrea Doria le 25 juillet 1956 ! Cette catastrophe maritime causa également la perte du prototype Chrysler Norseman Ghia.
Et maintenant le clou de l’exposition, la Lancia D24. Cette automobile, outre sa très belle carrosserie signée Pinin Farina, est un pan de l’histoire de la compétition automobile. Elle a en effet gagné la fameuse Carrera Panamericana « Mexico » en 1953, ou encore la Targa Florio de 1954.
C'est une des voitures que nous sommes le plus heureux d'avoir vu durant ce salon, elle est vraiment incroyable.
Construite à partir de 1953, la Lancia D24 est une automobile de compétition propulsée par un V6 de 3.3L qui développe plus de 250ch.
La D24 s/n 0005 (ici présente) a fait ses débuts aux 12h de Sebring 1954 mais elle reste dans l'histoire pour sa victoire à la Targa Florio du 30/5/1954 avec Piero Taruffi, au Giro di Sicilia 1954 ainsi qu'au Circuito Do Porto, toujours en 54. Elle fut conduite par les plus grands : Piero Taruffi, Luigi Villoresi, ou encore l'argentin Juan Manuel Fangio. Sa grande sœur (0004) a gagné la Carrera Panamericana "Mexico" du 23/11/53 avec Fangio et Branzoni. Oui cette auto restera dans l'histoire.
Construite à partir de 1953, la Lancia D24 est une automobile de compétition propulsée par un V6 de 3.3L qui développe plus de 250ch.
La D24 s/n 0005 (ici présente) a fait ses débuts aux 12h de Sebring 1954 mais elle reste dans l'histoire pour sa victoire à la Targa Florio du 30/5/1954 avec Piero Taruffi, au Giro di Sicilia 1954 ainsi qu'au Circuito Do Porto, toujours en 54. Elle fut conduite par les plus grands : Piero Taruffi, Luigi Villoresi, ou encore l'argentin Juan Manuel Fangio. Sa grande sœur (0004) a gagné la Carrera Panamericana "Mexico" du 23/11/53 avec Fangio et Branzoni. Oui cette auto restera dans l'histoire.
Juste derrière une telle icône, la Fulvia 1600 HF Fanalone de 1969 cherche sa place. Elle n'est cependant pas en reste côté palmarès, elle fut en effet championne d'Europe des rallyes en 1967 puis 1969.
Place désormais aux Flaminia avec cette 3B 2800 Coupé Pininfarina de 1967.
Ces belles berlines sont présentes en plusieurs versions sur le stand. Voici donc une Lancia Flaminia 2800 Berlina...
On continue avec une photo ratée d'une sympathique Lancia Flaminia 8C 2800 Touring cabriolet.
Sur le côté sont exposées une Lancia Astura Série 4 Pinin Farina Special Cabriolet et ...
...Une Lancia Aprilia berlinetta aerodinamica.
Voici maintenant une des meilleures "gagneuses" Lancia, la Stratos HF Groupe 4. C'est un monument de l'histoire de la compétition automobile (encore un !). Elle remporta trois titres consécutifs de championne du monde des rallyes (1974/1975/1976) ainsi que trois titres de championne européenne des rallyes (1976/1977/1978) ! Elle est construite à la suite de concept "stratos zero" de Nuccio Bertone; c'est cependant une voiture totalement nouvelle qui a été en partie pensée par l'ingénieur Vittorio Jano ! Elle est propulsée par le fameux V6 Dino de chez Ferrari.
Et voici une des Stratos HF de route, qui fut construite pour permettre l'homologation en compétition de sa grande sœur.
Passons de l'autre côté du stand avec les line-up, c'est-à-dire les enfilades d'autos. Deux marques sont mises à l'honneur cette année, les Aston et les Ferrari. Commençons par ces premières. Une des choses que nous apprécions vraiment est la couleur "British Racing Green" de ces trois autos qui est leur couleur d'origine puisque toutes les autos de compétitions anglaises avaient à l'époque cette même couleur. La seconde chose appréciable est la situation en hauteur des voitures. Cela nous rappelle la merveilleuse exposition de Ralph Lauren au Louvre il y a quelques années : les voitures sont véritablement présentées comme des œuvres d'art. Pour ce qui est des choses négatives, il faut dire que ces autos sont assez serrées et que les conditions d'éclairage sont vraiment mauvaises, dans Rétromobile en général. Ce stand nous propose une lumière encore relativement correcte comparé à Artcurial mais nous reparlerons de ça plus tard.
La première Aston est la DBR4/4 Grand Prix, une formule 1 de 1959. Elle n'eut pas le succès escompté à cause de nombreux problèmes mécaniques en course. Elle ne réussira qu'à obtenir une correcte sixième place avec Salvadori au terme du GP d'Angleterre et du Portugal. Elle fut conduite par Carroll Shelby durant quelques grands prix.
Cette deuxième Aston eut plus de chances en compétition ! C'est l'Aston Martin DB3S/9 Works Racing Car 1956. Ce châssis obtint en effet une belle deuxième place au Mans 1956 avec Moss et Collins (!), une première place à Oulton Park (avec Moss), une deuxième place au Goodwood Trophy (avec Roy Salvadori) et enfin une troisième place au Sussex Trophy Goodwood avec Tony Brooks.
C'est une des autos importantes des années 50.
C'est une des autos importantes des années 50.
Et enfin une Aston Martin DBR1, grande rivale des Testa Rossa qui ont remporté les 1000Km du Nürburgring en 1957, 1958 (suivies par quatre 250TR...) et 1959 mais aussi Le Mans en 1959. Elle reste dans l'histoire comme une voiture de compétition très efficace.
Et maintenant les Ferrari. La première est une magnifique 275 GTB/2 Short Nose, numéro 06707. Pour rappel, ce modèle est le premier et le moins puissant de la lignée des 275. Créée en 1964, la 275 est un des chef-d’œuvres de Pininfarina. Cet exemplaire possède – comme son nom l’indique – deux ACT (Arbres à Cames en Tête) et un nez court. C’est pour nous la plus belle version des 275. Qui plus est, il représente – à mon avis – une vraie transition entre les années 50 et 60 pour Ferrari. Les nez courts et la forme de berlinetta rappellent sans conteste les autos frappées du Cavallino Rampante dans les 50s. Cependant la ligne générale s’affine visiblement. Cette évolution continuera pour donner lieu à la « Long Nose » - totalement harmonieuse – qui donnera finalement naissance à plusieurs modèles GT des 60s comme la 330 GTC etc…
La deuxième automobile de la « line-up » est notre coup de cœur absolu du salon : c’est la Ferrari 250 Le Mans Stradale Berlinetta Scaglietti s/n 5995. Nom assez compliqué, alors voilà la signification : 250 représente la cylindrée unitaire (de chaque cylindre du moteur). 250cm3 multiplié par 12 cylindres fait 3L. Oups, c'est la seule Ferrari de la série des 250 qui, en réalité, ne possède pas un moteur de 3 Litres...Oui, Ferrari c'est compliqué. Le Mans se réfère bien entendu à la mythique course que Ferrari remporta chaque année de 1960 à 1965. Il y a bien là de quoi se vanter un peu ! Ensuite, Stradale signifie que cette voiture est destinée à la route (nous l'explicitons juste après).
Tout simplement sublime. En un mot (énorme euphémisme), la 250 LM fut créée en 1963 pour le WSCPC (World Sports Car & Prototype Championship) dans la catégorie Sport. Il commendatore essaya de la faire passer pour une évolution de la Passo Corto pour laquelle le nombre d’exemplaire pour l’homologation avait déjà été produit mais le CSI ne fut pas dupé. Passer le moteur à l’arrière et augmenter la cylindrée de 10%, c’est plus qu’une évolution ! La 250 LM concourut donc en catégorie Prototype, avec des autos bien plus puissantes qu’elle, ce qui ne l’empêcha pas de remporter Le Mans en 65 avec Masten Gregory et Jochen Rindt à bord de 5893 en configuration "long nose". Vous l’aurez compris, ce modèle est un pure-sang de compétition. Malgré cela, deux des 32 exemplaires furent transformés en voiture de tourisme dont le modèle spécial de Pininfarina, 6025. Convertie entre fin 1965 et 1966 par Ferrari pour un usage de "tous les jours", l'auto présentée par Lukas Hüni (5995) était à l’origine peinte en noire, avec une bande centrale jaune. Nous avons été bluffés par sa ligne sublime, un travail d’orfèvre ! Elle est notamment dotée de vitres électriques (!), de roues en magnésium, de l'air conditionné et d'une vitre arrière en plexiglas.
La dernière voiture est 5955, la dernière 250 GT/L produite. Une automobile superbe, tout en raffinement. Vous pouvez retrouver le dossier sur les 250 GT/L ici.
Il reste encore quelques autos sur le stand dont cette belle Alfa Romeo 8C 2300 Pinin Farina Cabriolet châssis 2311217. Ce modèle est dérivé de la 8C 2300 de compétition, voiture mythique qui a notamment gagné la Targa Florio, les Mille Miglia 1932-1933-1934 et les 24h du Mans 1931-32-33-34. Elle est l’œuvre du célèbre ingénieur Vittorio Jano.
Nous arrivons ensuite sur le stand Fiskens. Le vendeur londonien est toujours au rendez-vous et il nous propose cette année une sélection de onze autos hors du commun.
La première est une 275 GTB Long Nose qui porte le châssis n° 08061. C'est la version qui succède à celle présente sur le stand Lukas Hüni ce qui est très pratique pour admirer les différences entre ces modèles ! Je vous laisse donc contempler l'avant de la voiture qui diffère...
Elle est vraiment magnifique dans cette configuration !
Ensuite ? Oh, une simple D-Type de Jaguar. Un petit peu d'histoire ? Puisque vous insistez !
La D-Type de Jaguar fut lancée en 1954 en remplacement de la C-Type avec un 6 cylindre en ligne, un "nez court" et une forme aérodynamique inspirée de l'aéronautique signée Malcolm Sayer. L'aéronautique a également inspiré le châssis, monocoque, de la voiture qui lui confèrent une très grande rigidité. La D-Type fit sa première apparition au Mans en 1954 et termina à une belle deuxième place ce qui confirma Jaguar dans son opinion : la D-Type avait un énorme potentiel à exploiter. L'année suivante, Jaguar implanta donc un 3.8L pour remplacer le 3.4L et rallongea le nez. S'en suivit trois victoires consécutives au Mans (1955-56-57) et plus de 150 victoires internationales. Sa carrière se termina en 1957 car le règlement de 1958 changea et exigea des moteurs de 3L de cylindrée. Le règne de la Testa Rossa commença ; le Roi est mort, vive le Roi.
Le châssis présenté ici - XKD545 - fut terminé en 1955 en configuration 3.4L, "short nose" pour un client américain. La voici donc 58 ans après son impressionnante victoire à Watkins Glen, toujours éblouissante !
Une très belle et rare Ferrari 365 GTS/4 "Daytona" dans sa version cabriolet. Elle est particulièrement élégante comme ça ! Certifiée Classische, elle est la troisième des 18 européennes (#14415), et a tout pour plaire !
Chevron B8 s/n DBE52. Un modèle peu courant, considéré comme une des autos les plus belles et maniables de sa catégorie. Elle possède un moteur préparé par Lester Owen et ne fut produite qu'à 44 exemplaires.
Une Formule 1 Williams FW07C/D de 1981, celle qui gagna le Grand Prix d'Amérique à Las Vegas cette année-là. Elle porte le châssis N°16, c'est l'une des plus connues avec pas moins de trois podiums récoltés dans l'année 1981, sur les six courses auxquelles elle a participé.
Lister Jaguar Costin #BHL3. Elle était à l'origine une Lister-Jaguar « Knobbly » d’usine de 1958 mais fut reconstruite en "Costin" en 1959. Elle participa aux 24 Heures du Mans cette même année puis fut utilisée dans le film Le Casque Vert.
Voilà (enfin !) le clou de ce stand Fiskens, une superbe Talbot Lago T26 GS s/n 110057. Pourquoi le "clou" ? Eh bien tout simplement parce que cette auto à une histoire relativement importante. En 1950, quand la voiture fut finie, elle fut vendue à Louis Rosier, vainqueur au Mans cette année-là. L'année d'après, elle fut engagée au Mans avec Rosier et rien de moins que Fangio pour co-pilote ! Malheureusement, le réservoir d'huile ne tint pas le choc, forçant l'équipage a abandonné et laissant Fangio avec de douloureuse brûlures. La voiture fut ensuite recarrossée en coupé par Motto, vendue, engagée dans de nombreuses courses mais c'est surement sa première épopée qui laissera ce châssis célèbre..
Restons dans les françaises mais cette fois-ci dans le grand luxe...Fiskens nous offre un très bel exemplaire de Bugatti Type 46 S s/n 46525, carrossé par Reinboldt & Christie. Elle est vraiment impressionnante de part ses dimensions gargantuesques, et pourtant ! La Type 46 a été construite pour être la "Petite Royale". Elle possède un empattement de 3,5 mètres alors que sa grande sœur en a un de 4,3 mètres...Son moteur de 5.4L ne peut rivaliser avec l'énorme huit en ligne de la Type 41 Royale de ... 12.7 L...
Et oui les années 20/30 étaient l'âge d'or de l'automobile française. Il reste heureusement aujourd'hui encore quelques merveilleux modèles nous rappelant que nous savions nous aussi, créer des œuvres d'art.
Et oui les années 20/30 étaient l'âge d'or de l'automobile française. Il reste heureusement aujourd'hui encore quelques merveilleux modèles nous rappelant que nous savions nous aussi, créer des œuvres d'art.
Aston Martin DB6 Volante SWB s/n DBVC/2325/R, un des 37 cabriolets produits sur les châssis restants de DB5. Elle est la première Aston à se nommer "Volante".
Une belle Lusso bleu foncé ! 5951GT !
Nous quittons le stand Fiskens, traversons les foules, cherchons désespérément l'entrée du stand, signons un joli papier, prenons notre badge et arrivons enfin sur le fameux stand Artcurial. Artcurial | Briest - Poulain - F. Tajan est une société de vente aux enchères très prestigieuse basée... sur les Champs Élysées. Il peuvent se vanter d'un catalogue de vente toujours plus important avec cette année une vente double : les lots "normaux" et une vente "solo Alfa", c'est-à-dire, uniquement des Alfa Romeo, provenant d'une collection privée. Oui, Artcurial peut être fier. Mais pas de la qualité de leur éclairage. Et encore moins de leur immonde tapis blanc. Le stand n'est pas fait pour les photographes, c'est une certitude.
Mais passons, voici le premier lot que nous vous présentons, une jolie Ferrari Enzo. Rouge en lumière normale. Vendue 962 480 €.
Et juste à côté sa grande sœur, la F40, celle-ci date de 1991. Elle a appartenu à Pierluigi Martini, ancien pilote de Formule 1 et victorieux des 24 Heures du Mans, à Emmanuel Doux (vous aurez reconnu la marque éponyme) et à un commandant de bord sur Boeing ! Vendue 644 872 €
Voici une belle Ferrari 156/85, châssis 086, une vraie rareté ! Et un rêve de gosse d'avoir une Formule 1 dans son garage !
Passons tout de suite au clou de cette vente, le lot 321, la Ferrari 166MM/53 Oblin s/n 0300M. Une matching numbers, unique, de 1953, c'est rare. Celle-ci a été recarrossée en 1954 par Oblin. Estimée entre 2 900 000 et 3 500 000 €, elle est partie en dessous des estimations, pour 2 685 422€.
Je vous propose deux petites images pour vous montrer le changement de carrosserie. Sur la première photo, elle porte la carrosserie d'origine de Vignale, sur la deuxième, celle d'Oblin. Ces photos ont été prises durant le Tour de France Automobile (épreuve remportée chaque année entre 1956 et 1964 par Ferrari) en 1953 (0300M y arrive 2ème dans sa catégorie) et 1954. Ces images sont tirées du site d'Artcurial.
Cette Ferrari possède une jolie histoire en compétition. En 1953, elle gagne le Liège-Rome-Liège avec Herzet/Bianchi, arrive deuxième à la Coupe de Spa et 2ème I.C au Tour de France comme nous l'avons dit. Place aux photos !
Encore une belle Lancia Aurelia B20 S 5e Série coupé, châssis n° 1276 et moteur n° 4608. Estimée entre 85 000€ et 115 000€, vendue 104 400 €.
Elle aurait appartenu au chanteur Sacha Distel. Nous ne reviendrons pas sur ce modèle, l'ayant déjà présentée grâce à "la belle verte" de chez Lukas Hüni.
Elle aurait appartenu au chanteur Sacha Distel. Nous ne reviendrons pas sur ce modèle, l'ayant déjà présentée grâce à "la belle verte" de chez Lukas Hüni.
Et juste à côté, une Aston Martin DB2/4 MkIII, vendue 208 600 €
Lagonda Rapide, ça ne vous dit rien ? C'est normal étant donné que seuls 55 exemplaires ont été construits. Le châssis LR128/L ici présent est également une des six à conduite à gauche et boîte méca. C'est une matching numbers très rare, d'un beau "Goodwood Green" ; elle mérite bien ses 193 104 €.
Lancia Aurelia B24 S Spider America, Rubino Rosso, s/n 1134.
Toujours chez Lancia (décidément !), une superbe Aprilia cabriolet Pinin Farina s/n 11795 ! L'auto de Tintin et Milou au pays de l'Or noir était une voiture brillante des années 30, possédant un V4 de 1.3L puis 1.5L. Cette barn find est un des très rares exemplaires carrossés par le fameux Pinin Farina (dont le nom s'écrivait encore en deux mots).
Vendue 26 680€, cette Siata Amica cabriolet Bertone est une des merveilles de cette vente ! Cette petite italienne recevait à l'époque un moteur Fiat qui délivrait 22 chevaux ! Avec moins de 600Kg, elle atteignait les 100 Km/h, de quoi se faire plaisir, surtout considérant qu'il n'en reste que très peu d'exemplaires.
Maserati 150S, châssis 1664, carrosserie Fantuzzi.
Ferrari 365 GT 2+2, avec de très mauvaises conditions d'éclairage, d'où le N&B.
Delahaye Cabriolet 135 MS (Modifiée Spéciale), n° 801610, 1950, carrossée par Saoutchik.
Une Maserati Ghibli Spider 4.9L Spyder ? Oui ! Mais pas n'importe laquelle ! Celle-ci est le deuxième produite d'après le beau dessin de Giugiaro pour Ghia. Vendue 750 000 €, elle est tout simplement la Ghibli la plus chère jamais vendue.
Et juste derrière, une belle 300SL avec un intérieur... particulier.
Voici 800990, une des deux seules Delahaye 135 M Coach carrossée par Antem, vendue 116 816€.
Ac Ace...
Et 8C Spider.
Cette Porsche 912 de 1967 est un modèle USA, importé en Europe en 2000 par un anglais. C'est ici un collectionneur de Ferrari qui la vend, dans un état remarquable. Rappelons que la 912 est le modèle lancé par Porsche suite au succès de la 911, mais avec le Flat 4 de la 356C, celle-ci fut vendue pour la modique somme de 23 840€, alors que sa côte actuelle ne fait que de grimper.
Le lot 419, une Porsche 911 2.7RS de 1973, voiture préférée de Valentin. Elle sera vendue pour 387 220 €, un prix bien au dessus de la côte actuelle du modèle.
On continue, deux autos du Solo Alfa qui attendent sagement leur vente... Il s'agit (de gauche à droite) d'une Giulia Nuova Super 1300 berline et d'une Alfetta 1,6 litre berline.
Nous sortons d'Artcurial et voyons cette magnifique Horch 853 Special Roadster Erdmann & Rossi #313. Ces autos d'avant-guerre, luxueuses et massives sont vraiment sublimes et valorisent bien le travail du carrossier !
Puis une plus rationnelle 250 GT Boano (0865GT).
Une BMW 507 Cabriolet série II, que l'éclairage m'obligera à passer en N&B...
Passé ce stand "amuse-gueule", nous filons vers un stand de haut niveau : Peter Wiesner Sports & classic cars ! On y retrouve d'abord une belle
rouge ! Ah cette auto nous a très agréablement surpris quand nous l'avons vue ! Elle est toujours aussi belle ! C'est la Dino 206 S(P) n°16, qui a connu de beaux succès en compétition notamment dans des courses de côte pilotée par Edoardo Lualdi. Elle est certifiée Classische et matching numbers ! Superbe !
Celle qui trône au milieu de ce stand est la Bugatti Type 59-50B III s/n 441352.C'est la sixième et dernière Type 59 produite par Bugatti. Elle fut largement modifiée pour respecter les nouvelles réglementations de l'époque.
Puis une Maserati Tipo 50/51 Streamliner "Birdcage", engagée par la Camoradi (Casner Motor Racing Division). Elle porte le châssis 2451 et c'est le prototype des Birdcages !
Une Maserati A6 1500 Pinin Farina.
Juste à côté du stand Peter Wiesner, se situe celui de J.D Classics qui présente de vraies merveilles.
Commençons par cette Ferrari 225S berlinetta vignale s/n 0152EL. Elle vécut une belle carrière notamment une belle deuxième place au Tour de France 1952 mais aussi une première place dans sa catégorie aux Mille Miglia de 1952, une des courses les plus importantes de l'époque. 0152EL résidait d'ailleurs à Brescia (ville de départ des Mille Miglia, le marathon Brescia-Roma-Brescia) ces derniers temps...coïncidence ?
Lamborghini Miura SV et Dayto GTS/4...la bataille fait encore rage.
Une Ferrari 275 GTB/4 (09999), ça fait toujours plaisir aux yeux.
Et une exceptionnelle C-Type ! Ancêtre de la D-Type présentée plus haut, double vainqueur au Mans, une Jaguar mythique entrée au panthéon de la marque. D'autant plus mythique lorsqu'elle est passée entre les mains de Fangio....
Nous nous baladons un peu et croisons quelques sympatocheries le temps d'arriver au stand Porsche. Voici tout d'abord une très rare et très belle Cisitalia 202 SMM Nuvolari (SMM pour Spider Mille Miglia), version de compétition de la fameuse Cisitalia 202.
Une jolie Bugatti Type 57 juste à côté.
Ainsi qu'une incroyable Alfa Romeo 1900 carrossée par Boano, qu'on ne croise pas tous les jours !
Viennent ensuite les Alpine de Jean Rédélé, la collection personnelle du fondateur d'Alpine, la marque qui porta haut les couleurs françaises en compétition automobile !
Le sujet principal de la photo suivante est l'Alpine A441, championne d'Europe en Sport Proto 2 litres en 1974 avec Alain Serpaggi. Eh oui, Alpine n'a pas conçu que l'A110 !
Cette étrange Alpine est une A364, championne de France et d'Europe de Formule 3 en 1972 puis d'Allemagne en 1974.
Le Mans 1963 sonne le début des Alpines au Mans. En l'honneur de cette course et de cette année, l'auto engagée par l'écurie française sera nommée M63. Malgré des petits moteurs Renault, leur carrosserie aérodynamique et leur légèreté leur permettent d'atteindre les 220 Km/h.
En 1966, Alpine est toujours au Mans, en catégorie GT avec cette A210.
Au détour d'un stand, une superbe Lancia Flaminia Super Sport Zagato bien cachée dans un coin du salon !
Nous arrivons sur le stand Porsche, sur lequel le message est assez clair : "Mission 2014 : Our return". Porsche a dévoilé récemment sa 919, prototype qui va courir au Mans 2014. L'objectif de Porsche est clair : détrôner Audi. Sur le stand est présent une réplique de la 996 GT1 vainqueur du Mans 1998, la 917-053, vainqueur du Mans 1971 et une 550 Spyder. Le ton est donné.
Voici une belle 550 Spyder. Elle est connue pour avoir gagner la Targa Florio de 1956.
Et tout à droite du stand, la copie de la belle 996 GT1 vainqueur du Mans. C'est tout de même dommage de ne pouvoir exposer l'originale...
Et enfin le clou du stand Porsche, celle qui occupe la place centrale, 917-053. Il s'agit d'une 917KH, le dernier châssis en magnésium restant sur les 3 construits. C'est une "Kurz Heck" c'est-à-dire "queue courte" pour éviter l'instabilité à haute vitesse (surtout dans les Hunaudières) constatée sur les modèles "Lang Heck". Elle possède un Flat 12 de 4.9L pour 600 chevaux. 917-053 remporte la deuxième victoire de Porsche au Mans (après 1970) avec le Dr Helmut Marko et Gijs van Lennep. Ils parcoururent 397 tours, soit 5 335 km, record qui tiendra jusqu'en 2010 ! A noter qu'elle est restée en configuration du Mans 1971. C'est vraiment une superbe auto !
Nous quittons finalement le stand Porsche. Juste à côté se présente cette belle OSCA MT4 Spider Moretti bleue.
Elle est accompagnée par cette Maserati 450 S (?). Ce stand célèbre les frères Maserati ! Ceux-ci ont en effet créé OSCA en 1947 après avoir vendu leurs parts de la marque Maserati.
Dépaysement total sur le stand d'à côté avec le concept de la Veyron ! Présentée en 1999 à Tokyo, ce concept possède un 18 cylindres de 6.3L pour 555 chevaux. Ce qui semble totalement dérisoire face au 1001 chevaux du modèle de série.
Passons aux Mercedes avec une monstrueuse CLK LM Road Legal, l'unique exemplaire restant.
Et le fameux stand Mercedes, toujours merveilleusement situé et éclairé, un vrai bonheur.
Voici la Mercedes que nous avons été le plus heureux de voir lors de ce salon, la W196R "Stromlinie". Cette Mercedes ultra-dominatrice perpétue le mythe des flèches d'argent : la légende veut qu'avant une course, on ordonna de retirer la peinture des autos pour gagner quelques grammes... d'où la couleur mythique des Flèches d'Argent...et leur nom. Elle permis à Juan Manuel Fangio d'être sacré deux fois champion du monde de formule 1, en 1954 et 1955. Aujourd'hui, seule 00006/54 est en collection privée et a atteint récemment le prix de £19,601,500. Autant dire que les W196R sont mythiques et ultra-recherchées...
Ces Mercedes existaient en deux carrosserie : une "enveloppante" aux roues carénées appelée "Stromlinie" comme ici, construites pour les circuits à haute vitesse comme Monza et une aux roues découvertes. Ces merveilles furent conduites par les plus grands : Juan-Manuel Fangio, Hans Herrmann, Karl Kling ou encore Sir Stirling Moss. De quoi faire rêver.
Tous les modèles présents sur le stand proviennent de la compétition. L'auto du milieu du stand était cette Sauber C9, aux rétros orange. Il s'agit du châssis 88-C9-04 qui a terminé deuxième au 24H du Mans 1989 !
Viennent ensuite une MP4/15 et une Mercedes du championnat DTM.
Nous quittons le stand Mercedes pour chercher la star du salon, l'ex-P4, 0858. Nous passons par quelques stands très intéressants !
D'abord un stand d'anciennes françaises avec dans l'ordre : Talbot M67, Delahaye cabriolet 135 M modèle El Glaoui par Figoni & Falaschi, Hotchkiss 1350 Anthéor et Hotchkiss Monceau. Vraiment de belles autos ! C'était alors l'âge d'or de l'automobile française, luxueuses, aux carrosseries flamboyantes que ce petit stand essaie tant bien que mal de perpétuer. C'est bien dommage qu'elles soient oubliées aujourd'hui. Alors que les italiens restent férus d'automobiles, les français ne pensent aujourd'hui à l'automobile que comme à un moyen de transport viscéralement mauvais car polluant et c'est bien dommage. Nous devrions nous aussi être fiers de ce patrimoine culturel extra-ordinaire.
Voici maintenant FA-Automobiles, stand intéressant avec notamment cette belle Miura verte. Les autos sont malheureusement très serrées...
Une 330 GTC avec au fond une belle Montréal et une Dino violette absolument impossibles à prendre en photo.
Quant au stand d'en face, il est très bien fourni. Trop bien fourni. Les autos sont les unes sur les autres c'est assez incroyable...mais pas pratique du tout. Voici donc une M1 Procar, une magnifique 250 F, une Lancia LC2 et une Mazda 767B.
Un peu caché, le stand Sport & Collection est toujours au rendez-vous. Il nous propose cette année une belle 275 GTB Short Nose (06603) une 333SP (022), une première pour nous !
Oh mais c'est une Talbot Lago T150C SS "Teardrop" ! Cette belle française est ici pour attirer l'attention sur un nouveau concours d'élégance qui se tiendra à Chantilly le 6 et 7 septembre prochain. Organisé par Peter Auto, il se veut aussi important que le Tour Auto ou encore Le Mans Classic d'ici quelques années, ça promet ! L'entrée visiteur semble gratuite, cependant les accréditations ne seront délivrées qu'aux photographes professionnels et les pack VIP sont à 350€. Ce concours ne semble pas là pour tout le monde.
Quoiqu'il en soit, cette auto de pure tradition française illustre parfaitement ce concours "Arts & Élégance". C'est un des chefs d’œuvres de la célèbre carrosserie française "Figoni & Falaschi" qui porte parfaitement son nom de "goutte d'eau".
C'est alors qu'au loin, nous voyons un bout de vert. En nous approchant, nous découvrons la Ferrari 512BB LM s/n 27577. C'est toujours un plaisir ! Cette auto participa deux fois au Mans. Son meilleur résultat est une honorable douzième place.
Nous arrivons enfin sur le stand Tradex. C'est vraiment un stand de haut niveau.
Voici une Maserati Tipo 63, une des six produites, dans la fameuse lignée des Birdcages, une merveille dans sa livrée Camoradi originale.
Voici une Maserati Tipo 63, une des six produites, dans la fameuse lignée des Birdcages, une merveille dans sa livrée Camoradi originale.
A côté de la Maserati se trouve une superbe Ferrari 250 Passo Corto Competizione s/n 2209. Entre les mains de Jo Schessler, elle termina troisième aux 1000Km de Paris ( à Monthléry) puis première du Tour de Corse, en 1960. Entre 1963 et 1967, elle fut accidentée avant d'être re-carrossée par la carrozzeria Drogo. Finalement, après plusieurs échanges de moteurs, 2209 retrouva une carrosserie faite spécialement au début des années 80 par DK : elle semble aujourd'hui identique à sa forme originale. Après quelques péripéties, la voilà devant nous aujourd'hui !
Et enfin voici une petite Ermini 1100 Sport avant d'attaquer le gros morceau.
Et voici enfin celle que nous voulions voir, la star de ce salon, 0858 ! Vous me répondrez : "Oh il m'enquiquine avec ses numéros de châssis ! ". A vrai dire, c'est la façon la plus simple de parler de cette voiture. Avant de rentrer dans le débat, voici les faits, l'historique de la voiture pour que vous compreniez bien le scandale, chers lecteurs. 1967, 0858 est achevée sous forme de Ferrari 330 P4 Berlinetta (coupé) et engagée par la Scuderia Ferrari. Elle arrive deuxième aux 1000Km de Monza, cinquième aux 1000Km de Francorchamps, et deuxième au Mans (derrière une GT40 MkIV) mais elle termine première de sa classe (celle des cinq litres), la GT40 étant dans les plus de cinq litres. Les P4 était en effet munis de moteurs de 4L dotés de l'injection Lucas qui délivraient 450 chevaux. Toujours en 1967, 0858 fut convertie en Barchetta (cabriolet) pour le BOAC 500 de Brands Hatch. Entre août et septembre de cette même année, 0858 devint une 350 CanAm. Et c'est bien là le fond du problème. Pourquoi cette conversion ? La voiture ayant fini sa carrière européenne, on la recycla et l'envoya courir aux USA tout comme 0860, une autre P4. Dotée d'un moteur plus gros (4176cm3 type 237), d'un châssis et d'une carrosserie modifiée, elle concourut dans le Canadian American Challenge (CanAm), en tant que voiture du groupe 7.
Elle gagna quelques victoires en 1968 / 1969 avec Hawkins avant d'être vendue à David Piper (ex-pilote qui fabriqua notamment les "répliques officielles" de P4) qui la revendit dans la foulée. Elle changea à nouveau de mains en 1971 pour atterrir dans une collection privée à Orlando. Elle tomba enfin entre les mains de Mr Medlin. C'est la que les choses se corsent. La voiture fut en effet saisie par le fisc un peu après 1994. Or en 1998, Medlin refuse une porposition d'achat à 9 million de dollars, en voulant 11. Comment Medlin a-t-il récupéré sa voiture ? C'est un mystère. Quoiqu'il en soit elle fut de nouveau proposée à la vente par RM Auctions en 2009, toujours sous sa forme de 350 CanAm Spyder. Durant cette enchère, James Glickenhaus (propriétaire de 0846, 0854, etc..) alla jusqu'à offrir 7.25 millions de dollars. Enchères refusées par le propriétaire. C'est alors que le drame arriva.
Arrivée entre les mains du vendeur Talacrest, celui-ci décida de re-convertir 0858 sous sa forme de 330 P4 ! Pourquoi ? Pourrait-il y a avoir une raison autre que l'argent ? C'est peu probable. Aidé par David Piper elle redevint ainsi une P4 Barchetta. Le nouveau propriétaire décida de la re-convertir en berlinetta, la voiture fut ensuite mise en configuration du Mans 67 (numéro 21..). Enfin presque, certains détails ne collent pas comme les rétros. Et toute la polémique est là. Fallait-il oui ou non rendre à 0858 sa forme de 330 P4 ? C'est un débat sans fin. Certes, elle est bien plus belle en P4, cependant, Talacrest a changé le châssis et les trains roulants, implanté un nouveau moteur, et créé une carrosserie à la roue anglaise (et non au marteau comme l'on faisait alors à Maranello). L'auto est définitivement endommagée et a perdu a jamais son authenticité. Ferrari l'a bien compris et a décrété que désormais, 0858 ne pourrait obtenir le certificat Classische. Il était impossible de rendre à 0858 sa configuration de P4 avec des pièces d'origines (l'arrière de 0858 en tant que P4 barchetta est actuellement sur 0846, la P3/4 de J. Glickenhaus), et Talacrest a donc détruit la dernière 350 CanAm pour créer une sorte de réplique de P4, considérée à jamais par Ferrari comme une 350 CanAm et par d'autres comme une 330 P4. Voilà donc où en est 0858. Cette transformation scandaleuse reflète bien le marché dont le cours s'envole. Aujourd'hui, nous sommes donc prêt à sacrifier une automobile, dernière représentante de son modèle pour gagner plus d'argent. Malheureusement, c'est une bien triste réalité qui va à l'encontre de tout ce que les passionnées automobiles du monde pourrait espérer. Seule P4 restante, subsistante, 0856 la canadienne voit quant à elle sa côte s'envoler. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
0858 est présentée de façon particulière sur ce stand. En effet, elle est présentée comme au Mans 67, sur le même camion qui l'y transporta jadis, le Fiat 642 Barloletti s/n 02989. Évidemment c'est très beau mais ça n'aide pas pour les photos. Certains vont même jusqu'à insinuer que cette mise en scène a lieu pour cacher un nez mal proportionné de la voiture...Personnellement nous devons bien avouer qu'il n'y a surement aucune différence avec la carrosserie originale, ce qui serait étonnant étant donné les moyens actuels et l'enjeu financier du projet.
Photo du Mans 1967 avec 0858 descendant du camion, la mise en scène reproduite sur le stand de Tradex. Nous sommes malheureusement incapables de dire qui est l'auteur de cette célèbre photographie. Si quelqu'un le connaît, qu'il n'hésite pas à nous envoyer un mail à [email protected] .
C'est ainsi que s'achève le salon de Rétromobile 2014.
Cette année fut très riche avec notamment la 917-053, la Mercedes W196, la D24, la 166MM Oblin de chez Artcurial ou encore 0858. L'éclairage est toujours aussi mauvais par contre et les stands très serrés malgré l’agrandissement de l'espace dédié à Rétromobile. Une bonne idée serait peut être de ne laisser rentrer que des exposants de qualité, en petit nombre, de manière à n'avoir que des stands assez grands ; privilégier la qualité à la quantité. Quoiqu'il en soit cet évènement reste un incontournable et un des seuls qui accréditent encore les petits passionnés sans gros médias comme nous, alors un grand merci à eux pour leur travail et leur gentillesse.
L'article nous a pris du temps mais nous y sommes arrivés. En espérant que cela vous ait plus et que vous ayez appris des choses,
Thomas et Valentin
Sources principales :
Arthomobiles, site très intéressant et très complet de Nicolas Jeannier,
Artcurial, le vendeur aux enchères,
Fiskens, le vendeur anglais,
Barchetta, le génial guide Ferrari,
Racing Sports Car, une mine d'information !
Cette année fut très riche avec notamment la 917-053, la Mercedes W196, la D24, la 166MM Oblin de chez Artcurial ou encore 0858. L'éclairage est toujours aussi mauvais par contre et les stands très serrés malgré l’agrandissement de l'espace dédié à Rétromobile. Une bonne idée serait peut être de ne laisser rentrer que des exposants de qualité, en petit nombre, de manière à n'avoir que des stands assez grands ; privilégier la qualité à la quantité. Quoiqu'il en soit cet évènement reste un incontournable et un des seuls qui accréditent encore les petits passionnés sans gros médias comme nous, alors un grand merci à eux pour leur travail et leur gentillesse.
L'article nous a pris du temps mais nous y sommes arrivés. En espérant que cela vous ait plus et que vous ayez appris des choses,
Thomas et Valentin
Sources principales :
Arthomobiles, site très intéressant et très complet de Nicolas Jeannier,
Artcurial, le vendeur aux enchères,
Fiskens, le vendeur anglais,
Barchetta, le génial guide Ferrari,
Racing Sports Car, une mine d'information !