À Detroit, la culture automobile érigée en religion
Textes et photos par Théo Castel.
A l’occasion d’un voyage d’affaires, j’ai pu vivre deux semaines durant au rythme de Motor City, capitale historique de l’industrie automobile. Aujourd’hui, je vous emmène en immersion chez Pasteiner’s, institution locale où a lieu chaque semaine un très prisé Cars and Coffee.
Dans le Michigan, vaste état du Midwest, on célèbre deux choses : la nature et l’automobile. Ces composantes majeures de la culture américaine sont d’ailleurs liées puisques les véhicules sont synonymes d’évasion et de grands espaces. Visiter Detroit, capitale économique de l’État et siège des trois géants que sont FCA, GM et Ford, c’est un peu un passage obligé pour tout passionné d’automobile. Une sorte de pèlerinage sur ces terres qui ont vu naître l’automobile moderne.
Forcément, Detroit irrigue toute la région de sa passion et un bon moyen de comprendre cet état d’esprit unique est de se rendre au Cars and Coffee chez Pasteiner’s. C’est à Birmingham, une petite ville de banlieue, que se trouve cette librairie dédiée à l’automobile. Véritable sanctuaire, on y trouve livres, magazines et miniatures. Le paradis ? C’est d’autant plus vrai le samedi matin, quand les petrolheads du coin s’y retrouvent pour boire un café et causer auto au milieu de leurs véhicules.
Forcément, Detroit irrigue toute la région de sa passion et un bon moyen de comprendre cet état d’esprit unique est de se rendre au Cars and Coffee chez Pasteiner’s. C’est à Birmingham, une petite ville de banlieue, que se trouve cette librairie dédiée à l’automobile. Véritable sanctuaire, on y trouve livres, magazines et miniatures. Le paradis ? C’est d’autant plus vrai le samedi matin, quand les petrolheads du coin s’y retrouvent pour boire un café et causer auto au milieu de leurs véhicules.
Le froid glacial du mois d’avril (le Canada est à quelques encablures) n’empêche pas le parking d’être plein, y compris quelques cabriolets arrivés top down. Il fait beau et c’est bien là l’essentiel. L’essence même d’un Cars and Coffee, c’est le partage sans sectarisme et cela se ressent devant le plateau : il y en a pour tous les goûts ! Bien sûr, les américaines constituent le gros des troupes, en témoignent cette belle Dodge Viper GTS, cette élégante Buick Riviera 1964 ou encore ce long cabriolet Chrysler 300 de 1968.
Pour autant, l’Europe fournit aussi son contingent de modèles éclectiques : Mercedes 280SE 3.5L (une merveille !), Austin Healey 3000, Mini…
Les amateurs de supercars ne seront pas en reste puisqu’on a pu voir chez Pasteiner’s une Monza SP1, une Diablo SV ou encore…une Saleen S7 (!). Malheureusement, j’ai dû me « contenter » lors de cette édition d’une Huracan STO.
Mais chez Pasteiner’s, le Cars and Coffee n’est pas qu’un simple rassemblement : c’est aussi l’occasion d’y rencontrer de grands noms de l’histoire automobile. Ainsi peut-on y croiser parmi les habitués Ralph Gilles, directeur du design chez Stellantis (et accessoirement père de la Viper) et Ken Lingenfelter, ingénieur-collectionneur connu pour ses innombrables préparations de Corvettes (il possède, entre autres, une Lamborghini Reventon…). On peut également citer Anne Asensio, designer des gammes Twingo, Clio et Mégane puis directrice de l’identité visuelle de General Motors. Rien que ça…Pour ma part, j’ai pu apercevoir Kip Wasenko, directeur du design chez GM pendant plusieurs décennies, au volant de sa belle Dino 246GT.
Le parking ne désemplit pas et, après un moment à flâner au milieu des miniatures café brûlant à la main, j’admire les nouvelles arrivées. Ferrari 250 GTE, Mercedes 560SL ou encore Lotus Esprit attirent tout particulièrement mon attention.
La promenade est aussi propice à l’observation de détails savoureux. Ici, une Alfa Romeo originaire des Pays-Bas, là, un compte-tours extérieur monté sur le capot d’une Pontiac…
La matinée touche déjà à sa fin et, avant de repartir dans la Dodge Charger Scat Pack de mon hôte – l’immersion culturelle est totale – je regarde une dernière fois ce petit monde, cette bulle automobile concentrée sous mes yeux. Les participants quittent le parking par la célèbre Woodward Avenue, une immense portion de bitume qui vit naître le quart de mile et lieu de cruising ultime pour des milliers de pilotes chevronnés. Car Detroit vit, respire et pense au rythme de son industrie séculaire, l’automobile. Le centre du monde, en somme…
Je tiens à adresser mes plus chaleureux remerciements à mon hôte Bertrand Rakoto pour m’avoir fait vivre Motor City de l’intérieur durant ces deux semaines de rêve.