Néo-rétro : quand l'ancien fait peau neuve !
Vintage, néo-rétro, autant d’expressions qui se sont immiscées dans notre quotidien depuis maintenant une bonne décennie. Chaussures, vêtements, consoles de jeu, appareils photo… Le phénomène touche de nombreux domaines et l'automobile, bien entendu, n'y fait pas exception. Alors, en plein Mondial de l'Automobile à Paris où nombreux sont les concepts cars évocateurs du passé, nous avons décidé de nous pencher sur la question.
Vous l’aurez compris, le néo-rétro applique une recette simple mais efficace : s’inspirer des succès du passé pour la création de nouveaux produits. En matière d’automobile, les modèles iconiques sont si nombreux que les constructeurs n’hésitent pas à puiser dans leur riche histoire pour réactiver les souvenirs du « bon vieux temps », à travers des traits stylistiques, des appellations ou des finitions. Les premières esquisses du genre sont apparues outre Atlantique dans les années 2000. Chez Ford, Thunderbird, GT et Mustang reprennent et actualisent les traits de ces mythes. Chrysler se contente alors d’un PT Cruiser au dessin franchement pataud tandis que Chevrolet met sur le marché son SSR, un bien plus audacieux hommage aux pick-up des années 50.
Les Européens flairent alors le filon et se lancent plus ou moins bien dans la réédition de leurs modèles phares : Volkswagen New Beetle, Mini Cooper... Le succès commercial de cette dernière pousse Fiat, alors victime de difficultés financières, à faire renaître la mythique 500 en juillet 2007. Avec 50 000 exemplaires commandés avant même sa sortie, c’est un coup de maître pour la marque de Turin qui joue à fond la carte de la personnalisation et de la Dolce Vita. Onze ans plus tard, la 500 est encore là, preuve que la tendance vintage est toujours d’actualité.
Le virus ne tarde pas à contaminer les constructeurs de prestige qui donnent naissance à de superbes créations : BMW Z8, Mercedes SLS AMG ou encore Lamborghini Miura Concept.
Et justement, chez Arts & Mécaniques, ce que l'on aime par dessus tout ce sont les concepts évocateurs des voitures de course ou de sport d’antan. Tout a commencé avec les concepts BMW, qui, avec les 328 Hommage, Mille Miglia Concept, CSL Hommage et 2002 Turbo Hommage, ont placé la barre très haut. Là encore, l’esprit est le même : un design connu savamment remis au goût du jour, des technologies modernes et des livrées historiques, le tout présenté au concours d'élégance de la Villa d'Este. Ces concepts font le bonheur des passionnés et sont en général très bien accueillis, glanant de nombreux trophées partout où ils sont exposés.
Vous l’aurez compris, le néo-rétro applique une recette simple mais efficace : s’inspirer des succès du passé pour la création de nouveaux produits. En matière d’automobile, les modèles iconiques sont si nombreux que les constructeurs n’hésitent pas à puiser dans leur riche histoire pour réactiver les souvenirs du « bon vieux temps », à travers des traits stylistiques, des appellations ou des finitions. Les premières esquisses du genre sont apparues outre Atlantique dans les années 2000. Chez Ford, Thunderbird, GT et Mustang reprennent et actualisent les traits de ces mythes. Chrysler se contente alors d’un PT Cruiser au dessin franchement pataud tandis que Chevrolet met sur le marché son SSR, un bien plus audacieux hommage aux pick-up des années 50.
Les Européens flairent alors le filon et se lancent plus ou moins bien dans la réédition de leurs modèles phares : Volkswagen New Beetle, Mini Cooper... Le succès commercial de cette dernière pousse Fiat, alors victime de difficultés financières, à faire renaître la mythique 500 en juillet 2007. Avec 50 000 exemplaires commandés avant même sa sortie, c’est un coup de maître pour la marque de Turin qui joue à fond la carte de la personnalisation et de la Dolce Vita. Onze ans plus tard, la 500 est encore là, preuve que la tendance vintage est toujours d’actualité.
Le virus ne tarde pas à contaminer les constructeurs de prestige qui donnent naissance à de superbes créations : BMW Z8, Mercedes SLS AMG ou encore Lamborghini Miura Concept.
Et justement, chez Arts & Mécaniques, ce que l'on aime par dessus tout ce sont les concepts évocateurs des voitures de course ou de sport d’antan. Tout a commencé avec les concepts BMW, qui, avec les 328 Hommage, Mille Miglia Concept, CSL Hommage et 2002 Turbo Hommage, ont placé la barre très haut. Là encore, l’esprit est le même : un design connu savamment remis au goût du jour, des technologies modernes et des livrées historiques, le tout présenté au concours d'élégance de la Villa d'Este. Ces concepts font le bonheur des passionnés et sont en général très bien accueillis, glanant de nombreux trophées partout où ils sont exposés.
BMW ne sont cependant pas les seuls à avoir fait de tels concepts, comme nous avons pu le voir récemment avec Mercedes-Benz et la magnifique EQ Silver Arrow dont le nom est directement inspiré des flèches d'argent de Mercedes qui dominaient les Grand Prix autrefois.
Nous arrivons maintenant aux raisons principales de ce billet : les récemment dévoilées Peugeot E-Legend, Porsche 935/911 Speedster et Ferrari Monza SP1/SP2. À l'aube du Mondial de l'Auto, ces trois concepts néo-rétro ont inondé la toile quasi-simultanément. La première, la Peugeot, est annoncée comme une étude de style reprenant des éléments de la mythique 504 Coupé à l'occasion de son anniversaire.
La recette de cet hommage ? Une carrosserie anguleuse, agrémentée d'un intérieur en velours bleu du plus bel effet et de jolis feux en trois dimensions. Le tout est servi dans une superbe teinte gris nacré, rappelant bien sûr le gris proposé à l'époque. Le concept a tellement bien été reçu par le public que Peugeot en envisagent la production, preuve irréfutable que le néo-rétro plaît.
La seconde, la Ferrari Monza SP1/SP2, est un merveilleux hommage aux barchette Monza des années 50. Ces superbes autos de course dotées de quatre cylindres (!) semblent reprendre vie aujourd'hui. La Monza SP1 est basée sur une 812 Superfast (trains roulants, châssis, moteur) mais se dote d'une nouvelle carrosserie dont l'inspiration néo-rétro n'est pas à présenter. Ferrari a gardé la forme typique de "barquette", la forme de l'appui-tête et l'ouverture latérale, et s'est ensuite permis un design très moderne et nouveau du plus bel effet.
La SP1 est une voiture monoplace, les livrées sont historiques et une petite production est prévue... Mais la Monza SP1 n'est pas homologuée route et devra être réservée à un usage sur circuit. La SP2, version biplace, subit le même sort ce qui nous pousse à penser que parfois, les choses les plus belles sont quasiment irréelles...
La SP1 est une voiture monoplace, les livrées sont historiques et une petite production est prévue... Mais la Monza SP1 n'est pas homologuée route et devra être réservée à un usage sur circuit. La SP2, version biplace, subit le même sort ce qui nous pousse à penser que parfois, les choses les plus belles sont quasiment irréelles...
Passons chez les allemands avec la Porsche 911 Speedster, fabuleuse réincarnation de la 356 Speedster. L'appellation Speedster a tout d'abord fait son apparition en 1955 au sein du catalogue Porsche et fut un vrai succès commercial. Basée sur la 356, premier modèle de Porsche produit en série, elle est l'icône de ceux qui roulent sans compromis, cheveux aux vents, et qui aiment profiter d'un moteur répondant. En cette année anniversaire des 70 ans de la marque (le prototype de la 356 obtint son autorisation de rouler le 8 Juin 1948, symbolisant alors le début de la marque), Porsche ont décidé de rendre hommage à cette voiture qui était à l'origine un radical cabriolet 2 places, caractéristique aujourd'hui essentielle d'un Speedster.
À l'origine présenté sous forme de concept avec une livrée de course historique le 8 Juin 2018, c'est à l'occasion du Mondial de l'auto que Porsche ont annoncé le produire en série avec un concept très proche de l'aspect production. Les clins d’œil au passé sont partout, en commençant par le splendide bouchon de remplissage en alu brossé sur le capot avant. Si l'on continue sur la carrosserie, les rétros ronds "obus" nous rappellent sans soucis nos chères anciennes, tandis que le logo Speedster chromé est habilement disposé de chaque côté du couvre capote à double bosselage, tradition des 911 Speedster depuis la Type G. Les ailes larges d'une 911 GT3 sont protégées par un autocollant noir, lui aussi repris d'anciens modèles "Speedster". Enfin, Porsche ont annoncé proposer de nombreuses livrées historiques aux acheteurs de la version de série, sans donner plus d'informations. On parie sur des peintures inspirées des modèles qui ont brillé dans l'histoire de Porsche, à l'image des 356 Speedster, 917, 956, 962...
À l'origine présenté sous forme de concept avec une livrée de course historique le 8 Juin 2018, c'est à l'occasion du Mondial de l'auto que Porsche ont annoncé le produire en série avec un concept très proche de l'aspect production. Les clins d’œil au passé sont partout, en commençant par le splendide bouchon de remplissage en alu brossé sur le capot avant. Si l'on continue sur la carrosserie, les rétros ronds "obus" nous rappellent sans soucis nos chères anciennes, tandis que le logo Speedster chromé est habilement disposé de chaque côté du couvre capote à double bosselage, tradition des 911 Speedster depuis la Type G. Les ailes larges d'une 911 GT3 sont protégées par un autocollant noir, lui aussi repris d'anciens modèles "Speedster". Enfin, Porsche ont annoncé proposer de nombreuses livrées historiques aux acheteurs de la version de série, sans donner plus d'informations. On parie sur des peintures inspirées des modèles qui ont brillé dans l'histoire de Porsche, à l'image des 356 Speedster, 917, 956, 962...
À l'intérieur, le passé est omniprésent à commencer par l'absence d'info-divertissement et de climatisation. Trois pédales et une boîte manuelle font office de lien entre vous et le Flat 6 de 500 chevaux qui monte jusque 9000 tours/min, pour des vocalises qui s'annoncent exceptionnelles grâce à l'échappement en titane. Le combiné d'instruments est paré de noir, mais les graduations sont vertes, à la manière des premières 356. Le tout est enveloppé de cuir qui habille les imposants sièges baquets redessinés pour l'occasion, et les portières s'ouvrent grâce à des lanières... Bref, l'avis du public est unanime, c'est une vraie réussite et un modèle en matière de néo-rétro...
Autre surprise de Porsche, mais cette fois-ci pas présente au Mondial de l'Auto : la 935. Dévoilée à la Rennsport Reunion VI - la grande messe des Porschistes du monde entier - elle est un cadeau du département Motorsport de la marque aux fans. Et oui, en cette année de festivités et en parallèle de la 911 Speedster, le département Motorsport a décidé de plonger dans son passé pour sortir une évocation moderne de la fameuse 935/78 "Moby Dick". Les dessous de 991 GT2 RS ne sont pas cachés mais la carrosserie de la voiture est complètement revue, avec même une intégration des feux de stop dans les rebords de l'aileron, façon LMP1.
Crédit photo : Porsche AG
Et ce n'est pas tout, Porsche ont voulu respecter la tradition des 935 en se débarrassant des phares plus communément appelés "yeux de grenouille". L'avant est donc beaucoup plus aérodynamique avec un bouclier très bas où se logent des DEL. Si l'on continue sur la carrosserie, tout en carbone cela dit, on tombe sur des ailes arrières très élargies qui abritent une gigantesque entrée d'air. À vrai dire, seul le vitrage rappelle la 911 de base, ce qui est une bonne chose !
Crédit photo : Porsche AG
A l'arrière, le bouclier prend 32 centimètres de plus par rapport à la GT2 RS, qui est, je le rappelle, la base de la voiture. Le tout est agrémenté d'un énorme aileron fixé au niveau de ce qui aurait traditionnellement été le capot moteur. Les échappement migrent au milieu avec deux sorties au dessin s'inspirant très fortement de celles que l'on trouvait autrefois sur les 917. Clou du spectacle, quatre jantes "Turbofan" à écrou central bien vintage prennent place montés sur des slicks Michelin. Quand on voit les performances d'une GT2 RS (qui détenait le record du tour au Nürburgring pour une voiture de série), on se doute bien que ce monstre allégé de 200 kilos doit faire des miracles... Comme une certaine 935 autrefois.
Crédit photos : Porsche AG
Enfin, à l'intérieur, le volant mono masse de la GT2 RS disparaît au profit d'une version tout droit sortie de la GT3 R de course. Malgré l'installation d'un Motec en lieu et place des 5 compteurs analogiques, on trouve de chaque côté de celui-ci deux cadrans : un chronomètre et le manomètre de pression du turbo. Avec une addition de près de 850 000 euros, Porsche ont décidé de proposer de série la climatisation, pour que ces messieurs se défoulant sur circuits n'aient tout de même pas trop chaud. Pas de doutes, ici, on est dans le domaine de la course et la modernité est de mise...
Crédit photo : Porsche AG
Vous l'aurez donc compris, le néo-rétro se manifeste aussi bien sur des supercars, des concept cars, des coupés et enfin des voitures de course. Mais très récemment, Land Rover ont surpris tout le monde avec un SUV aussi original que joli : le Range Rover SV Coupé.
Le principe était de rendre hommage au premier Range Rover, celui qui a fait la réputation de la marque, mais en incrustant toutes les dernières technologies et matériaux contemporains. Le SV Coupé, SV pour Special Vehicles, est affiché au prix exorbitant de 300 000 euros et est présenté comme le Range le plus raffiné de tous les temps. Avec un très faible porte à faux avant, un empattement interminable et un porte à faux arrière important, l'impression que la voiture est cambrée sur ses quatre jantes en 23" est réelle. La ligne de toit est flottante, la ceinture de caisse très haute, la carrosserie imposante. Là encore, des folies sont réalisées avec les portes passager et conducteur qui mesurent près d'un mètre 40 de long... Mais vous me direz où sont les reprises du passé ? Et bien il s'agit des trois portes peu souvent observées sur un SUV. Le Range original était un trois portes, puis s'est petit à petit décliné pour devenir le SUV que l'on connaît aujourd'hui, avec 5 portes. En 2004, Range Rover avaient déjà tâté le terrain en dévoilant le Stormer, un concept massif de SUV trois portes qui n'a jamais été produit. 14 ans plus tard, la marque récidive avec un véhicule de production impressionnant, qui, ô miracle, embarque un gourmand V8 5.0l Supercharged que l'on connaît déjà sur les Jaguar F-Type SVR ou autres Range SVR !
Dès lors que l'on s'approche de l'intérieur, on remarque directement quelque chose qui cloche : les sièges avant sont habillés de cuir blanc, tandis que les arrières sont bleu ! Le souhait de Range Rover était de personnaliser toute la voiture, en allant jusque dans les ambiances intérieures. L'heureux propriétaire pourra ainsi demander une atmosphère différente à l'avant que celle de l'arrière... Ce qui nous rappelle fortement ce qui se faisait autrefois dans l'automobile de luxe.
Crédit photo : Land Rover
On trouve aussi une autre forme de néo-rétro récemment inaugurée par Jaguar et Aston Martin, les continuations d'automobiles. Ici, pas de technologie moderne mais une construction à l'ancienne, de voitures que l'on peut qualifier d'ancêtres mais dont l'année de construction sera 2018. Alors, peut-on les considérer à part entière comme acteurs du néo-rétro ? De mon point de vue, c'est ici la réponse à une clientèle très spécifique qui souhaite posséder une ancienne mais sans le palmarès qui va avec. Ils veulent l'utiliser sans risques, et avoir l'opportunité de la personnaliser sans devoir se soucier de son historique. Ça n'est donc pas du néo-rétro dans le vrai sens du terme vu que ces autos ne bénéficient pas des dernières technologies, mais bien une réincarnation d'un modèle iconique.
À l'inverse, Singer est l'exemple parfait de néo-rétro sur base d'anciennes. Vous leur fournissez une Porsche 911 Type 964 très fatiguée, vous payez environ 300 000 euros, et vous vous retrouvez avec un design rétro à souhait, un Flat 6 neuf, un intérieur raffiné contemporain et quelques belles technologies par-ci par-là pour vous faciliter la vie. La devise de la marque est claire : "Restauré, ré-imaginé, réincarné" : une 911 Singer est la renaissance moderne du passé, et c'est là que le principe de néo-rétro prend tout son sens. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela fonctionne : près de cent 964 sont déjà passées par les ateliers de Singer.
Crédit photos : Singer Vehicle Design
Tout ceci est bien joli, mais pourquoi les constructeurs jouent-ils autant la carte du vintage ? Et bien, selon plusieurs études, de nombreuses personnes aiment le côté vintage des choses par nostalgie, mais ne peuvent pas se séparer du confort de la société actuelle. C'est à dire que l'ancien, synonyme de robustesse et de qualité, plaît aux gens mais ces mêmes personnes ne se voient pas revenir en arrière pour en profiter parce qu'ils sont trop attachés aux technologies modernes qui facilitent leur vie. Les constructeurs l'ont bien compris et utilisent leur passé à bon escient, non pas par manque de créativité comme on peut le lire parfois, mais bien par réponse à une société qui évolue...