Rétromobile 2015
Texte et photos par Valentin et Thomas.
Comme chaque année, février marque le retour du meilleur salon de l'année pour nous : Rétromobile. Pour l'occasion, toute l'équipe de WAS - c'est-à-dire Thomas et Valentin... - a fait le déplacement. Nous ne resterons malheureusement que peu de temps sur place. Dommage mais pas catastrophique, nous avons bien rentabilisé notre temps et nous vous proposons un récapitulatif de cet hymne aux anciennes, bonne lecture.
Commençons avec ce stand Edward Lovett, situé tout près de l'entrée. Il présente de jolies choses même si certains diront que cette Enzo n'a pas sa place dans ce salon. Ce qui n'est pas faux. La deuxième auto - dans l'ordre de la galerie ci-dessous - est une magnifique Ferrari 250 Lusso s/n 4437GT. Nous en verrons deux autres dans les minutes suivantes. Enfin la dernière auto est une Porsche 911 Carrera 2.7 RS, classique mais tellement désirable ! Dommage que ses cours s'envolent aux enchères, le vendeur en demande 1,2M d'euros...
Une bonne et une mauvaise surprise ensuite. La bonne nouvelle est que Valentin peut revoir sa belle Porsche 917-045 qu'il avait vu au musée des 24 heures du Mans, et que Thomas n'aura pas besoin de se déplacer dans la Sarthe pour la voir ! La mauvaise est qu'il n'y a pas de barrières et que photographier la belle devient vite un calvaire ..
Les grands constructeurs monopolisent les très grands stands. Voici la seule Peugeot que nous photographierons, une 205 T16 !
Le stand Bugatti/Bentley est magnifique, enfin un peu d'espace ! Ça tranche par rapport à certains stands, nous le verrons au cours de cette visite.
Sont présentes la Bugatti EB 16.4 Veyron Edition Centenaire - Jean-Pierre Wimille, c'est long, ça n'a pas sa place ici, mais c'est superbe ; la Bugatti Type 50 s/n 50139 carrossée par Paul Nee, vraiment belle ; et un camion de luxe Bentley, 6.5L "Speed Six" vert anglais, très classe ! Cette Bentley est surnommée "The Blue Train car" car elle aurait affrontée un train dans une course de Cannes à Calais en 1930. Il semblerait aujourd'hui que ce soit finalement une autre voiture qui ait remplie cette tâche. La mise aux enchères d'une réplique de cette Bentley à Amelia Island cette année entre 550 000$ et 650 000$ laisse imaginer la côte de l'originale ...
Sont présentes la Bugatti EB 16.4 Veyron Edition Centenaire - Jean-Pierre Wimille, c'est long, ça n'a pas sa place ici, mais c'est superbe ; la Bugatti Type 50 s/n 50139 carrossée par Paul Nee, vraiment belle ; et un camion de luxe Bentley, 6.5L "Speed Six" vert anglais, très classe ! Cette Bentley est surnommée "The Blue Train car" car elle aurait affrontée un train dans une course de Cannes à Calais en 1930. Il semblerait aujourd'hui que ce soit finalement une autre voiture qui ait remplie cette tâche. La mise aux enchères d'une réplique de cette Bentley à Amelia Island cette année entre 550 000$ et 650 000$ laisse imaginer la côte de l'originale ...
Nous rentrons ensuite sur le stand Tradex qui avait étonné l'année dernière en apportant la Ferrari "330 P4" 0858. Elle fait toujours bonne impression cette année avec notamment cette Ferrari 312 B3 "Spazzaneve" s/n 009, une F1 des 70s, typique de part son museau avant très caractéristique. C'est une des deux seules F1 du salon, catégorie reine et pourtant largement sous-représentée, dommage.
La Ferrari 250 Europa s/n 0303EU et cette Maserati 300S s/n 3061.
Et les autres voitures du stand, d'un très haut niveau. Il est seulement dommage qu'elles soient aussi serrées.
Peter Wiesner fait fort cette année ! Nous vous présentons tout de suite la plus belle pièce du stand, cette Alfa Romeo 33/2 Coda Lunga (longue queue).
75033-017 n'est pas n'importe quelle voiture, cette Coda Lunga a l'historique long comme sa queue ! Conduite par Ignazio Giunti et Nanni Galli elle a en effet remporté dans sa classe la Targa Florio 1968, les 1000Km du Nürburgring 1968, fini deuxième au 500Km d'Imola (toujours la même année), et quatrième au Mans (où elle portait déjà le n°39) ! |
Le niveau du stand est vraiment impressionnant. Notre coup de cœur revient à cette 2.7RS vraiment magnifique.
Et mention spéciale à cette rare Bugatti EB110 !
Au fil des petits stands, on rencontre quelques petites merveilles. La March-Porsche a notamment remporté la classe IMSA GTP, aux 24 Heures du Mans 1986 avec Robert / Newsum / Cleare, et à Silverstone 1987 avec Weaver / Gilbert-Scott / Cleare.
La Lola fut utilisée par l'Ecurie Bonnier Team (de Jo Bonnier) et remporta les courses à Vila do Conde et Estoril en 1973.
La Lola fut utilisée par l'Ecurie Bonnier Team (de Jo Bonnier) et remporta les courses à Vila do Conde et Estoril en 1973.
Avant d'attaquer le gros morceau, soit le stand du vendeur Lukas Hüni, voici une superbe Bugatti T40 - 40588 - trouvée sur un stand d'assurance.
Lukas Hüni nous offre chaque année un stand à thème regroupant des merveilles de collections privées et des voitures à vendre. Cette année, les françaises - majoritairement Bugatti - sont à l'honneur, comme dans tout Rétromobile. La disposition des autos est toujours impeccable même si peu pratique, et la lumière est toujours aussi jaune !
Sur l'estrade centrale, une line-up mono-marque, comme chaque année. La première des trois Talbot-Lago présentées est cette T26 GS 110056, ex-Gonzalez, ex-Levegh.
Avant la nouvelle réglementation de 1952, les T26 possédaient une forme typique de ces années incluant des roues non carénées. Après 1952, il a fallu créer une carrosserie de barquette englobant les roues pour répondre aux nouvelles règles. Ainsi naquit la T26 GS (pour Grand Sport). Trois anciennes T26 furent re-carrossées, dont le châssis ici présent. Elle courut en 1951 au Mans dans sa première forme avec Gonzalez puis en 1952 toujours au Mans sous sa forme de barquette avec Levegh. Celui-ci écrira une page de l'histoire automobile en réalisant un "relai" de 23 heures à bord de cette voiture ! Je dis bien "relai" car Pierre Levegh n'a en réalité jamais passé le témoin à son coéquipier. Il se justifiera plus tard en expliquant qu'il avait senti dès le début une faiblesse du moteur et qu'il ne voulait donc pas laissé son coéquipier René Marchand conduire la voiture au risque de la mettre hors-course par manque de souplesse de conduite. Malheureusement Levegh non plus ne parvint pas à garder la voiture en état de marche jusqu'à la fin de la course, le moteur rendant l'âme à une heure de la fin du marathon sarthois, alors qu'il était en tête. Pierre Levegh s'en ira trois ans plus tard au Mans, dans l'accident le plus meurtrier de l'épreuve.
Avant la nouvelle réglementation de 1952, les T26 possédaient une forme typique de ces années incluant des roues non carénées. Après 1952, il a fallu créer une carrosserie de barquette englobant les roues pour répondre aux nouvelles règles. Ainsi naquit la T26 GS (pour Grand Sport). Trois anciennes T26 furent re-carrossées, dont le châssis ici présent. Elle courut en 1951 au Mans dans sa première forme avec Gonzalez puis en 1952 toujours au Mans sous sa forme de barquette avec Levegh. Celui-ci écrira une page de l'histoire automobile en réalisant un "relai" de 23 heures à bord de cette voiture ! Je dis bien "relai" car Pierre Levegh n'a en réalité jamais passé le témoin à son coéquipier. Il se justifiera plus tard en expliquant qu'il avait senti dès le début une faiblesse du moteur et qu'il ne voulait donc pas laissé son coéquipier René Marchand conduire la voiture au risque de la mettre hors-course par manque de souplesse de conduite. Malheureusement Levegh non plus ne parvint pas à garder la voiture en état de marche jusqu'à la fin de la course, le moteur rendant l'âme à une heure de la fin du marathon sarthois, alors qu'il était en tête. Pierre Levegh s'en ira trois ans plus tard au Mans, dans l'accident le plus meurtrier de l'épreuve.
La deuxième Talbot-Lago est aussi une T26 Grand Sport, châssis 110105, commandée par Chambas qui a d'ailleurs dessiné sa carrosserie lui-même. Celle-ci fut réalisée par Contamin, en aluminium. Avec cette T26GS, Chambas courut cinq fois au Mans avec André Morel, ex-Talbot. En 1951, il troqua sa carrosserie contre une autre de Tunesi, une barquette. En 1952 il installa des carburateurs Roots. Finalement, la voiture devint évidemment obsolète à cause de / grâce à l'évolution technologique et Chambas décida de s'en séparer. Il réinstalla la carrosserie Contamin et la vendit.
Finalement, la dernière Talbot-Lago est aussi une T26 Grand Sport ! Mais cette fois-ci la carrosserie est signée Motto et le châssis est le 110152.
A la droite de l'estrade, une enfilade de Bugatti de compétition. La première est cette très innovante type 53, s/n 53002, qui, outre son moteur de type 50 surpuissant, possède quatre roues motrices ! Jean Bugatti avait eu vent de cette idée de quelques ingénieurs et il convainquit son père de mettre cette solution technologique en œuvre. Bien que peu compétitive pour les Grands Prix classiques, cette voiture se révéla être une merveille pour les courses de côte, établissant un nouveau record lors de la course de côte de la Turbie en 1932 avec Chiron, et s'adjugeant une deuxième place au Mont Ventoux la même année par exemple.
Cette deuxième Bugatti est celle que beaucoup considèrent comme "la meilleure voiture de compétition de l'histoire", la Type 35C Grand Prix. Ce châssis est une version C ie compressée (avec des compresseurs Roots), qui appartenu à Maurice Trintignant qui en fit bon usage; il finit premier à Nice, à la Turbie, et au GP de Lorraine. Cachée pendant la guerre, elle est sortie de sa grange il y a quelques années à peine.
Cette type 51 - 51127 - est tout simplement une version plus poussée de la type 35 précédente.
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La Bugatti Type 43 Grand Sport - ici 43181 - est une version routière des Bugatti de course, avec moteur de type 35 et plus de confort.
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Passons aux véhicules de grand luxe avec ces trois T57 Atalante dans un état plus que correct. La S Cabriolet carrossée par Corsica (la jaune) possède une carrosserie unique vraiment superbe. La SC - verte - est un des rares modèles Surbaissé et à moteur Compressé, vendue près de 8 millions de dollars par Gooding à Pebble Beach en 2008...je vous laisse imaginer sa valeur actuelle. La C - violette - bien que très originale n'avait pas ces couleurs à l'origine.
La Delahaye, un peu exclue du plateau est cependant très intéressante. C'est un "Cabriolet-Roadster" car son style mélange les deux modèles pour un rendu unique. De plus elle possède une très rare boîte quatre vitesses manuelle.
La Delahaye, un peu exclue du plateau est cependant très intéressante. C'est un "Cabriolet-Roadster" car son style mélange les deux modèles pour un rendu unique. De plus elle possède une très rare boîte quatre vitesses manuelle.
Fiskens est toujours l'un des rendez-vous incontournables du salon. Cette année, le vendeur londonien fait encore une fois très fort !
Voici tout d'abord la Ferrari 212 export s/n 0102E. Carrossée à l'origine par Touring pour Monsieur Giannino Marzotto (double vainqueur des Mille Miglia), elle sera ensuite vendue à Palmieri en 1951 avec qui elle gagnera sa classe au Giro delle Calabria. Après quelques courses, elle s'en ira vivre une vie de star sous les projecteurs d'Hollywood pour le film The Racer sur la vie de Rudolf Caracciola, triple champion d'Europe des pilotes dans les années 1930. Mais pour cela la voiture a du être modifiée pour coller au scénario : on fit appel à Autodromo qui dessina sa carrosserie actuelle. Le "555" fait référence au numéro de course porté par la belle durant les Mille Miglia 1954. Après ce moment de gloire, 0102E resta longtemps en Californie avant de revenir en Europe. Elle subit alors une restauration complète pendant laquelle on l'habilla avec une réplique de la carrosserie originale, pour éviter des inconvénients lors d'un usage quotidien, à noter que la carrosserie originale fut conservée.
Voici tout d'abord la Ferrari 212 export s/n 0102E. Carrossée à l'origine par Touring pour Monsieur Giannino Marzotto (double vainqueur des Mille Miglia), elle sera ensuite vendue à Palmieri en 1951 avec qui elle gagnera sa classe au Giro delle Calabria. Après quelques courses, elle s'en ira vivre une vie de star sous les projecteurs d'Hollywood pour le film The Racer sur la vie de Rudolf Caracciola, triple champion d'Europe des pilotes dans les années 1930. Mais pour cela la voiture a du être modifiée pour coller au scénario : on fit appel à Autodromo qui dessina sa carrosserie actuelle. Le "555" fait référence au numéro de course porté par la belle durant les Mille Miglia 1954. Après ce moment de gloire, 0102E resta longtemps en Californie avant de revenir en Europe. Elle subit alors une restauration complète pendant laquelle on l'habilla avec une réplique de la carrosserie originale, pour éviter des inconvénients lors d'un usage quotidien, à noter que la carrosserie originale fut conservée.
Fiskens nous avait promis des merveilles du Mans, en voici une, cinquième au général lors de l'édition 1958. C'est la Porsche 550A Spyder s/n 0145. C'est une voiture "usine" qui remporta deux fois sa classe (en 1958), lors des 1000 Km du Nürburgring et lors du Tourist Trophy à Goodwood. C'est également (fait incroyable) la seule 550A à avoir participé à une course de F1, au GP des Pays-Bas à Zandvoort en 1958 !
Cette Porsche 3.0L RSR Prototype, châssis 911 360 0686,
dit Mary Stuart termina cinquième au Nürburgring en 1973 et quatrième au Mans la même année.
Nous avions été prévenu par mails des différentes expositions importantes de ce Rétromobile. La première information concernait une exposition sur des Pegaso ! Et cette partie du salon fut en effet grandiose, nous vous la présenterons à la fin de cet article. En attendant, voici notre première Pegaso du salon, une Z-102 carrossée par Touring - 0102.150.0156 - et construite pour la compétition !
Le clou du stand est sans conteste cette Ferrari 250 California 1011GT, rutilante et déjà présente au concours d’élégance de Pebble Beach en 1965 !
Un autre clou de cette exposition est cette Bugatti Type 54, châssis 54201. Elle fut la première T54 à être pilotée en GP par Achille Varzi qui finit troisième à Monza en 1931. La voiture fut ensuite vendue à un prince tchèque qui se tua à son volant. Sa mère donna la voiture à son coéquipier qui la fit courir mais il s'avéra que sa technologie était déjà dépassée. Il fit donc construire une carrosserie GT deux places et la conserva 38 ans. Elle passa ensuite aux mains d'un collectionneur britannique qui changea la carrosserie pour une réplique type "Monza". La mécanique serait en bon état. |
J D Classics nous avait impressionné l'année dernière, et cette année, c'est encore mieux !
Face au stand Fiskens, 5179GT, une superbe Ferrari 250 Lusso bordeaux.
Bien évidemment, on trouve plein de beautés sur ce stand, mais celles-ci sont tellement courantes à Rétromobile que nous ne nous sommes arrêtés que devant les clous de chaque stand. Chez JD, c'est bien sûr l'incroyable Jaguar XKSS-766, version routière largement inspirée de la D-Type, triple vainqueur au Mans.
Le stand FA-automobile est toujours bien garni et le staff aimable, il faut le souligner ! Nous ne nous sommes arrêtés que sur cette superbe Ferrari 288 GTO, la première supercar Ferrari (qui n'était pas présente à la soirée presse au plus grand désespoir de Valentin) !
Passons au stand d'Axel Schuette, important vendeur allemand.
Il présentait notamment cette Porsche 718 RSK, châssis 718-023. Cette auto fut à la base une 1500RSK avant de recevoir un nouveau moteur, celui qu'elle a toujours aujourd'hui. Elle a couru à Courtland, Cuba, Nassau, et Riverside. Cette allemande (somme toute très habituée des circuits américains) serait l'une des plus originales existantes parmi les 35 produites, vendue il y a deux ans par Gooding pour près de 3 135 000$.
Juste en face d'elle se trouve un stand avec des choses très intéressantes, ainsi qu'un éclairage digne de ce nom. Cette Porsche 911 Carrera 2.7 RS a par ailleurs participé au Rallye de Monte Carlo 1977. Une très belle pièce !
Une Lancia Stratos immaculée est alors exposée à ses côtés. Magnifique.
Passons à l'une des plus grandes collection du salon, la collection
Lopresto. Elle a glané plus de 180 prix dans les Concours d'Elégance les plus prestigieux (Pebble Beach, Villa d'Este, Amelia Island, Goodwood ou Chantilly). Elle a par exemple remporté la Coppa d'Oro de la Villa d'Este 2014 avec l'Alfa 1750, le Best in Show de Monaco 2013, ou encore le Best of Show 2012 de Turin. Voici quelques-unes des autos de la collection.
Tout d'abord cette Lancia Flaminia Pinin Farina Spéciale s/n 1167, qui est l'avant dernière Flaminia produite. Elle fut présentée au salon de Turin 1963. .
L'Alfa
Romeo 2000 Praho de Touring fut présentée au salon de Turin 1960 en
tant qu'exemplaire unique. Présentée à la marque au biscione, celle-ci
préféra la version de Bertone pour sa production de série.
Comme
pour la Praho, cette Giulietta Spider Bertone #1495*0004 fut construite
en 1956 pour un projet de Giulietta Spider lancé par Alfa Romeo.
Carrossée par Bertone, elle répond à la proposition faite par Pinin
Farina. Toutes ces voitures - souvent italienne - sont quasiment unique en leur genre, c'est dingue !
La 6C 2500 SS Bertone date de 1942, son dessin est superbe !
Et voici l'Alfa 6C 1750 Gran Sport Spider Corsa recarrossée par Aprile de Savona il y a plus de 75 ans de cela, heureuse vainqueur de la dernière Coppa d'Oro de la Villa d'Este, à Cernobbio, en Italie (au bord du lac du Côme).
La
6C 2500 SS Pinin Farina de 1949 est très intéressante dans la mesure où
elle nous permet de nous rendre compte à quel point les carrosseries
d'un même modèle pouvait être différentes à cette époque. Cet exemplaire
unique (#915769) aurait un châssis de 2700mm et 110 chevaux.
Une des rares Osca 1600 GT.
Et cette Florida Pininfarina à 4 portes, qui fait suite à un concept doté d'un style semblable. Achetée par Kjell Qvale, un distributeur Lancia, cette Florida fut ensuite possédée par Jules M. Heumann qui n'était autre que le président du concours d'élégance de Pebble Beach en 1993. C'est le seul exemplaire à 4 portes et volant à gauche basé sur une Lancia Aurelia B56S.
Avant de passer au summum de l'automobile de luxe, et de l'automobile française, voici un petit florilège des françaises du salon.
Dans l'ordre du diaporama :
Dans l'ordre du diaporama :
- Une des trois T26 carrossées par Worblaufen,
- La TALBOT LAGO T150C s/n 82930 vendue il y a deux ans par Artcurial ici même à Paris pour 1,461,792 €,
- Cette Delahaye 175S Chapron du club Delahaye a fait le Salon de Paris 1948,
- Une Alpine A108 fabriquée au Brésil d'où le nom Interlagos et les couleurs au drapeau du Brésil,
- Socema Grégoire avec Turbine ! Unique (vue au Musée des 24h du Mans),
- La TALBOT LAGO T150C s/n 82930 vendue il y a deux ans par Artcurial ici même à Paris pour 1,461,792 €,
- Cette Delahaye 175S Chapron du club Delahaye a fait le Salon de Paris 1948,
- Une Alpine A108 fabriquée au Brésil d'où le nom Interlagos et les couleurs au drapeau du Brésil,
- Socema Grégoire avec Turbine ! Unique (vue au Musée des 24h du Mans),
Voici maintenant les Bugatti Type 41 "Royale". Trois sont présentées ici, dont une réplique, grâce au musée de l'automobile de Mulhouse. Elle représente la quintessence de l'automobile de luxe. Elle fut produite pour les rois, les présidents et les grands de ce monde (enfin d'il y a presque un siècle), et elle est hors-normes à tout point de vue. Son huit cylindres en ligne produit environ 300 chevaux grâce à sa cylindrée de ... plus de 12.7L ! Produite à six exemplaires (dont trois vendues), elle coutait à l'époque six fois plus qu'une Rolls-Royce !
Voici le châssis 41.111 - dit "Roadster Esders" du nom de son premier propriétaire. En réalité il s'agit d'une réplique.
Le châssis 41.131 - "Limousine Park-Ward", sobre et imposante ( six mètres de longueur !).
Et enfin le clou de l'exposition, le châssis 41.100 - "Coupé du patron" puis "Coupé Napoléon", voiture personnelle d'Ettore Bugatti, magnifique !
Vraie surprise de Mercedes, cette 540K fraîchement restaurée est unique. Elle fut commandée par Dunlop en vue de la course Berlin-Rome de 1938. C'est alors LA course à gagner, très symbolique d'ailleurs car elle reliait les deux capitales des pays totalitaires qui formeront l'Axe (du Mal) pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette course sera finalement annulée, la guerre approchant. La Mercedes dessinée par Hermann Arthens au huit cylindres 5.4 L de 180 chevaux s'en ira donc chez son propriétaire, pour des tests de pneumatiques hautes performances. Elle rejoignit ensuite les archives de Mercedes où elle restât des années, oubliée.
Cette 300SL fut la deuxième construite ! La première n'étant plus de ce monde, 194 010 00002/52 (présentée ici) est donc la plus ancienne 300SL existante !
Passons au Stand Skoda, juste en face de celui de Mercedes. La Škoda 966 Supersport sort en 1950. Le véhicule fait ses débuts au Grand Prix de Tchécoslovaquie le 24 septembre 1950, piloté par Miroslav Fousek qui se classe second en catégorie 1100 cm3. Cette petite voiture enchaînera ensuite les courses et les victoires, ne cessant jamais d'évoluer, autant du point du vue mécanique que du point du vue esthétique. Cet exemplaire, le dernier produit fut récemment restauré et est actuellement exposé au musée de la marque.
Chez Porsche, on nous propose - en dehors des modèles récents dont le constructeur fait la promotion, et des anciennes routières - cette 936 s/n 002, vainqueur au Mans en 1976 avec Jacky Ickx et Gijs Van Lennep !
Comme il serait fastidieux de présenter chaque stand un par un, voici quelques raretés trouvées sur différents stands. Les deux Jaguar semblent n'être que des répliques. Par ailleurs nous n'avions jamais vu autant de F40 ni de 300SL à Rétromobile, c'est fou ! La loi de l'offre et de la demande sans doute.
Voici une voiture intéressante, déjà présente l'année dernière. C'est une Cooper T40 de Formule 1 qui permit à Jack Brabham de débuter dans la discipline reine en 1955, au Grand Prix de Grande Bretagne. Ce sera la seule apparition (peu glorieuse) de cette voiture qui obligera son pilote à abandonner au 30ème tour sur rupture d'embrayage. A noter que c'est l'une des rares Formule 1 aux roues carrossées produites. |
Comme souvent, RM Auctions est présent à Rétromobile et nous présente deux voitures. Cette Ferrari 212 Export s/n 0158ED à l'historique de compétition très bien rempli sera vendue à la Villa Erba cette année.
Cette Jaguar XJR-9 s/n TWR-J12C-388, elle, fut vendue à Amelia Island. Elle est exceptionnelle ! Outre sa beauté (relative il est vrai), c'est la vainqueur de l'édition 1990 des 24 Heures de Daytona avec Jones, Lammers et Wallace ! Elle a également terminée un nombre de fois impressionnant sur les podiums de différentes courses IMSA, dont sept deuxième places ! Elle est aujourd'hui la seule XJR-9 aux spécifications IMSA restantes, et a été très bien entretenue ... Elle est partie pour $2,145,000, bien en-dessous son estimation.
Et une belle surprise, 0300M.
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Autrement dit la Ferrari 166MM/53 Oblin vendue l'année dernière par Artcurial dans le cadre de Rétromobile pour plus de deux millions d'euros. A la différence près que sa peinture matte était noire l'année dernière et qu'elle est aujourd'hui brillante. Personnellement nous préfèrons. La deuxième place - passager - a également été cachée. |
Nous approchons de la fin de notre visite mais le niveau ne baisse pas. Après le succès du concours d'élégance de Chantilly l'année dernière, l'évènement est reconduit cette année, et le stand affiche déjà cette superbe 250 California s/n 2383GT, ça promet !
MMC et Pozzi font stand commun cette année et nous proposent deux merveilles. Une Ferrari 348 GTC LM et une Ferrari 250 GT Lusso rutilent sur leur stand.
Passons enfin à notre dernière exposition de Rétromobile, celle sur les Pegaso, histoire de la marque :
Wifredo Ricart est un homme pas comme les autres : espagnol à l'origine, il se réfugie en Italie lors de la guerre civile. Très vite, il obtient un poste chez Alfa Romeo en tant qu'ingénieur puis gravit rapidement les échelons et se retrouve avec Enzo Ferrari. C'est avec Colombo qu'il conçoit la Type 512 et son surpuissant V16, et la 158 qui devient ensuite double championne du monde. La situation devenant tendue avec Ferrari, l'italien est remercié. Ricart continue son activité d'ingénieur quand Franco lui demande de réanimer l'ENASA, manufacturier de poids lourds espagnol dans les ateliers d'Hispano Suiza. Ricart, débordant d'imagination, commence à créer en parallèle une voiture de Grand Tourisme, la Z101. En 1953, il décrochera avec sa création pas moins de 4 records de vitesse à Jabekke, avec Fernandez. Il continue ensuite à produire différentes évolutions de la Z101. Finalement, ce seront 86 Pegaso qui sortiront de l'usine entre 1951 et 1958, un nombre peu élevé dû à la fiabilité douteuse de celles-ci. Ricart débordait d'idée dans la création et toute la société Pegaso ne vibrait qu'au rythme des nouveautés; ainsi personne n'a jamais pensé à s'occuper de la fiabilisation des autos... Ces informations sont en parties tirées du numéro 299 du magazine Rétro Viseur.
Wifredo Ricart est un homme pas comme les autres : espagnol à l'origine, il se réfugie en Italie lors de la guerre civile. Très vite, il obtient un poste chez Alfa Romeo en tant qu'ingénieur puis gravit rapidement les échelons et se retrouve avec Enzo Ferrari. C'est avec Colombo qu'il conçoit la Type 512 et son surpuissant V16, et la 158 qui devient ensuite double championne du monde. La situation devenant tendue avec Ferrari, l'italien est remercié. Ricart continue son activité d'ingénieur quand Franco lui demande de réanimer l'ENASA, manufacturier de poids lourds espagnol dans les ateliers d'Hispano Suiza. Ricart, débordant d'imagination, commence à créer en parallèle une voiture de Grand Tourisme, la Z101. En 1953, il décrochera avec sa création pas moins de 4 records de vitesse à Jabekke, avec Fernandez. Il continue ensuite à produire différentes évolutions de la Z101. Finalement, ce seront 86 Pegaso qui sortiront de l'usine entre 1951 et 1958, un nombre peu élevé dû à la fiabilité douteuse de celles-ci. Ricart débordait d'idée dans la création et toute la société Pegaso ne vibrait qu'au rythme des nouveautés; ainsi personne n'a jamais pensé à s'occuper de la fiabilisation des autos... Ces informations sont en parties tirées du numéro 299 du magazine Rétro Viseur.
Le modèle le plus intéressant de cette exposition est cette Pegaso Z-102 Touring Spider #0102.153.0155, qui fait partie d'une commande de trois voitures pour Le Mans, une fut détruite. Avec son V8 de 3.2L, la belle Pegaso participe donc au Mans 1953 mais après des essais ponctués par l'accident de l'autre Z-102, toutes les Pegaso seront retirées de la compétition : aucune ne prendra le départ. |
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Nous avons classé le reste des Pegaso exposées par carrosserie. Voici tout d'abord les carrosseries Saoutchik, extravagance française.
Carrosserie Touring, plus sobre, dans le style des berlinette italiennes de la même époque.
Et enfin Serra.
Ces voitures sont toutes extrêmement rares et belles, c'est donc une première pour nous. Voir autant de belles espagnoles d'un coup ne se reproduira surement pas de si tôt !
Pour conclure sur ce salon avant de passer à la vente Artcurial, il faut souligner que c'est un excellent cru ! Rétromobile s'améliore d'années en années et c'est un vrai plaisir que de s'y rendre.
En espérant que vous ayez appris des choses ; nous, oui !
Pour conclure sur ce salon avant de passer à la vente Artcurial, il faut souligner que c'est un excellent cru ! Rétromobile s'améliore d'années en années et c'est un vrai plaisir que de s'y rendre.
En espérant que vous ayez appris des choses ; nous, oui !
Collection Baillon - Artcurial Motorcars
Textes et photos par Valentin.
Venons en à la principale attraction de cette édition du salon. La mise aux enchères de la collection Baillon, une incroyable Barn Find que l'on doit au département Motorcars d'Artcurial. Nous sommes en décembre 2014, un communiqué de presse retourne le monde automobile. Une Ferrari 250 GT California, ex-Alain Delon, une Maserati A6G 2000 Gran Sport Frua et près de 50 autres véhicules sont découverts dans la campagne de Niort. Le tout est annoncé comme mis aux enchères à l'occasion de Rétromobile, et les spéculateurs se frottent les mains.
Installée dans un hall entier à l'écart du salon, c'est une ambiance lugubre et vraiment horrible pour les photos que je découvre à mon arrivée. N'ayant que peu de temps, je me suis concentré sur les principales pièces que l'on apercevait presque correctement, en espérant revoir les autres dans de meilleures conditions.
Installée dans un hall entier à l'écart du salon, c'est une ambiance lugubre et vraiment horrible pour les photos que je découvre à mon arrivée. N'ayant que peu de temps, je me suis concentré sur les principales pièces que l'on apercevait presque correctement, en espérant revoir les autres dans de meilleures conditions.
La visite commence avec cette Delaunay Belleville Type VL8 limousine qui est dans un relativement bon état. Vendue 50 064€, oui vous avez bien lu.
On continue avec cette Talbot Lago T120 Coach, qui selon les photos officielles possède une sellerie d'origine en bon état de conservation. Elle aura fait le bonheur d'un acheteur pour la modique somme de 23 840€.
N'ayant vraiment que très peu de temps pour faire le pavillon, j'ai dû renoncer à prendre le reste en photos et me suis dirigé vers les plus intéressantes. Voici la Talbot Lago T26 Grand Sport Coupé SWB by Saoutchik, mon coup de cœur de l'exposition.
Présenté au salon de Paris en 1948, cette T26 GS fait partie de l'une des 29 versions routières produites. Saoutchik l'avait alors commandée à Talbot Lago dans le but de la recarrosser et de l'exposer à ses frais sur les salons. En résulte un coupé des plus élégants qu'il soit, la voici lors de son shooting photo officiel :
Photos copyright Collection Peter Larsen
Derrière cette épave rongée par la rouille se cache l'un des plus beaux coupés de son époque, et c'est la raison pour laquelle j'ai vraiment craqué dessus. Elle est partie pour la somme impressionnante de 1 702 000€, ce qui montre l'intérêt porté par les collectionneurs à cette voiture que l'on croyait disparue ! En espérant la revoir un jour dans de meilleures conditions...
Je ne pouvais passer à côté de la Porsche 356 SC en tant que puriste de la marque, un modèle qui profite d'une patine exceptionnelle. Elle fut vendue 89 400€ tout de même !
J'ai pris le temps de m'arrêter sur cette Ferrari 308 GTSi car il s'agit d'un véhicule ayant pris feu puis qui a été acheté par Roger Baillon dans le but de la restaurer. La chose intéressante est qu'elle possède un moteur de 308 Quattrovalvole, de près de 240 chevaux (soit 25 chevaux supplémentaires que la 308 GTSi normale). Vendue près de 33 376€, elle est une très bonne base pour un projet de restauration qui pourrait être très intéressant si abouti !
Passons maintenant à la seconde attraction de la Collection Baillon. Voici la Maserati A6G 2000 Gran Sport GT Frua, dont seulement 4 exemplaires sont connus. Un véhicule matching numbers, jamais restauré, qui côtoyait une certaine Ferrari dans le seul garage fermé de Roger Baillon depuis près de 55 ans... C'est magnifique.
Son charme indéfinissable de barn find aura convaincu quelqu'un de débourser près de 2 010 880 euros. En espérant juste qu'elle ne finira pas dans une collection privée...
On finit avec celle qui aura réellement retourné le monde de l'automobile ancienne : la Ferrari 250 GT SWB California ex-Alain Delon. Tout le monde la croyait perdue, elle sommeillait en réalité sous des tas de La Vie de l'Auto aux côtés de la Maserati. Vous avez sur votre écran l'une des 37 250 GT California aux phares carénés, et sûrement l'une des plus originales : jamais restaurée, même propriétaire depuis 1971, manuel d'époque fourni...
Sous son voile de poussière (et cette lumière horrible) se cache l'un des plus beaux cabriolets du 20° siècle, dans un excellent état de conservation, la sellerie d'origine, numéro moteur correspondant : le seul défaut est la malle arrière, affaissée sous le poids des journaux...
Elle aura fait le plaisir d'un riche enchérisseur en partant pour pas moins de 16 288 000€. Eh oui, l'originalité a un prix !
Pour résumer, cette vente est sûrement l'une des plus importantes du 21° siècle. Personne ne pensait que tant de merveilles pouvaient encore être retrouvées, et les prix en ont subi les conséquences. D'un côté, les spéculateurs achètent les véhicules pour un prix exorbitant pour ensuite les cacher et les ressortir quelques années plus tard dans le but de les revendre plus cher, de l'autre les vrais passionnés riches ayant l'intention de montrer ensuite les véhicules ne peuvent même plus les acquérir. Alors faut-il se réjouir des 25,15 Millions d'euros de recette pour la seule vente Baillon ou alors s'en inquiéter ? L'avenir nous le dira...
Valentin.