Salon de l'Automobile de Genève 2017
Textes et photos par Théo Castel.
1h30 du matin, mon réveil sonne. Très vite, j’émerge après cette courte nuit car l’enjeu est de taille : c’est le jour J, nous partons pour le salon de Genève ! Une heure plus tard, je sors dans la nuit rejoindre mes deux comparses et nous entamons un trajet de quatre heures depuis Aix-en-Provence pour la cité helvète. Les lignes droites d’autoroute désertes se succèdent dans la nuit et nous arrivons au petit matin.
Après une intense journée de spotting et de découverte de la ville, nous nous dirigeons le lendemain matin vers Palexpo, où se tient le salon. Je vous passe les détails sur l’accès à celui-ci pour le moins… encombré. Nous voici donc à l’intérieur. C’est beau, ça brille, c’est de toutes les couleurs et c’est IM-M-EN-SE ! Pas de doute, la journée s’annonce bien. Nous commençons avec le stand Gemballa, préparateur plutôt absent ces dernières années. Mais que les fans d’exubérance se rassurent : l’Avalanche, préparation folle sur base de 991 Turbo, est de retour dans une toute nouvelle mouture ! Au programme notamment, un kit aérodynamique des plus voyants, incluant comme « pièce maîtresse » un gigantesque aileron à mi-chemin entre la Civic Type R et la Veneno, rien que ça ! Je ne remets pas en cause l’appui certain fourni par celui-ci mais pour ce qui est du goût, on a connu plus équilibré, même du côté de Leonberg…
Après une intense journée de spotting et de découverte de la ville, nous nous dirigeons le lendemain matin vers Palexpo, où se tient le salon. Je vous passe les détails sur l’accès à celui-ci pour le moins… encombré. Nous voici donc à l’intérieur. C’est beau, ça brille, c’est de toutes les couleurs et c’est IM-M-EN-SE ! Pas de doute, la journée s’annonce bien. Nous commençons avec le stand Gemballa, préparateur plutôt absent ces dernières années. Mais que les fans d’exubérance se rassurent : l’Avalanche, préparation folle sur base de 991 Turbo, est de retour dans une toute nouvelle mouture ! Au programme notamment, un kit aérodynamique des plus voyants, incluant comme « pièce maîtresse » un gigantesque aileron à mi-chemin entre la Civic Type R et la Veneno, rien que ça ! Je ne remets pas en cause l’appui certain fourni par celui-ci mais pour ce qui est du goût, on a connu plus équilibré, même du côté de Leonberg…
En revanche, ce qui attire mon attention sur ce stand, c’est la fabuleuse Mirage GT. Oser modifier la géniale Porsche Carrera GT, sacrilège ? Oui et non. Certes, elle perd en pureté (sonore comme visuelle). Mais quel monstre ! Les modifications apportées ici transforment la déesse en véritable bête : tout est revu, les jantes, l’aileron, les parechocs, les pots d’échappement (désormais au nombre de quatre), l’intérieur (tout d’alcantara vêtu)…J’adore, d’autant plus que c’est ma première !
Un rapide détour sur le stand Liberty Walk qui, fidèles à eux-même, nous présentent cette année deux engins dont la largeur n’a d’égal que la faiblesse de la garde au sol. Voici donc la Ferrari 488GTB et la McLaren 650S, dont la préparation s’inspire de la P1 GTR pour un résultat très satisfaisant.
Premier gros stand, celui du préparateur Brabus. À Bottrop, on ne rigole pas avec les salons : près d’une dizaine de modèles sont exposés ! Il y en a pour tous les goûts, surtout avec la branche « Classic » récemment ouverte, dédiée à la restauration de Mercedes de collection. Et le soin apporté aux réalisations de cette dernière est tout bonnement sensationnel ! La deutsche qualität prend ici tout son sens : la 280 SE cabriolet et la 300SL bleue présentées sont tout simplement neuves ! Un régal pour les yeux…
Mais Brabus, c’est avant tout des préparations sur la gamme Mercedes. Et la nouveauté se nomme G 4x4^2 Adventure. Prenez un G 4x4^2 classique (qui est déjà une version aux hormones du Classe G), ajoutez un kit extérieur Brabus, renchérissez avec un attirail de franchissement extrême et vous obtenez ce monstre. J’adore !
Le stand Mercedes, lui, n’a aucun intérêt photographique. Non, ici l’intérêt est plutôt pour mes lombaires : quel plaisir de s’asseoir à bord de la nouvelle Classe S 500 Hybride et son magnifique intérieur !
Chez Maybach, qui est désormais une sorte de finition dans la gamme Mercedes et non plus une marque à part entière, la folie est de mise. Pour un parfait safari feutré, il va vous falloir choisir entre le Brabus 4x4^2 Adventure précédemment cité ou l’encore plus énorme (si si, c’est possible !) G 650 Maybach Landaulet. La recette ? Une carrosserie de G 4x4^2 allongée, rappelant celle du 6x6 mais toujours à 4 roues (vous suivez ?), dont la partie arrière a été découpée pour offrir un espace semi découvrable (carrosserie « Landaulet », comme dans les années 1930) ultra luxueux. Résultat : 5m34 de long, 4 places strictes (mais c’est pour votre bien, les sièges arrières s’inclinent comme en classe affaires) pour 99 exemplaires. Ah oui, j’oubliais : il s’équipe d’un V12 AMG de… 630ch ! A 500 000€, ce G650 devient le 4x4 le plus cher du monde ! Vous l’aurez deviné, j’en suis amoureux ! Ce G, c’est l’insolence suprême, l’arme anti écolos, tellement inutile qu’il est indispensable. Bravo Mercedes pour oser aller toujours plus loin dans la démesure !
L’autre grand préparateur présent, c’est bien sûr le célèbre Mansory. Vous ne m’en voudrez pas si je n’ai qu’une photo de leur réalisation la plus sobre (sur base de Classe S cabriolet), les autres étant…indigestes. J’ajoute en supplément la sympathique BMW M240i par AC Schnitzer ainsi que la Rimac Concept One, supercar électrique dont j’ai trouvé le stand joliment épuré. Parmi les beaux stands, on peut aussi citer Rolls Royce qui présentait 3 Dawn identiques à l’exception de leurs capotes. Très graphique.
Passons chez McLaren, qui propose enfin une vraie nouveauté (depuis la P1) : dites bonjour à la 720S, remplaçante de la 650S. Je trouve son design dicté par l’aérodynamique très réussi, ce qui apporte de la fraicheur chez le constructeur britannique. Allégée, la nouvelle petite supercar conserve le V8 maison dont la puissance passe à 720ch ! C’est plus qu’une Aventador, de quoi envisager de beaux duels anglo-italiens !
Restons en Grande-Bretagne pour cette fois aller jeter un coup d’oeil du côté de Gaydon. Aston-Martin inaugurait cette année sa nouvelle branche sportive et radicale, Aston Martin Racing. La première à subir cette cure de vitamines est la Rapide. La berline reçoit ainsi des modifications moteur mais surtout esthétiques, avec une déco voyante et une calandre inspirée de la sublime Vanquish Zagato. Un cocktail surprenant ! La V8 Vantage n’y échappe pas non plus. Elle devient « Pro » dans une version dédiée à la piste, au look ravageur et au moteur de Vantage GT4. Mais je n’en ai aucune photo : où était-elle ?? Je me console avec cette magnifique Vanquish S Volante.
Beaucoup plus intéressant est le stand de Ruf qui mérite, lui, que l’on s’y attarde. Depuis les années 80, le préparateur allemand, qui a obtenu le statut de constructeur pour la qualité de ses réalisations, nous habitue aux modèles hors normes. Quelques icônes sont ainsi présentes : CTR2, CTR3…
Mais cette année, on fête un anniversaire important à Pfaffenhausen, celui de la mythique CTR « Yellow Bird » sortie en 1987, un temps voiture la plus rapide du monde. Et comment lui rendre un hommage digne de ce nom ? Avec une série limitée se résumant à quelques autocollants ? Non pardi, chez Ruf on fête les anniversaires comme il se doit ! Je vous présente donc la CTR 2017, un modèle entièrement nouveau : le premier imaginé, conçu et mis au point par Ruf ! En s’inspirant de son aînée, son design applique à merveille la recette néo-rétro. Admirez ces feux à leds ! Le châssis est en carbone, tout comme la carrosserie, l’intérieur est entièrement en alcantara tandis que le Flat-6 turbo compressé atteint 710ch. A 750 000€, c’est un collector en puissance, dont je suis fan, évidemment !
Bon, et quid de la France dans tout ça ? Ça tombe bien, cette année Renault a décidé de faire revivre la mythique Berlinette Alpine, qui s’offre ici à nous dans sa version définitive. Baptisée A110, comme l’originale, l’Alpine dispose de 252ch issus d’un moteur central arrière, pour un poids contenu de 1100kg annoncé. Une philosophie respectée donc, confirmée par un design qui reprend avec brio les lignes de la légende des années 1960. La renaissance de la marque semble avoir été longuement mûrie et on ne lui souhaite que du succès !
Si les modèles du stand Renault n’attirent pas notre attention, sa beauté, elle, si. De nombreux luminaires mouvants installent une ambiance « lounge » très agréable. Attardons-nous néanmoins sur la ZOE E-Sport Concept, version survitaminée de la sage ZOE affichant 500ch en tout électrique ! Un joli concept…
Avant d’entamer la dernière partie de l’article consacrée aux monstres sacrés du salon, je vous propose un petit tour d’horizon non exhaustif des modèles moins importants. Voici pêle-mêle l’Alfa-Romeo Disco Volante Spyder de chez Touring, la Zenvo ST1, la nouvelle Porsche 991 GT3 phase 2 ainsi que la Panamera Sport Turismo, la nouvelle génération d’Audi RS5, les Bentley Continental Supersport et EXP12 et enfin la Spyker C8 Predator.
Cette énumération terminée, continuons chez Ferrari. Ah, le stand Ferrari… une jolie blague ! Il nous est impossible d’y accéder pour les photos lors de notre premier passage tant la foule est compacte. La fascination pour le cheval cabré est intacte ! J’y retourne donc rapidement en fin de journée afin de me faire un avis sur la nouvelle 812 Superfast, remplaçante de la F12 Berlinetta. La forme générale est la même, avec toujours un V12 atmosphérique avant. Les modifications cosmétiques attestent cependant qu’elle est bien un nouveau modèle. A l’occasion des 70 ans de la marque, les ingénieurs ont conçu une nouvelle version du bloc, qui passe ainsi la barre des 800ch ! Le 0 à 100km/h est expédié en 2,9 secondes tandis que la technologie se fait toujours plus compliquée et omniprésente. Comme à chaque nouveau modèle de cette gamme, Ferrari assure que sa 812 est « la Ferrari de série la plus rapide de tous les temps ». Tiens donc, mais on ne l’aurait pas déjà entendu à la présentation de la F12 ? Et de sa variante TDF ?…
Les Ferrari c’est bien, mais c’est d’un commun ! Pour ceux qui souhaiteraient se démarquer - et on peut les comprendre - il existe un trio de constructeurs qui ont su cumuler tous les superlatifs et conquérir le cœur des ultrariches depuis 15 ans : Koenigsegg, Bugatti et Pagani. Bienvenue sur une autre planète, celle des supercars sur mesure faisant passer une Ferrari pour une vulgaire Clio.
À San Cesario sul Panaro, la gracieuse Huayra a pris la relève de la mythique Zonda en 2011. Six ans plus tard, elle enlève le toit et devient Roadster, recevant au passage quelques nouveaux attributs visuels : stries sur le capot, pare-chocs revus, ailettes de feux, jantes inédites…C’est tout ? Bien évidemment, non : Horacio Pagani a ni plus ni moins chargé ses ingénieurs de concevoir un roadster…plus léger que le coupé ! Elle adopte ainsi une coque en carbone spécifique, sorte d’exclusivité supplémentaire, invisible cette fois. Résultat : 80kg en moins ! Est-il utile de préciser que les 100 exemplaires sont déjà tous vendus, à près de 3 millions d’euros pièce ? …
À San Cesario sul Panaro, la gracieuse Huayra a pris la relève de la mythique Zonda en 2011. Six ans plus tard, elle enlève le toit et devient Roadster, recevant au passage quelques nouveaux attributs visuels : stries sur le capot, pare-chocs revus, ailettes de feux, jantes inédites…C’est tout ? Bien évidemment, non : Horacio Pagani a ni plus ni moins chargé ses ingénieurs de concevoir un roadster…plus léger que le coupé ! Elle adopte ainsi une coque en carbone spécifique, sorte d’exclusivité supplémentaire, invisible cette fois. Résultat : 80kg en moins ! Est-il utile de préciser que les 100 exemplaires sont déjà tous vendus, à près de 3 millions d’euros pièce ? …
Quittons la Méditerranée pour les terres scandinaves, où sévit un autre artisan : Koenigsegg. Ici, le crédo est, en plus de proposer une qualité de personnalisation au delà de vos espérances, de concevoir la voiture la plus rapide du monde. Rien que ça ! Si aucun nouveau modèle n’est présenté, c’est un plaisir de découvrir de mes propres yeux la Regera, remplaçante de l’Agera qui produit 1500ch… sans boîte de vitesse ! De quoi atteindre tranquillement les 400km/h en 20 petites secondes. Ferrari 812 Super quoi ? Deux Regera se partagent le stand, l’une en carbone vert et intérieur caramel, l’autre rouge et noire.
Aux côtés de ses petites soeurs trône une Agera RS unique (oui, encore une). Réalisée à la demande d’un collectionneur américain, voici l’Agera RS Gryphon. Sa particularité ? Outre le moteur le plus puissant de la gamme (1360ch), elle se pare de liserés en or 24 carats. Non, vous ne rêvez pas…mais vous étiez prévenus ! « Copie de la Hundra », « La Naraya mais en noir » diront les mauvaises langues. Reste qu’une fois encore, Koenigsegg démontre ses capacités et son travail d’orfèvre sur un modèle que je trouve sublime !
Qui dit Koenigsegg dit…Bugatti bien sûr ! La firme de Molsheim ne présentait rien de nouveau cette année, les premières Chiron venant à peine d’être livrées. C’est d’ailleurs un exemplaire déjà vendu qui s’expose sur le stand, tout de carbone bleu vêtu, accordé à l’intérieur bleu lui aussi. Une jolie configuration pour un modèle que je n’arrive pas encore à apprécier autant que sa devancière, la légendaire Veyron. Pour la petite anecdote, nous avons pu rentrer sur le stand et aller photographier la bête de plus près, de quoi se prendre pour un client l’espace de 10 minutes !
Nous terminons notre visite par un autre stand incontournable dans le monde des supercars : Lamborghini. Deux nouveautés au programme cette année : la déclinaison « S » de l’Aventador, sorte de restylage de mi carrière, et la déclinaison Performante venant encanailler la Huracan. Cette dernière reçoit ainsi les traditionnelles modifications esthétiques (double pots, jantes inédites, aileron…) mais aussi des améliorations techniques poussées. Déjà, son V10 grimpe à 640ch, soit la puissance de la fabuleuse Murcielago LP640. Question d’époque…Pour s’alléger, elle adopte un nouveau type de carbone à l’apparence marbrée, qui rappelle fortement celui de chez Mansory. Enfin, la Performante se dote d’éléments aérodynamiques actifs intelligents, à la manière d’une Pagani Huayra ou d’une LaFerrari. Tout d’une grande !
C’est ici que se termine notre week-end à Genève. Que dire…C’était la première fois de ma vie que je m’y rendais, et je n’ai pas été déçu, c’est le moins que l’on puisse dire ! S’il y a bien un salon que tout passionné d’automobile se doit de visiter, c’est bien celui-ci, tant le niveau des véhicules présentés est exceptionnel. Le seul gros bémol, qui découle de cette qualité, c’est bien la foule présente. A moins d’être accrédités et de venir pendant les journées presse, n’espérez même pas vous déplacer tranquillement et avoir le champ libre pour les photos, la patience est de mise ! Prévoyez également une journée complète pour avoir le temps de tout faire sans se presser. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas prêt d’oublier cette expérience genevoise… C’est sur ces bonnes paroles que je vous laisse et vous remercie de m’avoir lu !