Spa Six Hours 2022 : et de 6 !
Textes et photos par Valentin Bourgeois.
Il y a des événements dont on ne peut se détacher, par la qualité des plateaux mais aussi par leur organisation. En 2014, celle de Spa Six Hours était la première à me faire confiance sur une couverture d'événement en m'octroyant l'accès bord de piste, alors que je n'étais même pas encore réellement photographe. Cette confiance a été ensuite renouvelée pendant 4 autres éditions en 2015, 2016, 2018 et 2021. En cette année 2022, c'est sans hésiter que j'ai une nouvelle fois pris la route en direction du plus beau circuit au monde afin de retrouver "mes" Ford GT40, "mes" Formule 1 à effet de sol et la plus belle course d'endurance classique au monde. Je vous propose un reportage photo au cœur de la course, heure par heure à la poursuite des photos les plus originales !
Commençons ce reportage avec la fameuse course d'endurance Spa Six Hours, cœur de l'événement. Organisée le samedi, elle débute à 16 heures pile jusqu'à bien après que le soleil soit couché. Avec un plateau de près de 90 voitures allant de la Ford GT40 à la Porsche 911 en passant par la MG B ou la Shelby Cobra, il y en a pour tous les goûts et c'est l'une des rares occasions où la grille de départ "24h" du circuit est utilisée. Pour les précédentes éditions, j'avais l'habitude de déambuler sur cette grille quelques minutes avant la départ, mais cette année le programme est différent : la nouvelle tribune installée dans le Raidillon offre un magnifique panorama de cette descente de l'Eau Rouge, lieu idéal pour immortaliser la horde de GT40 à pleine charge. H+0, la course est lancée !
Après une petite demie-heure passée dans la tribune du Raidillon, j'entame une petite randonnée le long de la ligne droite de Kemmel, au son des V8 passant à près de 250 km/h. Prochain arrêt au freinage des Combes, afin de mieux apprécier l'ambiance mystique qui règne sur le circuit...
H+1 : le virage des Combes ayant profité d'un nouveau bac à sable lors de la refonte du circuit l'hiver dernier, je me dirige vers des spots habituels pour découvrir s'ils restent intéressants ou s'il va falloir trouver de nouveaux angles. Le recul en extérieur du virage est plus important qu'avant, autorisant des plans plus larges et même quelques filés... La sortie de route d'une MG B sous une pluie de gravillons me pousse cependant à changer de lieu, dommage c'était sympa !
Lieu suivant, incontournable : le long virage droite de Bruxelles. Je sors du bord de piste afin de me fondre dans la forêt, l'occasion parfaite de baisser la vitesse d'obturation pour des filés très dessinés... Jusqu'à ce qu'une nouvelle Safety Car apparaisse suite à la sortie dans le bac à sable d'une Elan.
H+2, la lumière commence à décliner et, comme nous ne sommes pas à Dubaï, le circuit n'est pas éclairé. Je repasse en bord de piste afin d'immortaliser les passages en meute des voitures au "virage du speaker", puis reprends mon chemin en direction du Double Gauche. Les passages en glisse sont courants et me font rappeler à quel point ces autos demandent un vrai talent de pilotage, il ne faudrait pas les perdre à plus de 150 km/h en virage !
H+3, le temps de trouver une navette presse pour retourner sur la partie "paddocks" et de marcher en direction du freinage du Bus Stop, il est déjà 19 heures. Le ciel s'assombrit et, dans un timing plus que parfait me vient l'idée de regarder les prévisions météo : une averse arrive dans cinq minutes ! C'est donc en conséquence que je protège le matériel photo, pour continuer à immortaliser les participants : il se met à pleuvoir sur cette partie du circuit uniquement, ils arrivent donc pensant que c'est sec... Fort heureusement, pas d'accident à déplorer mais de belles frayeurs en sous-virage ou tout simplement au-delà des limites de piste.
H+4 : à la recherche de la lumière ! Une fois la nuit tombée, il devient compliqué de photographier sous les angles habituels à cause des phares. Je décide donc de me rendre en premier lieu dans les stands afin d'immortaliser les changements de pilotes alors qu'il reste deux heures de course. Puis, je prends la direction de l'épingle de La Source, seul endroit où la vue de profil permet encore des photos correctes. L'occasion parfaite pour tenter un peu de "light painting"...
H+5 : après une bonne heure de photos à La Source, il est temps de se diriger vers les stands 24h où le podium sera célébré. À quinze minutes de l'arrivée, la tension est visible du côté d'Equipe Europe. Il pleut de nouveau et la descente de l'Eau Rouge prend un air mystérieux avec la grande tribune qui la surplombe...
H+6 : vous n'êtes pas fatigués ! À 22 heures, le drapeau à damiers s'abaisse sur la Ford GT40 moutarde de l'équipage Pastorelli/Hart/Hart au terme d'une dernière dizaine de minutes effrénée entre sorties de piste et batailles pour le podium. Galant et Minassian montent sur la deuxième marche du podium et sont rejoints par Cottingham et Bryant en troisième position. Tous ont fini avec leur GT40, parfois bien marquée par les péripéties de la course : la bleue arrive même avec un V8 qui ne tourne plus très rond... Il était temps !
H+6h30 : c'est maintenant l'heure des différents podiums et du traditionnel champagne. Pilotes, montures, équipes et photographes peuvent désormais aller se reposer pour les courses support du lendemain !
Masters Racing Legends F1
L'autre attraction phare du weekend Spa Six Hours est la présence de la série Masters Racing Legends F1, réservées aux monoplaces produites entre 1966 et 1985. Bien qu'aucune Ferrari ne soit présente, l'effet du film "Rush" de Ron Howard est bien présent à la vision de ces larges et bruyantes monoplaces aux couleurs criardes. L'effet de sol fonctionne particulièrement bien à l'approche du Raidillon, nous gratifiant d'étincelles et de pneus qui s'usent prématurément par la pression exercée lors de la compression. Un grand moment !
Masters Endurance Legends
Les séries du programme Masters Historic Racing sont toujours bien fournies, et les Endurance Legends ne font pas défaut à la coutume. Réservées aux voitures de course les plus modernes, on y voit évoluer la Peugeot 908, l'hurlante Aston Martin DBR1-2, la belle Audi R8 GT3 ou encore des prototypes Ligier JSP3. Du beau spectacle ponctué par quelques belles batailles en piste !
Pre-War Sports Cars
Les plus assidus d'entre vous savent que j'ai développé une appréciation toute particulière pour les voitures de course d'avant-guerre depuis les Classic Days au Mans. Je ne pouvais donc que me réjouir à la découverte des engagés de la catégorie pour l'événement. Quelques Bugatti, des Bentley et une Talbot Lago T150C ont suffit à me satisfaire !
Les autres séries support
Je suis coupable. Coupable de m'être démotivé à cause d'une météo particulièrement mauvaise le dimanche et qui m'a peu réjoui à l'idée de rester complètement trempé la journée entière. J'ai mis de côté certaines courses support en faveur de ma santé mais je vous propose ci-dessous une galerie pêle-mêle des autres courses, entre voitures anglaises en travers, légendes des catégories GT et Touring dans le Raidillon et monoplaces prêtes à bondir au drapeau vert !
Spa Six Hours 2022, c'était une nouvelle fois une fantastique expérience. Pour ma sixième couverture en tant que média, j'ai une nouvelle fois ressenti la magie de la première fois jusqu'au bout de la nuit avec une différence : les visages commencent à me parler et l'on retrouve les habitués de la discipline. Je remercie une nouvelle fois l'organisation de Roadbook Events pour leur confiance renouvelée, nul doute que je serai de retour pour une septième édition !