Rétromobile 2018
Textes et photos par Valentin Bourgeois.
En principe, lorsqu’un événement tel qu’un Salon approche, il n’y a aucune raison de se soucier de la météo. Mais, en cette année 2018, Rétromobile aura été au cœur d’un événement climatique de grande ampleur : Paris sous 30 centimètres de neige. Désormais étudiant à Derby au Royaume-Uni, je ne prévoyais pas de m’y rendre vu les coûts que cela représentait. Mais dès lors qu’une opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité à rentrer en France pour visiter ce qu’on a l’habitude d’appeler le plus gros salon d’automobiles anciennes au monde. Seul hic, je ne pouvais rentrer pour la soirée presse et j’allais donc devoir déambuler dans les allées bondées de monde du salon durant les journées publiques, un cauchemar pour les photos… Retour sur une édition 2018 mouvementée d’un salon qui est toujours autant rempli de merveilles !
Commençons avec un anniversaire, mais pas n’importe lequel : les 70 ans de Porsche. Et oui, après Ferrari en 2017, c’est désormais une autre marque au cheval cabré qui fête son anniversaire ! Leur stand, habituellement peu rempli, était cette année un hommage à la riche histoire de la marque et à leurs nombreuses innovations. Une 356 Pré-A issue de la première série de modèles produits était fièrement présentée à côté d’un gros logo « 70 ». Elle était notamment accompagnée d’une 2.5 ST, barn find que j’avais eu l’occasion de voir en 2014 dans l’atelier de restauration du musée, d’une 959 et de quelques 911 de toutes générations. Je vous préviens d’avance, attendez-vous à voir plusieurs reportages sur le thème de Porsche cette année sur Arts & Mécaniques…
En face, le département Héritage de Jaguar présentait sa Type D 2018. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la Type D que vous vous apprêtez à voir est neuve. Issue d’une série de 25 voitures, cette continuation possède le même esprit que les deux précédentes, la Type E Lightweight et la XKSS. L’idée, c’est de produire les modèles qui ne l’ont pas été par le passé : il devait y avoir 100 Type D, seules 75 ont été produites : 25 « nouvelles » Type D sont donc en cours de production.
Continuons dans les gros constructeurs avec Brabus qui présente son département « Classic ». Il propose tous types de restaurations de vos anciennes Mercedes-Benz avec une finition à couper le souffle ! Plusieurs 300 SL côtoyaient la nouvelle Mercedes-Maybach S650 Cabriolet, un yacht de près de 5 mètres de long bardé de cuir et de chrome. Avec 300 exemplaires produits à 300 000€ pièce, il n’y a pas de doutes sur la raison de sa présence : spéculation es-tu là ?
Changeons de registre avec Alpine et Renault qui faisaient stand commun. D’un côté, c’était un impressionnant alignement des A442 A et B du Mans qui se présentait à nous tandis que de l’autre on y trouvait quelques Youngtimers dont un Scénic première génération comme neuf.
Avant de revenir sur les stands majeurs, jetons un coup d’œil aux petits stands, toujours aussi bien remplis.
Premier stand de grande envergure : Ascott Collection. Comme tous les ans, la crème des autos d’endurance s’y trouve avec des Groupe C de l’IMSA et d’autres GT.
Une belle 635 CSI chez MMC.
Téléportons nous de l’autre côté de l’Atlantique avec le stand de Ferrari Beverly Hills qui présentait une Daytona très sale. Ce barn find est en réalité la seule et unique Daytona de route en aluminium, le S/N 12653 découvert au Japon l’année dernière.
Onroak Automotive, qui produit les prototypes Ligier, présentait quelques exemples modernes de prototypes d’Endurance, entre Pescarolo et autres Morgan…
Attention, stand majeur à venir ! Atlantic Racing exposaient d’impressionnantes autos qui étaient serrées comme dans un métro en heure de pointe. Bref, pas l’idéal pour les photos…
Au détour d’un stand, une Stratos fait face à une Marcos.
Puis une autre Stratos un peu plus civilisée côtoie une 512 BB LM et une M1 Procar.
Chez Peter Auto, c’est sur le thème du cirque que les voitures sont présentées. Entre le lancement de la nouvelle catégorie « Gentlemen Series by Peter Auto » et l’édition 2018 du Mans Classic à préparer, l’équipe n’avait sûrement pas d’autre choix que de ramener des voitures que l’on a l’habitude de voir : la Type D XKD504 et une 904 Carrera GTS.
Tradex nous ont habitué à de grosses expositions au fil des années et ils n’ont pas dérogé à la règle : presque exclusivement Ferrari, on y trouvait un beau panel de différentes autos toutes aussi rares les unes que les autres… Diaporama !
Restons dans les Porsche vertes avec une 2.5 ST prête pour le Tour Auto, accompagnée d’une F40.
Chez Ivan Dutton, les Bugatti sont omniprésentes…
Tiens, une EB 110 SS chez Holdmayr, accompagnée de quelques raretés !
Allez, attaquons l’énorme stand de Lukas Huni qui présentait pas moins de neuf 250 GT SWB. Oui, vous avez bien lu… Chacune avait sa propre particularité et pas deux se ressemblaient. Suivez-moi, je vous montre !
Vous en reprendrez un peu ? Allez, juste pour le fun :
Nous n’en avons pas pour autant fini avec Lukas Huni qui amenait une dixième 250 GT SWB carrossée par Bertone, châssis 3269 GT.
J’en profite pour créditer Nicolas (Arthomobiles) sans qui je n’aurai jamais pu vous donner les numéros de châssis de chacune d’entre elles… Je vous invite grandement à aller voir son site qui est une vraie mine d’informations utiles à propos d’anciennes !
Le reste du stand Lukas Hüni est assez habituel avec quelques Maserati, Bugatti et autres Bentley…
Le reste du stand Lukas Hüni est assez habituel avec quelques Maserati, Bugatti et autres Bentley…
Habitués du salon, Bugatti Certified étaient aussi présent avec une belle Veyron 16.4.
Elle faisait face au stand Richard Mille qui était absolument fou cette année ! Commençons avec le plus impressionnant, la McLaren F1 GTR 01R vainqueur au Mans 1995.
A côté se trouvait une P1 en Race Mode, scotchée au sol !
Et une 570S GT4 qui cassait ce superbe alignement… N’y aurait-il pas eu moyen de poser la dernière Senna à la place ?
De l’autre côté, une MP4/4 Honda de 1988. Vous la reconnaîtrez, il s’agit bien sûr de la F1 d’Ayrton qui a survolé toute la saison 1988…
Le reste était composé d’un petit historique de McLaren en course :
Stand suivant ! Axel Schuette était très reculé et l’on pouvait facilement passer devant, mais il présentait tout de même une 250 GT SWB (soit 11 de ces merveilles sur 100m²) et une superbe A6G 2000 Zagato.
Non loin de là, la Mercedes de Johnny Hallyday, une Delahaye et une énième 300SL.
Chez Movendi, une 935 est garée à côté d’une F40 que l’on voit tous les ans…
Cette chose bizarre est une Ferrari, une 212 Export.
Et voici l’unique prototype de la 964 Carrera RS 3.8, dont les connaisseurs auront remarqué le kit M491 Turbolook Usine. Elle en était équipée de série lors des tests réalisés à Weissach et est par ailleurs la seule RS 3.8 possédant ce kit !
Sur le stand JD Classics, la qualité de l'éclairage était inversement proportionnelle à la qualité des autos exposées.
Chez Fiskens, on fait honneur à 49 FXN, une Jaguar Type E Low Drag que je vous avais déjà présentée durant Spa Six Hours.
Cette Cobra est une vraie AC, CSX 2075.
Accompagnée d’une Maserati 250 F…
Et d’une BRM P25. Je ne connais pas assez le modèle pour l’apprécier à son juste titre, mais il paraît qu’il est le dernier des P25 survivantes.
Alors que les éclairages se dégradent de plus en plus, voici le stand de Serge Heitz Automobile Consulting qui se réjouit de la vague de spéculation sur les Porsche. Il présente une 356 Pré-A comme neuve et deux 2.7 RS : Light et Touring.
Chez Lamborghini Polo Storico, le département restauration de la marque, une Countach et une Miura se partagent un stand énorme.
Sur ce stand, on a l’impression que le terme « Rétro » dans le nom du salon a mal été compris. Mais bon, on ne va pas se plaindre de voir une Carrera GT préparée pour la piste non loin d’une SLR Mclaren Stirling Moss !
Il y avait aussi une Ferrari 512M, le châssis 1028 auteur d’une 4ème position aux 24 heures du Mans 1971.
Sur le stand de Girardo & Co, une nouvelle maison de vente aux enchères, se trouvait Valentino Balboni à côté d’une de ses merveilles : la Miura.
On y trouvait aussi une Alfa Romeo Tipo 33/2 Daytona et une Lancia Delta S4, toutes deux exceptionnelles !
Terminons ce tour d’horizon avec un petit récapitulatif de ce qu’on pouvait trouver sur d’autres petits stands :
Enfin, une exposition Abarth se trouvait dans le hall 3.
Cette année chez Artcurial, pas de folie du côté des lots mais plutôt du classique en très grande quantité. Alors que la place prise par la maison de vente aux enchères ne fait que de grandir, l’un des plus gros lots – une Ferrari 275P - s’est retrouvé retiré de la vente avant le salon, ce qui nous a fait douter de la réussite de la vente. Bref, nous voici donc avec une 250 GT Cabriolet Série 1 en tête d’affiche, ce qui n’est pas une chose folle en soi. Allez, tour d’horizon des lots :
Commençons donc avec la star de cette vente, la Ferrari 250 GT Série 1 Cabriolet Pininfarina. Il n’en reste plus que onze matching numbers sur les 40 originelles, ce qui faisait grimper son estimation entre 7 et 9 Millions d’euros. Elle ne s’est finalement pas vendue…
Le reste de la vente était composé d'autos originales, racées ou bien encore exclusives...
Ainsi se termine cette édition de Rétromobile, marquée par une volonté toujours plus grande de caser un maximum de voitures dans chaque mètre carré. Alors qu'auparavant je prenais du plaisir à déambuler dans les allées à la recherche des pépites, la profusion de celles-ci m'a fait vivre cette édition 2018 comme une course. Certes, le niveau est exceptionnel avec des anciennes à l’histoire riche et de grande valeur, mais il faudrait, à l'avenir, penser à améliorer la disposition des voitures et la qualité des éclairages, les lumières jaunes étant aussi embêtantes pour les photos que pour les yeux ! La prochaine édition est d’ores et déjà programmée du 6 au 10 février 2019, il n’y a plus qu’à espérer une petite évolution d’ici là ! Merci d'avoir lu !