Vente RM Sotheby's – Grand Prix Historique de Monaco 2018
Textes et photos par Théo Castel.
Tous les grands événements consacrés à l’automobile ancienne ont leur vente aux enchères. Les maisons les plus réputées viennent y exposer leurs trésors, enrichissant par là ces manifestations de rêve. Parmi elles, c’est au prestigieux Grand Prix de Monaco Historique que nous nous intéressons aujourd’hui. Organisé tous les deux ans, il fait revêtir à la principauté ses habits d’antan le temps d’un week-end. Gloire est rendue aux Formule 1 de toutes les époques qui ont forgé la légende de ce circuit unique au monde. En marge du Grand Prix étaient donc prévues plusieurs ventes aux enchères, dont celle de RM Sotheby’s. La renommée maison canadienne s’était installée au Grimaldi Forum, au bord de la mer, pour présenter ses quelques 100 lots. Voici une petite sélection de ce que l’on pouvait admirer avenue Princesse Grace.
Aux abords du bâtiment, cette Ruf RCT Evo de 1991, qui ne participe visiblement pas à la vente (ou est déjà vendue ?) patiente tranquillement au milieu des camions. Outre sa couleur jaune rappelant sa légendaire devancière, la Yellowbird, celle-ci se distingue par quelques améliorations notables : suspension pilotée, boîte spécifique à six vitesses et un flat 6 porté à 425 chevaux.
Aux abords du bâtiment, cette Ruf RCT Evo de 1991, qui ne participe visiblement pas à la vente (ou est déjà vendue ?) patiente tranquillement au milieu des camions. Outre sa couleur jaune rappelant sa légendaire devancière, la Yellowbird, celle-ci se distingue par quelques améliorations notables : suspension pilotée, boîte spécifique à six vitesses et un flat 6 porté à 425 chevaux.
Dans ce joli duo d’italiennes, on notera surtout la superbe et très rare (114 exemplaires) Fiat 8V coupé de 1954 carrossée par Vignale. Cette transalpine très racée se prêterait volontiers à la ballade sportive sur les rives du Lac de Côme…Estimée à plus de 600 000 euros, elle n’a pas trouvé preneur.
Si je devais choisir un terme pour qualifier les deux autos qui vont suivre, ce serait indéniablement « bon goût ». L’absence du sacro-saint rouge apporte souvent aux Ferrari un cachet supplémentaire. Et les deux splendides exemplaires ici présents ne dérogent pas à la règle. La brutale Challenge Stradale, toute d’argent vêtue, se civilise quelque peu avec cette teinte qui vient souligner les discrètes modifications qu’elle reçoit par rapport à la 360 Modena. Les jantes et les rétroviseurs en carbone rappellent toutefois la raison d’être de cette bête sans compromis : la course. Avec son vert anglais et son intérieur en cuir caramel, la belle 456 GT répond à une philosophie diamétralement opposée. Ici, c’est de grand tourisme qu’il s’agit. Elégante, discrète et accueillante avec ses 2+2 places, c’est une Ferrari oubliée des années 1990 qui mérite d’être reconsidérée. Le détail qui change tout ? La plaque parisienne en ancien format ! Challenge Stradale, 456 GT, ces deux-là sont comme la Belle et la Bête. Adjugées respectivement à 185 000 et 85 100 euros.
La firme de Maranello dominait largement le catalogue. Dans l’alignement conséquent, mon attention se porte sur deux modèles qui, là encore, se démarquent par leur couleur originale. D’une part, la Dino 246 GT dans un bleu qui lui sied à merveille et, d’autre part, une 365 GT4 BB de 1974 dans un étonnant « Bianco Polo » et à l’intérieur bleu pâle. Une petite astuce pour distinguer celle-ci de sa descendante bien connue sous le nom de « BB512 » : observez les feux ainsi que les pots d’échappement. S’ils sont par rangées de trois, c’est la 365, s’ils sont par rangées de deux, vous avez affaire à une 512 !
Il est de ces mariages qui sont de vraies réussites. La fameuse DeTomaso Pantera, assurément, en fait partie. Elle est née de l’audace d’un artisan argentin installé en Italie (une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Pagani…). DeTomaso produit des autos sportives dont la spécificité est d’être équipées de moteurs américains. En 1971, la marque sort l’artillerie lourde : un V8 Ford de 330 chevaux est installé dans une sculpturale carrosserie que l’on doit à Tom Tjaarda. Cet exemplaire de 1984 est une version GT5 dont certains composants sont dérivés du Groupe 3 en compétition. Ainsi, la puissance grimpe à 400 chevaux tandis que l’intérieur toutes options se pare de cuir bordeaux et de bois clair. Alliance entre luxe et course, entre Etats-Unis et Italie, la Pantera est une voiture qui a marqué son époque. Elle a été vendue pour 184 000 euros.
Si plus haut j’évoquais le lac de Côme, c’est l’Italie toute entière que je rêverais de traverser au volant de cette Lancia Aurelia B24S Spider America… Aussi à l’aise sur les pelouses de la Villa Erba qu’au milieu des vignes vallonées de Toscane, elle peut aussi se faire plus urbaine le temps d’un week-end à Rome. Les seuls impératifs sont gants et lunettes de soleil pour Monsieur et foulard dans les cheveux pour Madame. La B24S Spider America est une beauté fatale. Avec ses courbes parfaitement équilibrées, les fins pare-chocs biseautés et bien sûr cet audacieux parebrise bombé, Pininfarina signe ici l’un de ses meilleurs dessins. L’exemplaire présenté est en bleu nuit couplé à un intérieur crème que viennent rappeler les jantes. Derrière l’élégant volant en bois se niche une instrumentation simple mais dont le charme est certain. Non contente d’attirer tous les regards, la B24S offre en plus une partie technique à la pointe de son époque : suspensions indépendantes et moteur V6 très moderne. Naturellement, les premières versions (millésime 1955) sont les plus recherchées avec leur parebrise incurvé. Celle-ci est en outre l’un des 181 exemplaires en conduite à gauche, le « S » signifiant sinistra en italien. Affichée à 680 000 euros, elle n’a pas été adjugée. Si j’avais pu…
Puisqu’il est question de divas italiennes, en voici une que je compte parmi les plus belles voitures du XXI ème siècle. Comment imaginer que l’Alfa Romeo 8C est âgée de dix ans ? Son dessin tout en rondeurs n’a pas pris une ride et il est impossible de se décider entre les versions Competizione ou Spider, toutes deux présentes ici. Une beauté qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler un autre chef d’œuvre de la marque au trèfle, la Tipo 33 Stradale. Produite à 1000 exemplaires, soit 500 pour chaque déclinaison, la 8C est équipée d’un V8 d’origine Ferrari qui développe 450 chevaux. Plaisir visuel, elle est aussi un pur bonheur pour les oreilles. Les italiennes sont des voitures qui font appel aux sens et la 8C, assurément, aura fait chavirer de nombreux cœurs… Dont celui de Valentin durant une séance photos. |
Voilà une auto dont le prix – adjugée 860 000 euros ! – m’a bien étonné. Une Ferrari 575 Superamerica vaut donc-t-elle autant ? La Superamerica est la déclinaison découvrable de la 575 Maranello, présentée en 2005. Contrairement à son prédécesseur, la 550 Barchetta, la Superamerica apporte une innovation importante en remplaçant la simple capote en toile par un système sophistiqué. Cette fois-ci, c’est un hard-top en dur rotatif qui est installé et dont le vitrage peut s’obscurcir à la convenance du pilote, par une simple pression sur un bouton. La Superamerica a été produite à 559 exemplaires et celle-ci est, en sus, l’une des 43 équipées de la rarissime boîte manuelle ! Notre exemplaire possède aussi le pack HGTC qui lui apporte des atouts notables : freins carbone-céramique, échappement en titane, direction et suspensions aux réglages plus dynamiques. Ajoutez à cela un kilométrage proche du neuf (10 000 km !) et on peut comprendre les envolées des enchérisseurs.
Quelle est la meilleure Ferrari de ces dix dernières années ? A cette question les réponses divergent forcément. Pour moi, la voici : la 599 GTO. A Maranello, l’appellation Gran Turismo Omologato est, pourrait-on dire, « d’origine contrôlée ». Autrement dit, elle ne s’applique qu’à des modèles bien spécifiques. Certes, elle n’est pas un modèle qui permet d’homologuer une voiture de compétition. Mais, selon moi, elle mérite ces trois lettres mythiques. La GTO porte la puissance de la 599 GTB à 670 chevaux et se radicalise pour des performances optimisées. Le gain d’agressivité se fait sans excès esthétique et il en résulte un dessin d’une subtile brutalité. De brutalité, il est aussi question au niveau du son : la 599 GTO ne chante pas, elle hurle ! Les rétrogradages de sa boîte robotisée inspirée de la F1 sont littéralement orgasmiques. Dans un tunnel, elle vous ravira (ou endommagera, c’est selon) les oreilles, devant un palace de la Côte d’Azur, elle saura attirer tous les regards et sur circuit, elle sera une arme de choix. Celle-ci a comme particularité d’être passée par le département personnalisation de Ferrari, qui lui a notamment concocté un intérieur en cuir orange Poltrona Frau et dont le matelassage s’inspire de la maison Hermès…La 599 GTO a sa place dans toute collection qui se respecte et cet exemplaire est parti pour 680 000 euros.
L’ennui avec un tel panel d’automobiles au catalogue, c’est que je n’ai pas un mais plusieurs coups de cœur. Et cette Ferrari F512M de 1995 en est un. D’une part, elle est la dernière Ferrari à être équipée du fameux 12 cylindres à plat, inauguré par la 365 GT4 BB de 1971. De surcroît, elle clôt une lignée de berlinettes initiée par la légendaire Testarossa des années 1980. Ultime évolution après la 512 TR, la F512M reprend les impressionnantes lignes de son anguleuse aïeule. Cependant, années 1990 oblige, des rondeurs s’immiscent un peu partout, notamment en ce qui concerne l’éclairage. Exit donc les stries et les phares escamotables, place à de nouveaux projecteurs plus conventionnels. Les jantes adoptent également un dessin très nineties tandis que la calandre a des airs de F50. Côté technique, la puissance monte à 440 chevaux et la belle est allégée de 70 kilos. La F512M est une version mal aimée. En guise de modèle d’adieu, elle fait figure de vilain petit canard dénaturant le dessin original. Seuls 501 exemplaires ont été produits. Pour toutes ces raisons, cette Ferrari me plaît beaucoup et je considère qu’elle est largement sous-côtée. Son design est selon moi une belle évolution et marque bien la transition avec les rondeurs de la décennie en cours. En outre, son rouge plus soutenu tirant vers le cerise m’a conquis. Considérant son origine exotique – le pays du Soleil Levant – sa rareté et son état absolument irréprochable, il est dommage qu’elle n’ait pas trouvé de nouveau foyer, à 255 000 euros…
Retournons à présent vers des temps plus anciens avec cette splendide Ferrari 250 GT Boano de 1957. A cette époque, les modèles 250 font le succès de la marque au Cavallino et Ferrari commande leur fabrication à plusieurs carrossiers. Le modèle qui nous intéresse est donc l’œuvre de la Carrozzeria Boano et se distingue de celles produites par Pininfarina ou Ellena par son toit plus bas, dit « Low Roof ». Un attribut esthétique qui lui confère sa rareté puisque seuls 74 exemplaires ont été conçus de cette façon. Je partage totalement l’avis de la maison de vente qui indique que la Boano est l’une des plus élégantes réalisations sur base du châssis 250. Ses lignes simples, lisses et tendues alliées à ce toit original lui apportent sportivité et pureté. Mais ses charmes ont un prix : elle s’est vue adjugée à 848 750 euros.
Toujours chez Ferrari et toujours dans les années 1950, nous avons ici la reine du plateau. Chaque vente de prestige met en avant un modèle exceptionnel, une star prête à faire s’affoler les enchères et pour cette édition monégasque, elle s’appelait 250 GT Berlinetta Competizione « Tour de France ». Fabriquée entre 1957 et 1958, cette 250 GT châssis 0879GT est dotée d’un pedigree impressionnant. Ayant appartenu à un pilote de la maison Ferrari, Wolfgang Seidel, elle a remporté de nombreux succès en compétition. Citons pêle-mêle le Grand Prix de Spa-Francorchamps en 1958 (2ème place), les 12 Heures de Reims en 1958 (4ème) ou encore le Grand Prix de Paris à Linas-Montlhéry en 1959 (3ème de sa catégorie). Le surnom « Tour de France » lui vient de la domination des 250 GT Berlinetta dans cette course prestigieuse durant la deuxième moitié des années 1950. A raison d’une série par année, notre exemplaire n’a été produit qu’à 17 unités en 1957. Elle se distingue par de beaux phares profilés sous bulle et ses trois ouïes latérales. Sa configuration émerveille : rouge légèrement foncé sur lequel une découpe noire soulignée d’un liseré blanc est appliquée. L’intérieur café au lait est du plus bel effet. Par ailleurs, cette belle TDF peut se targuer d’avoir été méticuleusement restaurée pendant de longues années. Son moteur, sa boîte et ses trains roulants étant matching numbers (comprenez, étant ceux d’origine), elle a reçu la certification Ferrari Classiche. Une légende donc, mais qui, si elle a fait grimper les millions, est restée invendue, avec un prix de départ affiché à 6 200 000 euros.
« Jamais deux sans trois » dit l’adage… Voici donc mon troisième coup de cœur de cette vente RM Sotheby’s. Parce qu’on ne s’en lasse pas, c’est encore une fois une perle rare de chez Ferrari. Succédant à la lignée sacrée des 250 GT, la 275 GTB est présentée au Salon de Paris en 1964. Celle-ci est un exemplaire long nose de 1966 dont la partie avant a été modifiée afin d’améliorer l’appui aérodynamique. Fabriquée pour l’Europe (instrumentation en système métrique), cette 275 a passé une partie de sa vie aux Etats-Unis. Sa ligne merveilleuse d’équilibre et de sensualité fait d’elle l’un des modèles les plus iconiques des années 1960. Et dans une telle configuration – bleu azur métallisé et intérieur crème – on comprend qu’elle fasse s’envoler les prix… 2 142 500 euros, c’était le prix à payer pour s’offrir ce coupé au charme fou.
Nous changeons radicalement de cap avec ces deux autos pour le moins originales. Si la Bugatti Veyron Grand Sport Vitesse est connue de tous, sa couleur a de quoi surprendre. En effet, elle est peinte sur le thème des films Transformers et arbore un badge spécifique à l’intérieur. Pour ma part, je ne suis convaincu ni par l’idée, ni par le résultat… Autrement plus intéressante est la Ferrari Sergio. Célébrant la coopération historique entre Pininfarina et la maison Ferrari, ce modèle rend aussi hommage au grand maître Sergio Pininfarina, décédé en 2012. C’est en 2013 que la Sergio est présentée sous la forme d’un concept car unique et en 2015 Ferrari décide d’en produire six unités via son département Special Projects. Bien que la base et la motorisation soient conventionnelles (respectivement 458 Spider et 458 Speciale), la Sergio diffère par un dessin inédit et assez éloigné des productions habituelles de la marque. Ce modèle-ci, venu de Suisse, est celui qui était exposé au Salon de Genève en 2015. Avec un prix de départ de 2 200 000 euros, la Sergio n’a pas été adjugée.
Elle a l’air d’une Porsche, elle a un moteur de Porsche, mais ça n’en est pas une. Celle à qui nous avons à faire, c’est la Ruf CTR3 Clubsport. Le savoir faire du préparateur allemand de Pfaffenhausen n’est plus à démontrer. Et avec la CTR3, Alois Ruf s’est à nouveau illustré en allant bien plus loin qu’une simple personnalisation avec la conception de sa propre supercar. Rien que ça ! Si la parenté est évidente, la CTR3 repose sur une plateforme inédite développée spécifiquement pour elle. En outre, son moteur est bien un flat 6 mais qui a été placé en position centrale arrière et dont la puissance monte à 777 chevaux grâce à la greffe de deux turbos KKK. La Clubsport ici présente est une version pimentée de la CTR3 qui reçoit notamment cet immense aileron et une préparation moteur supplémentaire. Seuls 7 exemplaires sur la trentaine de CTR3 existantes sont des Clubsport. Et dans ce vert métallisé très seyant, elle n’est que plus désirable. Adjugée à 1 107 500 euros.
Pour prolonger le thème des supercars allemandes, cette Porsche 959 Komfort de 1987 a été vendue pour 837 500 euros. C’est le prix à payer pour s’offrir la première vraie supercar de la marque de Zuffenhausen. Véritable laboratoire roulant présenté en 1983 en tant que série d’homologation, la 959 est capable d’atteindre les 310 km/h grâce à ses 450 chevaux et à son aérodynamique soignée. Suspension ajustable et répartition électronique du couple sont quelques unes des innovations technologiques qui équipent ce missile inspiré de la course. Dans cette finition Komfort, elle reçoit néanmoins quelques délicatesses telles que la sellerie en cuir ou la climatisation. Une légende !
Enfin, voici le dernier de mes coups de cœur, toujours italien mais du côté de Sant’Agata Bolognese cette fois-ci. Vous connaissez peut-être mon appétence pour les supercars des années 1990 – la décennie reine selon moi – et celle-ci fait partie des plus marquantes. En 1999, Lamborghini lance la production de la monstrueuse Diablo GT, une interprétation bien plus radicale de la Diablo. Oubliez la SV, ici, on ne fait pas dans la dentelle puisque la GT dérive directement de la GT2 de compétition. L’aérodynamique est entièrement revue avec des bas de caisse et pare-chocs spécifiques, un énorme diffuseur arrière sans oublier l’inévitable aileron. Le tout est en fibre de carbone. L’italienne est également dotée d’une énorme entrée d’air sur le toit ainsi que d’une écope sur le capot avant, du plus bel effet. Côté moteur, le V12 voit sa cylindrée passer de 5.7 litres à 6 litres pour une puissance colossale de 575 chevaux. Élargie, allégée, la Diablo ainsi encanaillée peut se targuer d’une impressionnante vitesse de pointe pour l’époque : 338 km/h. L’exemplaire proposé à la vente n’affichait que 276 kilomètres d’origine (!), faisant d’elle la plus « neuve » des 80 Diablo GT produites. On comprend dès lors qu’elle soit partie pour 815 000 euros…
Suite à un problème de batterie sur mon appareil, je n’ai pas pu photographier la Diablo GT. Voici donc deux photos provenant du catalogue RM Sotheby’s.
Le Grand Prix Historique étant l’un des événements les plus prisés de la principauté, il attire de nombreux visiteurs fortunés. C’est l’occasion pour nous d’admirer dans la rue d’autres incroyables autos. Voici un petit florilège : Ferrari 275 GTB, Lamborghini Miura, Ferrari LaFerrari dans un rare rouge mat « opaco » ou encore Bugatti Chiron.
Pour terminer ce reportage en beauté, c’est devant l’hôtel Fairmont que je tombe sur cette incroyable Lamborghini Countach. Difficile d’imaginer qu’elle a presque cinquante ans tant le coup de crayon de Bertone est saisissant. Loin des 5000 QV et 25ème anniversaire, plus agressives mais assez chargées, cette LP400 première du nom est pardessus tout l’OVNI de la famille. Remettons les choses dans leur contexte. En 1974, la marque au taureau lance la Countach comme successeur de la belle mais datée Miura. Aux courbes se substituent des lignes droites, anguleuses et abruptes. La Countach est diablement basse et les vitres sont quasiment à l’horizontal. Elle choque, elle intrigue, elle fascine aussi, avec ses spectaculaires portes en élytre. La LP 400 est donc la toute première version, aux voies étroites et dépourvue de tout accessoire aérodynamique. Ses minuscules rétroviseurs profilés, que l’on ne retrouvera pas ensuite, trahissent d’ailleurs son âge. Elle est surnommée « Periscopio » en raison de son pavillon creusé, hérité du prototype qui était équipé d’un étonnant rétroviseur de toit. Mi-intimidante, mi-fluette, cette Countach des premières années ne laisse pas indifférent, notamment dans ce violet psychédélique. C’est avec elle que se conclut cet article, dans une ambiance on ne peut plus vintage !