Championnat de France FFSA des Circuits @ Magny-Cours 2023
Textes et photos par Valentin Bourgeois.
Un nouvel événement sur Arts & Mécaniques, cela n'arrive pas tous les jours ! Pourtant, en cette année du dixième anniversaire de votre site favori, nous allons essayer de couvrir de nouveaux événements en plus de nos classiques. La Fédération Française du Sport Automobile est connue pour son instance d'homologation, mais aussi pour ses séries automobiles qui peuvent révéler des talents. Rallye, circuit ou encore tout-terrain, de nombreux championnats sont organisés chaque année sur les circuits de France et de Navarre. Nous nous sommes rendus à la deuxième manche du Championnat de France FFSA des Circuits sur celui de Magny-Cours, afin de partir à la découverte de ces séries parfois sous-cotées qui offrent néanmoins du beau spectacle. Ajoutez à cela une manche de la Carrera Cup France et vous obtenez un beau weekend printanier où 15 000 personnes avaient fait le déplacement !
Championnat de France FFSA GT
Commençons donc avec la série principale du weekend, le Championnat de France FFSA GT. À l'origine une déclinaison nationale du Championnat FIA GT, notre série française a successivement vu courir des GT1, GT2, GT3 jusqu'à 2017 où les GT4 ont pris le relais. Ces changements successifs de catégories font suite à l'augmentation des coûts, afin de permettre à des Gentlemen Drivers (pilotes amateurs) de courir sur le championnat. Croyez-moi, cela n'enlève en rien à l'extrême compétitivité des voitures, avec un équilibre des performances réalisée par les organisateurs pour assurer un spectacle digne de ce nom. On voit alors les déclinaisons GT4 des Audi R8, Alpine A110, BMW M4, Toyota Supra ou encore Porsche 718 Cayman GT4 Clubsport se frotter aux Aston Martin Vantage ou autres Mercedes-AMG GT. Le tout dans une ambiance ultra compétitive avec des pilotes expérimentés qui affrontent d'excellents pilotes amateurs, pour de l'action en piste comme on l'aime. Courses d'une heure obligent, les équipages sont composés de deux pilotes dont le changement doit se faire dans une fenêtre de dix minutes, laissant la part belle aux stratégies de courses et à la gestion d'éventuelles voitures de sécurité...
Course 1 : sunset race !
La première course du Championnat de France FFSA GT est lancée le samedi en fin d'après-midi, alors que Magny-Cours est baigné de soleil. Après un départ mouvementé au premier virage où le passage à 4 voitures de front a mal fini, nous avons vu une course dominée par la BMW M4 GT4 numéro 17 de l'Espace Bienvenue, pilotée par Van Der Ende et Lessennes. L'Audi R8 LMS GT4 n° 42 de l'équipe Sainteloc Racing et la Toyota Supra GT4 n°9 de Matmut Evolution complètent le podium au général.
Course 2 : après la pluie vient le soleil !
Le lendemain, à l'aube de la seconde course, le ciel qui nous a déjà déversé plusieurs millimètres d'eau dans la matinée n'est pas forcément des plus accueillants. Et pourtant, il ne pleuvra pas une goutte d'eau sur cette nouvelle course mouvementée ! Une voiture de sécurité entrée en piste dans les dernières minutes viendra tout de même chambouler le classement, relançant un véritable sprint jusqu'à l'arrivée. L'Aston Martin Vantage AMR GT4 numéro 92 du Racing Spirit of Léman remporte la victoire tandis que le reste du podium est le même que la course précédente : R8 LMS GT4 n°42 deuxième et Supra GT4 n°9 troisième.
Porsche Carrera Cup France
Cela fait des années que la Porsche Carrera Cup France, course monotype où d'excellents pilotes se mesurent entre eux, me fascine. La série, organisée par Porsche France en partenariat avec Oreca Events, voit toute une panoplie de pilotes professionnels ou amateurs faire leurs preuves au volant de modèles identiques produits sur les chaînes de production de Zuffenhausen, juste à côté des 911 de route. On y trouve même une filière de détection de talents baptisée "Porsche Junior Programme" qui, chaque année, finance la saison d'un pilote prometteur en vue de son développement. Matthieu Jaminet ou Julien Andlauer, pilotes chevronnés du championnat du monde d'endurance, sont notamment passés par cette série qui leur a permis d'intégrer le giron Porsche Motorsport. Le weekend se répartit entre essais libres et qualifications, puis deux courses de 30 minutes sont organisées avec de superbes batailles en piste.
Qualifications 1 : des Porsche qui volent...
Dès 9 heures du matin le samedi, Magny-Cours se réveille au doux son des Flat 6 hurlants pour la séance de qualifications. Les pilotes doivent réaliser deux meilleurs tours, leur permettant de se positionner sur la grille de départ des courses à venir. Au niveau du dernier virage appelé "Complexe du lycée", les 911 GT3 Cup s'envolent au contact des vibreurs conséquents du circuit pour aller grapiller quelques millisecondes. De spectaculaires passages à la limite de la perte de contrôle, qui parfois se terminent par un chrono supprimé pour non respect des limites de piste...
Course 1 : lâchez les fauves...
Pour cette première course, je décide de me rendre à la fameuse épingle d'Adélaïde, où le premier gros freinage a lieu après la plus longue partie à fond du circuit. Les pilotes prêts à en découdre n'hésitent pas à entrer parfois à trois ou quatre de front, nous laissant quelques sueurs froides et quelques traces sur les carrosseries colorées. Aucun doute, le niveau est relevé pour notre plus grand plaisir et ce fabuleux 6 cylindres à plat résonne dans la campagne de la Nièvre. Magique !
Course 2 : course pluvieuse, course heureuse ?
Le lendemain, les prévisions météo n'annoncent rien de bon : ce sera une course pluvieuse. Cette fois-ci, je décide de rester dans la partie basse du circuit, ce qui me permet de déambuler sur la grille de départ avant de photographier le passage du premier virage, toujours mouvementé. Les cinq feux rouges s'allument, l'ensemble des concurrents fait une montée dans les tours dans une symphonie majestueuse, puis le départ est lancé sur une piste grasse et glissante. Une course une nouvelle fois mouvementée avec quelques contacts, heureusement sans accident sérieux.
Les podiums : héros d'un jour...
Championnat de France FFSA F4
Continuons avec une autre filière de détection de talents, j'ai nommé la FFSA Academy et son Championnat de France FFSA F4. Ne cherchez pas, la plupart des pilotes ici n'ont pas le permis de conduire. Pourtant, ils sont plus rapides que le commun des mortels et envisagent tous d'intégrer les plus prestigieuses écuries de Formule 1. Ouvert aux jeunes pilotes de 14 à 23 ans, le Championnat de France FFSA F4 offre la possibilité d'intégrer le monde très confidentiel de la monoplace en vue d'une évolution graduelle jusqu'à la F1, à l'instar de Jean-Eric Vergne, Romain Dumas, ou encore Pierre Gasly. Les monoplaces sont identiques et préparées au sein des ateliers de la FFSA au cœur du technoparc du circuit des 24 heures du Mans, par des mécaniciens eux aussi en formation. Les pilotes ont une soif de victoire et s'en donnent à cœur joie sur la piste de Magny-Cours, autrefois théâtre du Grand Prix de France, avec parfois quelques erreurs de jeunesse.
Championnat de France FFSA Tourisme
En marge du Championnat de France FFSA GT4, son homologue Tourisme est lui aussi une manière plus abordable d'accéder à la course automobile. Quatre catégories sont mises en place parmi lesquelles le TCR (voitures de Tourisme préparées pour le championnat TCR) le TC (voitures de tourisme d'ancienne génération, le GT Light et le TCA Light (voitures de tourisme plus proches de l'origine). Des courses très compétitives où le contact entre pilotes est parfois de mise pour se faire sa place, avec de superbes passages sur trois roues grâce à la rigidité exemplaire des châssis préparés. Pour la première fois depuis le lancement du Championnat en 2021, une course sous la pluie fut disputée le dimanche matin, permettant aux cartes d'être rebattues.
Alpine Elf Europa Cup
Un modèle, 21 pilotes : la recette est simple et pourtant si efficace ! Le Championnat Alpine Elf Europa Cup voit des versions préparées course de la nouvelle Berlinette évoluer en piste avec, au volant, des pilotes amateurs et semi-professionnels de tous horizons. Une voiture vidée, sans appendices aérodynamiques et très proche de l'origine, on se croirait presque dans les années 90 ! Je peux vous assurer que le niveau est très relevé et que ces petites sportives sont de sérieuses concurrentes sur la piste de Magny-Cours...
Clio Cup Series
Restons dans la galaxie du losange avec un autre championnat monotype, les Clio Cup Series. Performance, accessibilité et fiabilité sont les maîtres-mots de cette 5ème génération de Clio Cup avec un historique remontant jusqu'à 1991 et les premières itérations du modèle. La recette est simple : prenez une caisse de Clio 5 RS-line, videz-le, montez un arceau-cage et vous obtenez une Clio Cup. Le moteur TCe 1.3 est poussé à plus de 200 chevaux pour des reprises optimales et une boîte de vitesses séquentielle est montée en usine. Pour à peine 50 000 €, vous obtenez une bombinette vous permettant de vous battre sur les circuits d'Europe avec vos amis ou collègues. Je ne vous cache pas que j'ai bien envie d'essayer !
Trophée Mitjet 2.0l
La dernière série n'est pas forcément celle qui m'attire le plus, en revanche elle est gage d'un spectacle interminable. Un châssis tubulaire avec un moteur Renault de 230 chevaux et une carrosserie en fibre, c'est à peu près tout ce que l'on trouve en plus des roues et du volant dans une Mitjet. Les weekend de course sont très chargés avec pas moins de 4 sorties de 20 minutes chacune, mais les 25 pilotes sont aux limites des machines avec une proximité entre eux déconcertante. Ça se dépasse, se pousse, se redépasse, on fait des erreurs... Le tout dans une ambiance bon enfant et à budget maîtrisé. Certes, les véhicules ne sont pas les plus beaux, mais je pense qu'à rouler cela doit être assez sympathique !
Les inclassables...
Parce qu'un weekend de course est aussi un weekend de sortie des voitures exotiques, les parkings pilotes et visiteurs étaient bien remplis pour notre grand plaisir !