Les 50 ans de la 911 Carrera 2.7 RS @ Le Mans
Photos par Valentin BOURGEOIS.
Chacun d'entre nous a sa licorne. Une voiture en particulier, que nous contemplons avec autant d'intérêt qu'un coucher de soleil sur une plage de la méditerranée. Pour moi, cette licorne porte le nom de 911 Carrera 2.7 RS. Avec son becquet en forme de queue de canard, on peut la reconnaître entre toutes. Beaucoup copiée mais jamais égalée, cette 911 est l'une des premières "homologation special" de chez Porsche.
C'est à l'aube de la saison 1972, alors que la marque est au plus haut niveau du sport automobile avec ses victoires aux 24 heures du Mans, que le règlement sportif évolue interdisant les moteurs de plus de 3 litres de cylindrée. Porsche décide donc de créer une version très sportive de sa 911 commercialisée 7 ans auparavant : cylindrée moteur de 2687cm3 et appellation RennSport. La 2.7 RS naît et obtient le patronyme Carrera pour rendre hommage aux victoires du 550 Spyder dans la course mexicaine "La Carrera Panamericana". Présentée au Salon de Paris en 1972, elle suscite rapidement, avec son Ducktail, l'intérêt de tous pour son côté original et sa fonction aérodynamique : plaquer l'arrière au sol. S'en suivent plusieurs victoires dans ce fameux championnat mais aussi ailleurs, avec l'évolution 2.8 RSR encore plus radicale qui décroche la première place aux 24 heures de Daytona 1973. Mais ce qui permet à la Carrera RS de gagner ses lettres de noblesse est surtout sa polyvalence : on peut très bien l'utiliser au quotidien puis se rendre sur un circuit afin de laisser les autres modèles phares de l'époque dix secondes derrière. Au total, 1590 voitures verront le jour sous différentes configurations, entre la radicale Lightweight "M471" et la raffinée Touring "M472", ou encore les versions "M491" aussi appelées 2.8 RSR.
C'est à l'aube de la saison 1972, alors que la marque est au plus haut niveau du sport automobile avec ses victoires aux 24 heures du Mans, que le règlement sportif évolue interdisant les moteurs de plus de 3 litres de cylindrée. Porsche décide donc de créer une version très sportive de sa 911 commercialisée 7 ans auparavant : cylindrée moteur de 2687cm3 et appellation RennSport. La 2.7 RS naît et obtient le patronyme Carrera pour rendre hommage aux victoires du 550 Spyder dans la course mexicaine "La Carrera Panamericana". Présentée au Salon de Paris en 1972, elle suscite rapidement, avec son Ducktail, l'intérêt de tous pour son côté original et sa fonction aérodynamique : plaquer l'arrière au sol. S'en suivent plusieurs victoires dans ce fameux championnat mais aussi ailleurs, avec l'évolution 2.8 RSR encore plus radicale qui décroche la première place aux 24 heures de Daytona 1973. Mais ce qui permet à la Carrera RS de gagner ses lettres de noblesse est surtout sa polyvalence : on peut très bien l'utiliser au quotidien puis se rendre sur un circuit afin de laisser les autres modèles phares de l'époque dix secondes derrière. Au total, 1590 voitures verront le jour sous différentes configurations, entre la radicale Lightweight "M471" et la raffinée Touring "M472", ou encore les versions "M491" aussi appelées 2.8 RSR.
L'hôtel et le rallye, 26 et 27 Mai 2022
Assez d'histoire, passons à présent au récit d'un incroyable anniversaire fêté en grande pompe aux alentours du Mans. En 2022, la 911 Carrera 2.7 RS fête ses 50 années d'existence. Porsche AG communique sur cet anniversaire et en profite pour proposer une nouvelle édition "Sport Classic" de la 992 avec un Ducktail revisité. Mais pour fêter ce jubilé en beauté, c'est sur les clubs qu'il faut compter et plus particulièrement sur le Porsche Club RS de France. Alors quand j'apprends qu'il organise le jubilé dans la ville où je vis, je prends contact avec le club afin d'obtenir des informations sur le rallye touristique, les accès au circuit, etc. Avec les images du jubilé des 40 ans au circuit de Reims-Gueux en tête, où une lignée de plusieurs dizaines de 2.7 RS toutes plus colorées les unes que les autres, c'est un événement que je ne peux pas rater et que je souhaite couvrir en tant que média. Ce n'est pas tous les jours que sa voiture favorite a un demi-siècle ! À ma grande satisfaction, c'est avec intérêt et reconnaissance que Monsieur Bonhomme, le président du club et spécialiste de la 2.7 RS, répond à mon e-mail. Le rendez-vous est donné au Brit'Hôtel d'Arnage à quelques encablures du circuit des 24 heures afin d'obtenir de plus amples informations : road book pour le rallye, programme et autorisation de suivre avec mon modeste Boxster S. En arrivant, c'est près de 25 exemplaires du modèle qui m'attendent sur le parking, dans toutes les couleurs : Fraise (4 exemplaires au Monde), Vert Feuille (2 exemplaires au monde), ou plus traditionnellement Blanc Grand Prix avec bandes bleues, rouges ou noires. Un alignement qui me fait déjà rêver...
Le lendemain, c'est avec un peu d'avance sur le peloton que je prends la route direction la campagne mancelle. Au programme de la journée, une boucle en direction du Château de Sainte-Suzanne où le déjeuner est prévu. J'arrive au premier spot quelques minutes avant le passage des premières voitures, un plateau annexe aux 2.7 RS mais plutôt bien fourni : 2.2 S, 964 Carrera RS, 993 Carrera RS, 996 GT3 RS, et même des évocations de 2.8 RSR, ma foi bien jolies.
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Le seul arrêt de la matinée est prévu à Malicorne-sur-Sarthe, petite bourgade de quelques 2000 habitants dont le château est une belle attraction. Je retrouve les premières 2.7 RS sur place tandis que le premier plateau visite le musée Espace Faïence, spécialité locale.
Puis, je repars sur la route direction plusieurs endroits repérés préalablement grâce au road book et à la super carte Google Maps pré-enregistrée par le club. Les routes sont belles et je m'en donne à cœur joie au volant de mon Boxster S !
Nous arrivons ensuite pour le déjeuner dans la jolie cité médiévale de Sainte-Suzanne. Les participants ont un accès privilégié au château éponyme, où les 2.7 RS alignées me donnent des frissons. Le château ferme ses portes quelques minutes mais à la réouverture, je suis seul sur place avec les dizaines de voitures. Comme une pause dans le temps avec plusieurs exemplaires d'une 911 qui me fait rêver depuis mes plus jeunes années. Subjugué par ce qui se passe, je prends un maximum de photos et en oublie de profiter. Après tout, c'est par mes clichés que des moments comme ça restent figés, comme si je ne voulais pas que cela se termine...
Quinze heures trente, il est l'heure pour les participants et moi-même de reprendre la route. La seule sortie passe par la cité médiévale où les touristes, non informés de ce qui défile sous leurs yeux, se demandent pourquoi il y a autant de fois la même voiture ! En terrasse, on se retourne pour admirer le spectacle, tandis que je cours dans tous les sens pour avoir le maximum d'angles de vue.
Sur la route retour vers Le Mans, nous passons en plein cœur de la forêt domaniale de Sillé qui se réveille au doux son des Flat 6.
Puis, mon copilote Matthieu me propose de tenter des travellings dans le plateau des 2.7 RS. Un petit raccourci à allure élevée plus tard, nous nous retrouvons au milieu des Carrera RS pour quelques photos en mouvement. Les propriétaires suivent à merveille les instructions de mon copilote, balloté de droite à gauche dans le Boxster pour de sympathiques clichés.
Dans une ultime tentative de photographier le convoi, nous quittons ensuite la route empruntée par les participants afin de les dépasser. Malheureusement, le dernier lieu à la sortie d'un tunnel se soldera par un échec, après 30 minutes d'attente : le convoi était déjà passé. Bref, la journée se termine ensuite où elle avait commencé, au Brit'Hôtel d'Arnage. Quelques photos des alignements, découverte de nouvelles arrivées pour le lendemain et retour à mon domicile pour éditer les photos du jour !
Le Circuit Bugatti - 28 Mai 2022
C'est sous le soleil du Mans que l'on se réveille en ce 28 Mai 2022. C'est une journée circuit qui nous attend avec un temps fort à la mi-journée, l'alignement de toutes les voitures sur la ligne droite des stands des 24 heures du Mans. Direction le circuit cheveux au vent pour récupérer mon chasuble presse. Arrivé sur place, formalités réglées, c'est avec surprise que je découvre une Porsche 917, le châssis 917-037, connu pour son apparition sur les routes ouvertes monégasques il y a quelques années. En réalité, il s'agit d'une vraie 917 mais qui n'a jamais roulé dans des courses d'époque, uniquement depuis le début des années 2000 dans des événements historiques. Il en reste pas moins que sa présence est vivement appréciée de tous, et plus particulièrement par votre serviteur : la 917 est ma voiture de course favorite, dans un événement qui fête l'anniversaire de ma voiture de route favorite. Notre collectionneur monégasque est également venu avec une 3.0 RSR ayant participé au Mans dans une fabuleuse livrée verte, qu'il va piloter d'une main de maître tout au long de la journée sur le circuit.
Enfin, n'oublions pas la présence exceptionnelle d'une partie de la collection de Johan-Franck Dirickx, important collectionneur belge et référence dans le monde de la Porsche RS avec pas moins de 6 voitures : 2.8 RS, 2.8 RSR, 3.0 RS, 3.0 RSR, 2.7 RS Lightweight, 2.7 RS Touring.
Enfin, n'oublions pas la présence exceptionnelle d'une partie de la collection de Johan-Franck Dirickx, important collectionneur belge et référence dans le monde de la Porsche RS avec pas moins de 6 voitures : 2.8 RS, 2.8 RSR, 3.0 RS, 3.0 RSR, 2.7 RS Lightweight, 2.7 RS Touring.
Neuf heures trente, le drapeau passe au vert et les premières voitures entrent en piste. Le rythme a changé depuis le rallye et l'on entend aussi bien les Flat 6 à haut régime que certains pneus crisser. La polyvalence de la 911 Carrera 2.7 RS est une fois de plus prouvée et comme disent nos amis anglo-saxons : race on Sunday, daily on Monday !
À la réception d'un petit message d'un ami, j'apprends qu'une Ruf CTR Yellowbird vient d'arriver sur le parking. Oui, ce même modèle de la fabuleuse vidéo sur le Nürburgring. Peu de temps après, elle rentre en piste afin de nous faire apprécier le son du turbo, à coups de retour de flammes et légères dérives...
C'est alors l'heure de la pause déjeuner et les montures se prélassent sous le soleil...
À mon retour au circuit une heure plus tard, vient le moment des préparations de la grande photo souvenir de l'événement. Aligner près de 60 voitures sur la ligne droite des stands n'est pas une mince affaire, croyez-moi...
La parfaite organisation du Club RS de France, en partenariat avec le Porsche Experience Center Le Mans, permet tout de même l'évacuation de la piste pour la grande photo qui immortalisera ce moment à jamais : 60 2.7 RS & dérivés sur le circuit du Mans à l'occasion du jubilé des 50 ans. Si ce n'est pas incroyable...
Pour couronner le tout, dans la plus pure tradition du sport automobile, c'est un départ type "Le Mans" qui est proposé aux participants. Comment cela peut-il être aussi parfait ?
Néanmoins, pas de démarrage en trombe cette fois-ci, on réserve cela au Mans Classic, mais plutôt un tour de parade. Avec la chaleur ambiante et le sol brûlant, je prends la décision de m'allonger sur le bord de la piste pour immortaliser toutes ces voitures en route vers le Dunlop.
Puis les tours de piste reprennent, un peu plus éparpillés que dans la matinée. Il n'y avait que trois voitures en piste dans la première session, et le collectionneur monégasque décide de sortir la 917 pour quelques tours de démonstration à allure pas très modérée... C'est que ce dernier a un très bon coup de volant !
La fin de la journée approche avec sa parade de clôture. Ayant déjà eu des photos des 2.7 RS alignées, je souhaite varier les angles et retourne vers le parking du Porsche Experience Center afin de trouver un siège passager pour la parade. Je tombe sur Jean-Claude Andruet, pilote émérite et fin connaisseur de la 2.7 RS, échangeant avec un collectionneur allemand sur la 2.7 RS vainqueur du rallye de Monte Carlo 1978. 911Motorsport, société du collectionneur belge dont je vous ai parlé plus haut, expose un capot de 2.7 RS que les participants sont invités à signer pour immortaliser le moment.
Puis, c'est en fin de compte dans l'une des voitures de M. Dirickx que je me retrouve pour la parade, et non des moindres : une 911 Carrera 2.7 RS Lightweight Blanc Grand Prix parements verts, dans un état remarquable. Messieurs, je ne vous remercierai jamais assez pour cette fantastique opportunité, un rêve d'enfant réalisé ! Deux tours de parade qui sont passés tellement lentement, à profiter des petites accélérations, à questionner mon pilote sur les spécificités de la conduite d'une 2.7 RS, à ressentir la mécanique dans le siège, le moindre passage de vitesse procure des sensations sans commune mesure. Et ce doux son du Flat 6 qui chante derrière nous !
Après la parade, alors encore sur mon petit nuage, je réalise que c'est la fin de l'événement. Non sans peine, je me dirige vers la sortie mais certaines voitures agissent comme un aimant : je n'arrive pas à m'en détacher. Et pourtant, il le faut...
Je garde tout de même le sourire lorsque j'arrive enfin à ma voiture (les deux cent mètres les plus longs de ma vie ?) et que je la retrouve bien accompagnée...
La quinzaine de minutes qui séparent le circuit de mon logement sont le moment parfait pour prendre du recul sur le fantastique événement que je viens de vivre. Près de 60 modèles de ma voiture favorite, celle qui est à l'origine d'une grande partie de ma vie : la photographie, ce site internet, mon début de parcours professionnel... Je me sens comme un chanceux, un privilégié et ces trois derniers jours ont été comme une parenthèse dans ma vie avec des voitures toutes plus incroyables les unes des autres. La reconnaissance du Club RS de France qui m'octroie l'accès média, la rencontre et les échanges avec les participants... Ce fut un anniversaire mémorable qui restera pour longtemps sans pareil en Europe.
Un grand merci au Club RS de France et plus particulièrement à son président M. Bonhomme, aux participants, au Porsche Experience Center Le Mans et à vous chers lecteurs, sans qui cette aventure ne serait pas la même !
Un grand merci au Club RS de France et plus particulièrement à son président M. Bonhomme, aux participants, au Porsche Experience Center Le Mans et à vous chers lecteurs, sans qui cette aventure ne serait pas la même !