Ferrari Racing Days @ Nürburgring Grand Prix Strecke - 06 et 07 Juillet 2019

Textes et photos par Valentin Bourgeois.

Qui aurait pu penser qu'un jour je me rendrais au Nürburgring pour un événement uniquement Ferrari ? Je dois avouer que l'idée paraît folle dite comme ça, mais vous comprendrez mieux après ce reportage.
Revenons quelques mois en arrière, en pleine effervescence des 24 heures du Mans. Je découvre en course d'ouverture de l'épreuve le Ferrari Challenge Europe, une série monotype mettant en compétition des 488 Challenge. Je commence donc à me renseigner sur cette série et découvre qu'ils participeront début juillet à une épreuve au Nürburgring qui permettra aussi de voir les voitures des programmes XX et F1 Clienti rouler. Quelques discussions plus tard, j'apprends qu'une session de roulage sera organisée pour les XX le lundi sur la Nordschleife, et ni une ni deux demande mon accréditation pour l'événement.
N'ayant jamais vu rouler les 599 XX, FXX ou autres FXXK, c'est pour moi l'occasion parfaite de retourner sur mon circuit préféré et de couvrir un événement où les protagonistes sont des voitures modernes, loin de mes anciennes tant aimées. Je vais maintenant vous raconter pourquoi je n'ai pas été déçu du voyage !

F1 Clienti : mes tympans en prennent un coup...

Première grande nouveauté pour moi : faire des photos de Formule 1 modernes. Alors que je suis habitué aux anciennes F1, je n'avais auparavant jamais vu de Formule 1 post années 2000 évoluer sur circuit. La présence du programme F1 Clienti était donc le prétexte idéal pour me lever à 4 heures du matin et prendre la route en direction du Nürburgring, alors que la veille j'étais au Mans...

Une fois les clefs de l'appartement récupérées, je suis arrivé sur les lieux pile à temps pour la seconde session dédiée aux F1, avec un ciel plutôt menaçant. La première impression était claire : mon dieu que c'est bruyant ! Les cinq Formule 1 que j'ai pu voir évoluer étaient des F2007, la championne du monde 2007, la F2008 et son V8 qui prend 19000 tours/minute, la Ferrari 150° Italia de 2011, et deux F138 de la saison 2013. Le meilleur ? Elles appartiennent presque toutes à des propriétaires privés qui les pilotent ! Le F1 Clienti est en effet un programme permettant aux clients qui autrefois pouvaient acheter les Formule 1 Ferrari de les piloter en toute sécurité, avec une équipe de mécaniciens envoyés par la Scuderia Ferrari.

Le réalisme est poussé à l'extrême avec la mise en place des stands pour pouvoir changer les pneus ou encore le casque d'Alonso assorti à la monoplace. Aucun de doute, on a ici affaire à de richissimes passionnés ! Le dimanche, la Scuderia Ferrari avait dépêché Pascal Wehrlein, leur pilote de développement pour une démonstration à très haute vitesse au volant de la F60 avec simulation d'arrêt aux stands, de départ... Un show très sympathique qui a tout de même brisé mes tympans malgré les bouchons d'oreilles.

Ferrari Challenge Trofeo Pirelli & Coppa Shell : de la bagarre à tous les niveaux.

Le sentiment de nouveauté n’est cependant pas présent sur le Ferrari Challenge Europe que j'avais déjà découvert aux 24 heures du Mans. Le Trofeo Pirelli est réservé aux pilotes qui ont moins de 50 ans à la date d'inscription, on y retrouve donc de jeunes prodiges professionnels qui se battent contre des pilotes expérimentés mais amateurs. La Coppa Shell est quant à elle proposée aux pilotes de plus de 50 ans à la date d'inscription, et compte elle aussi tout aussi bien des professionnels que des amateurs. Tous armés de la même 488 Challenge, ils se lancent à l'assaut de la victoire durant 30 minutes ce qui promet des batailles telles que vous n'en avez jamais vues, à grands coups de volants !

XX Programmes : impressionnant !

Nous voici donc à ce fameux XX Programmes que j'attendais tant. Il propose à de richissimes collectionneurs de Ferrari des sessions de roulage avec leurs FXX, 599 XX ou FXXK. Ces voitures, pour la plupart inspirées des voitures de route, sont réservées à un usage sur circuit mais sont tellement bruyantes qu'elles ne sont autorisées nulle part, ce qui oblige Ferrari à organiser des événements non limités en décibels pour permettre à leurs clients de rouler avec leurs jouets. Bien sûr, une équipe de mécaniciens est dépêchée sur place pour s'assurer que tout fonctionne correctement tout comme des pilotes instructeurs qui aident certains propriétaires à prendre en mains leurs monstres de puissance. Le spectacle était de qualité avec pas moins de 16 FXXK Evo, version énervée de la FXXK (3 exemplaires présents), elle même version piste de la LaFerrari de route. Deux FXX Evo se démarquaient des 5 FXX tandis que trois 599 XX Evo et leur énorme aileron se faisaient remarquer par rapport aux deux 599 XX "normales". Bref, un plateau très varié pour une première découverte !

On commence donc avec les FXXK et leurs homologues Evo que l'on reconnait avec l'imposant aileron arrière. Tout de suite, la présence de la voiture détonne : on a affaire à une hypercar relativement imposante : 2 mètres de large pour 4,80 mètres de long. À l'intérieur, c'est un V12 atmosphérique de 860 chevaux qui se charge de propulser la bête, couplé à un Hy-Kers (système de récupération de l'énergie cinétique) sorti de la Formule 1 de 190 chevaux. Au total, ce sont plus de 1050 chevaux et 900 Nm qui sont mis à l'épreuve pour propulser la bête qui ne pèse que 1265 kg. Les rares privilégiés ayant pu monter à son bord disent qu'elle est absolument bestiale, ce que je comprends très rapidement quand j'entends les vocalises du V12. Ce dernier monte très rapidement dans les tours, ce qui permet des rétrogradages dans un vacarme ahurissant...

Le freinage est assuré par quatre disques en carbone-céramique qui, en plus d'être efficaces, s'allument dans un joli rouge-orangé dès lors que le pilote grimpe sur les freins. Malheureusement, la plupart des FXXK présentes ayant été transformées en Evo, il n'y a pas de retours de flamme pour accompagner ces beaux disques rouges...

Viennent ensuite les FXX et 599XX, qui roulaient dans une session différente des FXXK pour des raisons de limite de nombre de voitures en piste. La FXX est donc la version piste de l'Enzo, cette supercar des années 2000 qui en a marqué plus d'un. Équipée d'un V12 de 800 chevaux, elle était au début vendue pour un programme de deux ans durant lesquels Ferrari gardait la voiture et s'occupait de toute la logistique pour l'emmener sur les circuits. Les propriétaires étaient considérés comme des pilotes d'essais, mais le programme a tellement bien fonctionné que Ferrari a décidé de le continuer pour permettre aux FXX de rouler toujours aujourd'hui, pour notre plus grand plaisir ! La version Evoluzione voit sa puissance portée à 860 chevaux pour des performances toujours plus folles.
En 2011, après le succès de la FXX, Ferrari décide de réitérer l'expérience avec la 599 XX, une version radicale de la 599 de route. La puissance est portée à 700 chevaux mais le plus intéressant se trouve dans le coffre de la voiture : deux ventilateurs aspirent l'air qui passe en dessous du châssis pour le ressortir au niveau des feux. Ceci sert tout simplement à plaquer l'arrière de la voiture en fonction des différentes conditions de roulage, une merveille de technologie qu'il serait trop compliquée de vous expliquer en détails.

Passionne Ferrari : pour les tifosis !

Les Ferrari Racing Days ne sont pas que des journées de roulages pour les plus privilégiés. La marque déplace également la gamme actuelle pour permettre aux fans et propriétaires d'essayer toutes les Ferrari dans une ambiance "famille" propre aux tifosi. Entre la nouvelle SF90 Stradale et les nombreuses voitures venues en spectateur, on y voyait de tout !