Essai : Audi TTS Coupé quattro 2018
Textes et photos par Valentin Bourgeois.
Downsizing, hybridation, diesel, SUV, autopartage... L'industrie automobile n'est pas forcément tendre avec les passionnés que nous sommes. Les menaces des normes Euro 6 ou autres interdictions de véhicules thermiques font office d'épée de Damoclès au dessus de chaque projet automobile, et l'offre de véhicules de type sportif se raréfie au fil du temps.
Dans ce scénario que l'on aurait pu penser catastrophe il y a 20 ans de cela, certains constructeurs tirent leur épingle du jeu et s'efforcent à continuer leurs modèles sportifs iconiques ce qui m'amène à vous présenter notre carrosse de choix pour cet essai : l'Audi TTS Coupé.
Dans ce scénario que l'on aurait pu penser catastrophe il y a 20 ans de cela, certains constructeurs tirent leur épingle du jeu et s'efforcent à continuer leurs modèles sportifs iconiques ce qui m'amène à vous présenter notre carrosse de choix pour cet essai : l'Audi TTS Coupé.
Lors de sa présentation en 2014, la troisième génération du coupé 2+2 n'avait pas fait mouche à cause de sa plateforme qui était commune aux Volkswagen Golf 7, Audi A3 8V et autres Seat Leon : la fameuse MQB du groupe Volkswagen. La peur que son esprit sportif disparaisse au profit du confort et au détriment de l'agrément de conduite avait quelque peu mis en retrait le coupé d'Audi pourtant si plébiscité sur les générations précédentes, mais il suffisait d'essayer le véhicule pour comprendre que c'était tout le contraire : une auto bien finie, au dynamisme bien présent !
Présentée à l'origine avec un moteur 230 chevaux, les puristes attendaient de pied ferme la version retravaillée par le département Audi Sport : en 2015, la TTS et ses 310 chevaux arrivent sur le marché en espérant récupérer quelques ventes du Porsche Cayman.
Notre modèle d'essai, gracieusement mis à disposition par une concession Audi, est donc cette fameuse version S de 2018 (juste avant le restylage), ce qui lui permet notamment d'éviter les différents filtres à particules et autres chicanes d'échappement.
Notre modèle d'essai, gracieusement mis à disposition par une concession Audi, est donc cette fameuse version S de 2018 (juste avant le restylage), ce qui lui permet notamment d'éviter les différents filtres à particules et autres chicanes d'échappement.
À l'extérieur, les changements avec une TT normale sont très discrets : la voiture est équipée du pack S Line en série, et gagne un diffuseur arrière retravaillé avec 4 sorties d'échappements, signature des modèles S. Seul un œil averti remarquera les petits logos S spécifiques, car le reste est similaire à une TT. Mention spéciale pour la trappe à essence en aluminium sur l'aile arrière, toujours présente depuis la première génération... C'était en 1998 !
Un look général plutôt sobre donc, mais qui peut se révéler plus fun avec la bonne configuration : peinture Bleu Sepang, 4 jantes en 20" forgées, les étriers peints en rouge... Le style devient tout de suite plus sportif et fait plaisir à voir !
Dirigeons-nous maintenant vers l'intérieur et son cocon luxueux : la sellerie brune de notre modèle d'essai est d'une qualité exemplaire, tandis que la finition est digne d'une Audi : pas de fioritures, les commandes sont claires, épurées, et tout est centré vers le conducteur : il n'y a même pas d'écran d’info-divertissement. Dans une industrie où les écrans tactiles fleurissent dans tous les habitacles, la TT fait office d'outsider avec son virtual cockpit qui rassemble l'intégralité des informations que vous avez besoin.
Notre modèle d'essai dont toutes les cases ont été cochées lors de la configuration, est donc équipé de la superbe sellerie tout cuir brun. Les sièges sont chauffants tandis que la présence de l'Audi Smartphone Interface vous permettra de garder un œil sur Waze ou écouter votre playlist préférée via le système audio Bang & Olufsen. N'oublions pas les deux places arrières, où un adulte peut s'asseoir et surtout le hayon de coffre, qui rend le chargement de votre sac de sport très facile. Rabattez les sièges arrière et un sac de golf peut être accueilli, pratique !
Allez, rentrons dans le vif du sujet avec l'essai routier du véhicule. Un appui sur le bouton start donne vie au 4 cylindres 2.0 turbo de 310 chevaux dans un petit bourdonnement sympathique à l'oreille. Une pression sur l'Audi Drive Select que l'on passe en mode dynamique pour raffermir les suspensions pilotées, passer la boîte S tronic en mode sport et afficher un compte-tours central très caractéristique des sportives...
C'est à ce moment que son tempérament se révèle, et quel tempérament ! Le moteur couplé à la S tronic à double embrayage est rageur, s'envole très rapidement dès les 3500 tours passés pour aller titiller une zone rouge fixée à 6800 trs/min. Passer la vitesse peu avant cette zone rouge vous récompensera avec un craquement de l'échappement tandis que le turbo souffle comme une auto de rallye. La transmission intégrale Haldex est totalement revue et permet de passer les 310 chevaux sans problème au sol, de quoi emmener les 1450 kilos de l'auto à des vitesses dont on ne préférera pas parler.
Sur les petites départementales françaises au coucher de soleil, la TTS me procure un plaisir particulier : le grip est phénoménal, le train avant est collé à la route et se place où je lui demande tandis que les virages se passent parfois sans même freiner... Sur cet essai, je n'aurai jamais trouvé les limites de la voiture, mon subconscient me demandant de ralentir avant. La voiture se prête magnifiquement bien au freinage dégressif, les palettes sont à portée de doigts, et l'accélérateur répond immédiatement. Alors que la nuit tombe, les phares Matrix LED vous éclairent la route comme en plein jour et seule la consommation vous stoppera dans votre petite balade sportive : 20 litres/100 de moyenne sur notre essai...
L'Audi TTS est donc une sportive, pas de doutes. Les 310 chevaux sont peut être un peu trop pour l'utilisation prévue qui sera majoritairement routière, mais font d'elle une redoutable bête de circuit par tous temps grâce au quattro. Une tenue de route impressionnante mais qui peut se révéler ennuyeuse : c'est un rail, la voiture ne dérive pas et vous pouvez la malmener autant que vous le voudrez : elle ne décrochera pas. J'aurai également apprécié un peu plus de retour dans le volant qui est un peu trop lissé à mon goût. Certes, nous ne sommes pas face à une Alfa 4C ou autres Lotus Exige, mais il n'y a jamais de mal à ressentir la route. Malgré tous ces petits défauts, j'ai eu un petit pincement au cœur lorsque j'ai du rendre ce bel exemplaire, me prenant à rêver d'une dans mon garage...