Museo Nazionale dell'Automobile à Turin
Article et photos par Thomas
Pour les grandes vacances, me voici parti en Italie, la première étape étant Turin, au bout d'une journée de route en partance de Paris. En ce beau lundi, je pars donc avec ma petite famille de l'hôtel en direction du musée. Il ne faut pas trop tarder car les horaires d'ouverture du lundi sont très serrés : 10h-14h. De plus, le musée est un peu excentré par rapport au centre-ville, il nous faut donc plus d'une heure de marche pour arriver jusqu'à cet immense bâtiment. 250 F, W196R (que je ne verrai pas), D50, 500F2 (que je ne verrai pas non plus)... Il y a de quoi avoir envie d'aller visiter ce musée !
Ce musée est l'un des plus anciens musées automobile au monde, il fut fondé -entre autres- par Carlo Biscaretti di Ruffia en 1932. Il est aujourd'hui dédié à Gianni Agnelli, anciennement directeur de Fiat. Le musée dispose de plus de 200 autos sur 19 000 m² ce qui en fait l'un des plus grandioses au monde. Le hall est simplement impressionnant.
Je suis accueilli par cet ancêtre.
Après avoir acheté les billets, je me rends directement au 3e étage pour la première étape de la visite : les ancêtres. Je n'en suis pas vraiment fan, mais j'ai quand même du respect pour elles, car c'est avec ce passé que nous avons progressé jusqu'à produire les voitures que l'on connaît aujourd'hui.
Nous arrivons devant quelques innovations, notamment cette reproduction à l'échelle 7:10 du très célèbre tricycle à vapeur du Cugnot, innovateur français. L'originale peut être vu en France, au Conservatoire National des Arts et Métiers, à Paris. Cet ancêtre de l'automobile moderne date de 1769 !
Après avoir acheté les billets, je me rends directement au 3e étage pour la première étape de la visite : les ancêtres. Je n'en suis pas vraiment fan, mais j'ai quand même du respect pour elles, car c'est avec ce passé que nous avons progressé jusqu'à produire les voitures que l'on connaît aujourd'hui.
Nous arrivons devant quelques innovations, notamment cette reproduction à l'échelle 7:10 du très célèbre tricycle à vapeur du Cugnot, innovateur français. L'originale peut être vu en France, au Conservatoire National des Arts et Métiers, à Paris. Cet ancêtre de l'automobile moderne date de 1769 !
Plus récent, cet engin est sorti de l'imagination d'un certain italien Enrico Pecori en 1891. Cette innovation éponyme fut construite autour de la vapeur : à l'époque en effet, la supériorité de la combustion de l'essence sur la puissance de la vapeur n'était pas encore avérée. Cette invention ne connut malheureusement aucun futur. |
Le Phoenix II Solare tire son énergie électrique de l'énergie solaire grâce à ses panneaux solaires ! Il fut imaginé et construit en 1987 par Andrea Pesaresi. Ses deux moteurs électrique et ses cinq batteries lui permettent de fournir près de 700 Watts pour seulement 180Kg... En espérant qu'aucun nuage n'assombrisse son passage. |
C'est un musée très intéressant de par les mises en scène toujours bien pensées. De plus c'est TRÈS grand, donc de grandes salles, de longs couloirs, et de l'espace ! On fait du sport ! Chose qu'aiment beaucoup les Turinois comme nous le verront après la visite, sur les bords du Pô, un très bel endroit pour un footing. |
Passons à la galerie des premières automobiles : elles furent produites de 1899 à 1904, c'est vraiment le début de l'automobile, et si je m'attarde pour prendre quelques photos, c'est bien pour WAS car ça ne m'intéresse pas plus que ça.
N'y connaissant rien, je vous les met deux par deux : tout d'abord la Benz 8HP en carrosserie "break" qui fut visiblement un succès puisqu'ils en vendirent près de 1200 en deux ans. Il dispose d'un Flat-2. Et ensuite une Fiat 12/16 HP dont 110 exemplaires furent construits. Ils disposaient d'un quatre cylindres de presque 3.8l.
Voici maintenant une Renault et une Fiat qui se battent autour des 4 chevaux, c'est vraiment le tout début de l'automobile.
De Dion Bouton, Ceirano ou Fiat, elles se ressemblent toutes un peu je trouve.
Darracq, Oldsmobile, Fiat, Panhard & Levassor, je ne sais que raconter.
Je passe ensuite dans une succession de deux salles, dédiées à des voitures plus modernes. Enfin tout est relatif car elles datent quand même des années 1910. On observe cependant une évolution dans les carrosseries qui deviennent de plus en plus fermées, alors que le recherche esthétique semble prendre de plus en plus de place.
La lumière et l'ambiance sont tamisées. Autrement dit c'est très sombre, et les photos, sans trépied, ont des exifs alarmants pour ma tremblote et pour leur qualité, en général : f/3.5 (pleine ouverture), 3200 ISO (oui c'est trop), et 1/13 à 1/40s... D'où l'usage du flash, quand je n'avais pas d'autres choix.
Je vous en mets encore trois, sans grandes explications : je ne les trouve pas vraiment belles, ni intéressantes ...
Par contre, ceci m'intéresse au plus haut point, c'est une Isotta-Fraschini. Celle-ci est une model AN 20/30 chevaux de 1909 ; je suis plus fan des 8A, justement, passons à la salle luxe juste après ...
Voici un modèle de la marque la plus représentative du luxe, le summum : Rolls-Royce. Cette 40/50 HP est l'un des premiers modèles de la marque. Rapidement décrit comme la meilleure voiture du monde, sa mécanique était si inusable que l'armée anglaise s'en servit d'automitrailleuses durant la Première Guerre mondiale ! Elle subissait le test de la pièce de monnaie : posée sur la tranche sur le capot de la Rolls tournant au ralenti, celle-ci ne devait pas tomber !
Et revenons aux Isotta-Fraschini ! En 1912 la Tipo 8 innove avec ses freins aux quatre roues et le premier huit cylindres en ligne de série. Les IF étaient les voitures de luxe par excellence à l'époque : Rudolph Valentino roulait en Tipo 8AS carrossée par LeBaron et le pape Pie XI lui-même roulait en 8A limousine Castagna. Jean Paul Decker la décrit dans le numéro #299 de Rétroviseur comme étant "Plus chère qu'une Duesenberg J, plus exotique qu'une RR", les références de l'époque en terme de luxe. En 1931, la marque fut rachetée par le comte Caproni qui commença à construire des moteurs d'avions et une nouvelle ère d'Isotta-Fraschini commença. Sont ici présentées deux Tipo 8, extrêmement imposantes.
Trois autres voitures aux alentours, une Lancia Aprilia V4, une Citroën C3 (déjà!) et SPA modèle 23S. SPA signifie Società Piemontese Automobili et était reconnu pour la qualité de leurs véhicules.
Continuons dans le luxe avec une Mercedes-Benz 500K à l'énorme huit cylindres compressé. Elles furent construites en très peu d'exemplaires à Mannheim en versions saloon, torpedo, coupé, cabriolet ou roadster.
Dans le même registre que la 500K, voici une Packard Super-Eight 1501 qui est plus qu'imposante avec son 8 en ligne de 5.26L.
Après, les voitures sont plus modernes et il y a beaucoup de Fiat : normal nous sommes à Turin là où ont été présentées les 500. Voici donc des Fiat 500 et une sympathique 1900B Gran Luce de Ghia il me semble.
Il y a aussi quelques merveilles :
Malheureusement les conditions d'éclairages du musée sont particulièrement mauvaises et sans le flash, j'ai beaucoup de mal à prendre une photo potable ! Ces deux italiennes en font ici les frais. Celle de gauche est une Iso Rivolta Lele F, un 2+2 signé Bertone ; celle de droite est une jolie Ferrari 328 GTB.
Par contre l'éclairage de cette grande salle est génial pour les photos, la 365 GT 2+2 peut être bien mise en valeur.
Nous passons ensuite à l'étage inférieur qui comporte une grande salle autour de l'escalier.
Voici une superbe Alfa Romeo RLSS de 1926. Toutes les versions Sport furent renommées Super Sport en 1925 d'où la naissance des RLSS. Celle-ci possède un soubassement vert, et une carrosserie en aluminium brut à l'avant et en bois à l'arrière qui lui valut son appellation "spider bateau". Elle fut réalisée par Wilkinson de Long Island à New York pour un "américain passionné". C'est donc évidemment un exemplaire unique.
Les 8C 2300 de compétition gagnèrent toutes les courses majeures à leur époque : le Grand Prix de Monaco, les Mille Miglia, la Targa Florio et Le Mans. Voilà une excuse toute trouvée pour réaliser des modèles clients faits pour la route, et habillés par les meilleurs carrossiers du moment, comme ici avec cette carrosserie bicolore signée Touring. |
Nous sommes bien en Italie, ce musée insiste beaucoup dessus, donc voici encore deux italiennes, une étrange Fiat 500 A et une superbe Lancia Aurelia B20. La Fiat ne semble évidemment n'avoir rien en commun avec les traditionnelles 500, et pour cause, Nuccio Bertone la transforma de manière à pouvoir participer à des compétitions avec ! Mais à côté, l'Aurelia n'a pas à rougir, car elle participa également en compétition, allant jusqu'à braver les si difficiles routes des Mille Miglia au début des années 50, et avec le premier six cylindres en ligne de série de l'histoire !
A ma gauche une structure en alliage et des solutions innovantes. A ma droite, une voiture simple et pas chère.
A ma gauche, une FOD 18 HP, produite deux ans en très peu d'exemplaires. A ma droite, une Fiat 500 produite 20 ans à plus de 4 millions d'exemplaires. Morale : ne jamais être trop en avance sur son temps. |
Je passe ensuite dans cette grande salle, vraiment intéressante. Sont exposés des châssis aux murs, ainsi que des jantes (qui tournent !), et au milieu, des moteurs !
Les deux châssis sont ceux d'une Alfa 6C 1500 Mille Miglia Speciale. Imaginé par le grand Vittorio Jano, une version à compresseur Roots de ce modèle remporta les Mille Miglia 1928.
Le deuxième châssis est celui d'une Lancia Lambda, une des premières Lancia, qui possédaient un châssis à la fois léger et rigide... La voiture fut produite en neuf séries différentes !
Voici mon premier filé ... sur une roue !
J'aime beaucoup cette salle car elle nous permet de comprendre à quel point les moteurs ont évolué dans le temps. Entre les premiers 8 cylindres Isotta-Fraschini, immenses, le moteur Peugeot qui semble presque enfantin, et le dernier moteur Alfa Romeo, on se rend bien compte à quel point la compacité et la performance des moteurs se sont améliorés.
La salle suivante représente une usine, une chaîne de montage d'une Fiat 500 ! Un petit manège est même organisé au milieu de cette "mini chaîne" de production ! Les italiens sont décidément pleins d'idées !
Je trouve encore certaines choses assez originales, les italiens ont le sens de l'humour !
J'arrive enfin dans la grande galerie dédiée principalement aux monoplaces, la salle clé du musée. Tout de suite à ma droite, je trouve deux étranges... choses. Celle de droite est une voiture de record, la Nibbio II. Mono-cylindre Guzzi de 350 cm3, carrosserie Ghia et plusieurs records de vitesse à Monza avec notamment Giovanni Lurani, son concepteur. La TARF de gauche fut également une voiture de record, construit et pilotée par le grand Piero Taruffi ! La partie de droite comportait le moteur (bicylindre Guzzi 500 puis Gilera 350, 500 et 550 cm3), la transmission, le réservoir... tandis que la partie de gauche accueillait le pilote. Elle battut pas moins de 22 records entre 1948 et 1957 ! |
On rentre dans le vif du sujet avec cette Alfa Romeo 33 TT 12 et cette Lancia D24.
La 33 TT 12 fut championne du monde des voitures de sport 1975, en gagnant pas moins de 7 victoires sur 8 possibles. Son châssis tubulaire et son moteur 3 Litres firent le bonheur de pilotes comme Arturo Merzario, Vittorio Brambilla, Jacques Laffite, Henri Pescarolo, Derek Bell ou Jochen Mass.
La D24 a également un palmarès hors normes. Juan Manuel Fangio la conduisit notamment à une belle victoire lors de la dure Carrera Panamericana, devant deux autres Lancia, en 1953. L'année d'après c'est Alberto Ascari qui offrit une magnifique première place à la Scuderia lors des Mille Miglia !
La 33 TT 12 fut championne du monde des voitures de sport 1975, en gagnant pas moins de 7 victoires sur 8 possibles. Son châssis tubulaire et son moteur 3 Litres firent le bonheur de pilotes comme Arturo Merzario, Vittorio Brambilla, Jacques Laffite, Henri Pescarolo, Derek Bell ou Jochen Mass.
La D24 a également un palmarès hors normes. Juan Manuel Fangio la conduisit notamment à une belle victoire lors de la dure Carrera Panamericana, devant deux autres Lancia, en 1953. L'année d'après c'est Alberto Ascari qui offrit une magnifique première place à la Scuderia lors des Mille Miglia !
Voici une belle image de ces Mille Miglia 1954 avec Alberto Ascari au volant de sa D24, qui s'apprête à dépasser la Marino-Fiat de Brandoli / Claes, qui n'arrivera que bien plus tard ... après près de 19 heures de course, chapeau ! J'ai trouvé cette image sur internet et je la poste ici dans un but de partage, je ne connais malheureusement pas son auteur, si quelqu'un sait ou réclame quelque chose, n'hésitez pas à me contacter sur [email protected] .
Les Fiat furent également très bien représentées dans les différentes Mille Miglia mais ce côté compétition automobile de la marque remonte bien avant l'apparition de cette épreuve ! Dès 1907, cette Fiat modèle 130 chevaux GP fut pilotée notamment par Vincenzo Lancia et Felice Nazzaro qui parvint à gagner le Grand Prix de l'ACF (Automobile Club de France) 1907 à Dieppe à une vitesse moyenne de 113.6 Km/h ! Vitesse exceptionnelle à l'époque atteinte grâce à un monstrueux moteur quatre cylindres de plus de seize litres de cylindrée !
J'ai bien cherché mais je n'arrive toujours pas à identifier cet engin, si vous avez des suggestions, n'hésitez pas à m'en faire part. Elle est vraiment atypique avec son étroitesse et son absence de portes !
L'Itala modèle 11 est l'une des toutes premières monoplaces. Elle fut conçue par Giulio Cesare Cappa en 1925. Après les énormes cylindres des dernières voitures, cette Itala présente un grand contraste avec son ... V12 de seulement 1050 cm3 ! Malgré son compresseur Roots, elle devait certainement manquer de puissance car un modèle ultérieur de 1.5L fut construit sous le nom de modèle 15. |
La Bugatti type 35 (ici dans sa version B) est considérée comme la meilleure voiture de course jamais construite : 351 courses remportées en 1924 et 1925, et plus de quatorze victoire par semaine en 1926. Ettore Bugatti s'enthousiasmait comme nous le rapporte L'Art de l'automobile : "Elle gagne maintenant plus de courses que jamais, de toutes sortes et à travers toute l'Europe. Il suffit de les mettre entre les mains de mes clients et ils deviennent aussitôt des pilotes hors pairs !" |
Et maintenant la voiture que j'avais le plus envie de voir dans ce musée : la Lancia-Ferrari D50. Créée par V. Jano pour Lancia puis utilisées par Ferrari car la Scuderia Lancia avait des difficultés financières, cette voiture gagna le championnat 1956 de Formule 1 avec le grand Fangio !
La Ferrari 156 "Aero" de 1963 est la version revue et corrigée de la 156 Sharknose de 1961, championne du Monde avec Phill Hill après la mort tragique de W. Von Trips à Monza. Elle représente la Formule 1 typique des années 60 et elle est vraiment belle.
La famille Ferrari ne s'arrête pas la car j'ai aussi droit à une 246 F1 ! L'auto présentée serait certainement le châssis 0003, qu’utilisât Mike Hawthorn pendant la saison 1958 du championnat de Formule 1, saison qu'il remporta d'ailleurs. Cette voiture aurait gagné à Goodwood et Reims cette même année. Ce qui est assez incroyable est de voir l'évolution des Formule 1, entre la fin des années 50 et notamment les Ferrari 246 et 256 F1 et le début des années 60 avec les 156 vues juste avant. Ce changement brusque est le fruit des nouvelles arrivées anglaises, révolutionnaires et dangereuses pour la Scuderia qui dût s'adapter face à ses nouvelles concurrentes dont Vanwall dont les pilotes Sir Stirling Moss et Tony Brooks gagnèrent pas moins de six GP ! Finalement, Hawthorn ne remporta le titre qu'avec une avance d'un seul point face à Moss, le champion sans couronne.
Sur cette photo, on peut bien voir le beau V6 dit "Dino", de 2.4L développant près de 290 chevaux. On le retrouvera plus tard sur les non moins fameuses Dino 246 GT (S).
En 1990, le champion Prost arrive chez Ferrari pour prendre place dans le baquet de la nouvelle 641 F1, directement dérivée de la 640, conçue par John Barnard. En bataille féroce avec Ayrton Senna, ce dernier l'emportera finalement après un accrochage à Suzuka. Ferrari pourra néanmoins sortir de cette saison la tête haute après 6 victoires !
On reste en Italie mais on passe chez Alfa Romeo avec cette 179B, dérivée de la 179, elle-même dérivée de la 177, qui possède un V12 de 3L, un châssis en aluminium, et une carrosserie Kevlar. Elle fait cependant partie des nombreux "ratés" de la Formule 1. Elle ne participera qu'à deux courses, pilotée par Bruno Giacomelli et Mario Andretti.
Sur la photo de droite une Toro Rosso STR3, qui fit ses débuts à Monaco en 2008. Pilotée par Sebastien Bourdais et Sebastian Vettel, elle remporta le premier GP de l'histoire de l'écurie grâce à Vettel, à Monza cette même année. Il devint ainsi le plus jeune poleman et vainqueur de GP de l'histoire de la F1, à tout juste 21 ans.
Sur la photo de droite une Toro Rosso STR3, qui fit ses débuts à Monaco en 2008. Pilotée par Sebastien Bourdais et Sebastian Vettel, elle remporta le premier GP de l'histoire de l'écurie grâce à Vettel, à Monza cette même année. Il devint ainsi le plus jeune poleman et vainqueur de GP de l'histoire de la F1, à tout juste 21 ans.
Cette galerie est vraiment l'endroit le plus exceptionnel du musée. La mise en scène est une fois de plus fabuleuse, un vrai bonheur !
Et voici une des plus belles pièces de cette galerie, la Maserati 250F châssis 2505. C'est en effet le centenaire de Maserati cette année, qui est célébré au musée de Turin avec cette belle F1 disposée sur un plateau tournant , très bien éclairée et mise en valeur, ça change ! Cette voiture fut d'abord une voiture d'usine qui remporta notamment le GP d'Argentine 1954 aux mains de Fangio lui-même ! Achetée début 1955 par André Simon, il courra à son bord (la peignant en bleu !) et la loua à la Scuderia Centro Sud puis à Bonnier avant de lui vendre. Celui-ci la revendit à son tour à Maserati qui la répara et la donna au musée de Turin en l'ayant préalablement renumérotée 2500.
Voici trois photos trouvées sur le forum Autodiva qui représente 2505. La première nous montre sa belle livrée bleue du Grand Prix de France 1956, la deuxième fut prise lors de l'International Trophy de Silverstone et la dernière à Monaco, en 1957.
Je redescends finalement au rez-de-chaussée pour la fin de ma visite. Plusieurs voitures sont exposées dans le couloir comme cette Lancia Flaminia de 1957 qui était l'une des voitures les plus luxueuses de son temps. De plus elle était italienne. Le président italien la prit donc naturellement comme voiture de parade, lui accordant ainsi le titre de Lancia Flaminia Presidenziale. Quatre exemplaires lui furent fourni, carrossés par Pininfarina, disposant d'un châssis rallongé et de rapports de boite retravaillés pour concorder avec les vitesses souvent très lentes des parades. Cet exemplaire fut donné par le président de la République italienne.
Le rez-de-chaussée présente plusieurs concepts dans sa dernière salle mais un d'entre eux est présenté bien avant, une sorte d'amuse-gueule, c'est la BMW Mille Miglia Concept de 2006. Elle rend hommage à la BMW 328 vainqueur de l'édition 1940 du fameux marathon Brescia-Roma-Brescia. Cet hommage passe bien sûr par la calandre qui rappelle celle typique de son aïeule tout comme les lignes générales de sa carrosserie, réalisée par Touring, comme la 328 avant elle. Cependant je trouve ce style néo-rétro d'Anders Warning assez peu élégant contrairement à la 328 originelle. Je trouve que l'hommage est une bonne idée mais je ne suis pas fan du résultat. Reste à préciser que ce concept est basé sur le Z4.
Voici deux photos de ces Mille Miglia 1940, la première présentant l'armada BMW, la deuxième avec la 328 vainqueur à l'arrivée, dont "notre" concept s'inspire. Je ne connais pas les copyrights de ces photos.
Restons dans l'esprit Mille Miglia avec cette Cisitalia 202 SMM Nuvolari. Elle porte le nom de son pilote pour les Mille Miglia 1947, le plus célèbre pilote de l'époque, Tazio Nuvolari (champion d'Europe des pilotes 1932 et vainqueur des 24 heures du Mans 1933 avec Raymond Sommer, chaque fois sur Alfa Romeo), qui remporta sa classe (1100 cm3) lors de cette édition après avoir bataillé ferme pour la victoire malgré son petit moteur. Il finira avec une magnifique 2ème place au général, avec à ses côtés Carena. Deux autres Cisitalia 202 SMM prirent les 3ème et 4ème place, un succès ! Le Mantouan Volant, aussi appelé Nivola, fera à nouveau des exploits en 1948, toujours aux Mille Miglia en pulvérisant ses adversaires et sa voiture (la Ferrari 166 SC s/n 006I) avant de devoir se retirer pour raisons mécaniques. Très malade, il décèdera en 1953 à Mantoue. La 202 SMM sera finalement produite à une vingtaine d'exemplaires suite à ses exploits.
Cisitalia 202 SMM / Mille Miglia 1947 / Nuvolari-Carena / 2ème au général - 1er en classe 1100 cm3 / ©?
Et juste à côté de la Cisitalia, une autre barchetta, vraiment belle, l'Alfa Romeo 1900 C52 Disco Volante "Flancs larges". C'est un prototype unique créé, avec deux autres C52, pour participer à des courses en catégorie Sport. Son architecture mécanique s'inspire des autres Alfa 1900, le moteur de la Super Sprint. La carrosserie est signée Touring. L'aérodynamique de ce modèle aurait été fait en sorte de contrer les vents latéraux.
Les italiennes sont décidément sur-représentées.
La salle d'à côté - il y a toujours une salle qu'on n'a pas vue dans ce musée - fait la part belle aux designers, avec, pour chacun de ceux qui sont présentés, une affiche et des miniatures de voitures qui les ont inspiré ou qu'ils ont dessiné. C'est une idée originale et vraiment bonne ! Voici quelques-uns de ces designers.
Embauché chez Pininfarina en 1973, Lorenzo Ramciotti va devenir chef du design de la carrozzeria Turinoise, supervisant la production de pas moins de 30 voitures et 25 concepts.
Embauché chez Pininfarina en 1973, Lorenzo Ramciotti va devenir chef du design de la carrozzeria Turinoise, supervisant la production de pas moins de 30 voitures et 25 concepts.
Voici trois voitures qu'ils a imaginé. La première est la Ferrari Mythos, concept produit à trois exemplaires qui inspirera notamment les designers chargés du design de la future F50 !
La deuxième est un concept Maserati dont les lignes ont été reprises sur tous les modèles actuels de ma marque.
La dernière semble être une Alfa Romeo Canguro, mais cette dernière fut dessinée par Giugiaro pour Bertone sur une base de TZ. Serait-ce une autre auto ?
La deuxième est un concept Maserati dont les lignes ont été reprises sur tous les modèles actuels de ma marque.
La dernière semble être une Alfa Romeo Canguro, mais cette dernière fut dessinée par Giugiaro pour Bertone sur une base de TZ. Serait-ce une autre auto ?
Aldo Brovarone est lui aussi un designer de chez Pininfarina. Il conçut notamment les Ferrari 365P Berlinetta Speciale, 365 GTC/4 et 365 GT 2+2.
Et voici une A6GCS et la fameuse Dino (visible au Musée de la Sarthe), c'est écrit dessus.
Le très connu Leonardo Fioravanti a également passé quelques années chez Pininfarina. 24 en fait. Il terminera en tant que directeur général de la marque après avoir participé à la création de toutes les Ferrari de route, de 1966 à 1986. Il créera finalement son entreprise de design, Fioravanti Srl, en 1987.
Andrea Zagato n'est rien de moins que le petit-fils d'Ugo Zagato, créateur de la marque en 1919.
En rouge on aperçoit la Ferrari 166 MM Zagato #0018M, première Ferrari carrossée par Zagato. Le travail fut commissionné par Antonio Stagnoli, jeune pilote de Brescia et concessionnaire Piaggio à Milan, et commença début 1949. Bien qu'elle fut nommée "Panoramica" en raison de sa grande surface vitrée, 0018M était très différente des autres "Panoramice" conçue par Zagato, ces dernières ayant été conçue pour la route. Antonio voulait lui une voiture de compétition. Et le résultat fut visiblement satisfaisant car il remporta la Coppa Intereuropa de 1950. Cette voiture fut ensuite transformée en barchetta pour remporter d'autres courses, souvent des courses de côte.
Antonio Stagnoli pose à côté de 0018M. Le n°12 correspond à sa participation à la Coppa Intereuropa 1950. Sur la deuxième photo, toujours 0018M mais en configuration "barchetta", à la Targa Florio.
Marcello Gandini est sans aucun doutes l'un des plus grands designers du siècle passé. Il a imaginé nombre de succès, notamment pour Bertone.
L'agressive Countach, la sensuelle Miura ou l'efficace Stratos, cet homme savait y faire.
Comment crée-ton une voiture ? C'est expliqué dans la salle suivante ! Les maquettes, prototypes ... c'est bien fait, mais c'est en italien (ce qui reste problématique pour moi).
Nous arrivons finalement dans la dernière salle où repose des concept-cars. C'est un mini salon automobile ! Tout ces concepts ont été réalisé par IED, l'Instituto Europeo di Design.
Voici deux des plus intéressants concepts à mes yeux
La IED ScorpION fait bien sûr référence au sigle Abarth. Elle reprend également sa philosophie : réduction du poids et recherche aérodynamique sont de rigueur ! Il ne faut pas oublier que si les carrozzerie d'antan sont associées aux préparateurs d'aujourd'hui, certaines carrozzerie tenaient plus du Prodrive que du Mansory ! Elles préparaient les véhicules à la compétition en les allégeant en changeant la carrosserie, pas dans un but esthétique mais bien pratique ! Zagato se vantait de ré-hausser la vitesse de pointe de certaines berlinette de 40Km/h ! Et si Zagato et Abarth s'attaquaient en priorité aux petites italiennes, c'est bien car il y avait une forte demande des pilotes du dimanche. Leurs carrosseries sont aujourd'hui présentées dans certains concours d'élégance mais n'oublions le but primaire de tout ceci : la compétition. Chapeau à IED pour sa réalisation, mais un petit tour sur piste finirait de rendre heureux la communauté d’enthousiastes !
Enfin la rouge, c'est la Cisitalia 202E, un concept qui reprend largement les lignes de l'ancêtre (les rondeurs et les deux ronds latéraux notamment). Le style néo-rétro n'est cependant pas des plus réussi à mes yeux.
La IED ScorpION fait bien sûr référence au sigle Abarth. Elle reprend également sa philosophie : réduction du poids et recherche aérodynamique sont de rigueur ! Il ne faut pas oublier que si les carrozzerie d'antan sont associées aux préparateurs d'aujourd'hui, certaines carrozzerie tenaient plus du Prodrive que du Mansory ! Elles préparaient les véhicules à la compétition en les allégeant en changeant la carrosserie, pas dans un but esthétique mais bien pratique ! Zagato se vantait de ré-hausser la vitesse de pointe de certaines berlinette de 40Km/h ! Et si Zagato et Abarth s'attaquaient en priorité aux petites italiennes, c'est bien car il y avait une forte demande des pilotes du dimanche. Leurs carrosseries sont aujourd'hui présentées dans certains concours d'élégance mais n'oublions le but primaire de tout ceci : la compétition. Chapeau à IED pour sa réalisation, mais un petit tour sur piste finirait de rendre heureux la communauté d’enthousiastes !
Enfin la rouge, c'est la Cisitalia 202E, un concept qui reprend largement les lignes de l'ancêtre (les rondeurs et les deux ronds latéraux notamment). Le style néo-rétro n'est cependant pas des plus réussi à mes yeux.
La Hyundai Passo Corto, mélange italiano-coréen très agressif mais plutôt agréable.
Alfa Romeo Gloria, comme la chanson d'U.Tozzi, pur style italien.
Et la Maserati Chicane, qui fait référence à la compétition. A quand les pneus sur l'asphalte ?
Petites vues d'ensemble ...
Et miniatures à la chaîne !
Enfin, comme la plupart des musées italiens dans lesquels j'ai eu les chances de poser les pieds,une boutique, et des miniatures. Ce coffret me tentait bien jusqu'à que je trouve l'étiquette du prix ... Reste une photo souvenir pour le plaisir des yeux !
Finalement, le Museo dell'Automobile à Turin est le premier et le plus gigantesque musée automobile dans lequel je suis allé. C'était absolument génial à quelques bémols près. La masse de travail en aval fut colossale mais c'est toujours un plaisir de se replonger dans l'historique de ces chères mamies. En espérant que vous ayez appris des choses et que vous reviendrez lire quelques articles, car la liste se renouvelle régulièrement !
Voici le site du musée : http://www.museoauto.it/website/
Thomas.
Voici le site du musée : http://www.museoauto.it/website/
Thomas.