Avignon Motor Festival 2017
Texte et photos par Théo Castel.
Après une édition 2016 qui fut pour moi la meilleure, c’est enthousiaste que je me rendais pour la septième année consécutive au désormais traditionnel salon d’Avignon. Avec une petite nouveauté : je disposais de l’accréditation presse, me donnant un accès gratuit au salon, toujours en véhicule de collection. Reportage.
9h. Nous patientons tranquillement dans la 230E au sein d’une longue file d’anciennes, suivis par une superbe Citroën SM bleu pétrole, alors que le salon ouvre tout juste ses portes. A peine nous garons-nous dans le parking exposants que les premières gouttes de pluie apparaissent. Oui, la douceur de 2016 semble bien loin et il va falloir s’y faire…
9h. Nous patientons tranquillement dans la 230E au sein d’une longue file d’anciennes, suivis par une superbe Citroën SM bleu pétrole, alors que le salon ouvre tout juste ses portes. A peine nous garons-nous dans le parking exposants que les premières gouttes de pluie apparaissent. Oui, la douceur de 2016 semble bien loin et il va falloir s’y faire…
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J’ai néanmoins le temps de photographier les premiers arrivants tandis que le parking est de moins en moins clairsemé. On commence avec une youngtimer bien connue (il va y en avoir beaucoup dans cet article, vous voilà prévenus) : la Renault 21 Turbo. Celle-ci, dans sa robe blanc cassé, est dans un état irréprochable !
Comme à l’accoutumée, l’éclectisme du parking guide mon article, qui se veut un récit chronologique de la journée. Vous m’excuserez donc si je passe du coq à l’âne avec le joli monogramme de cette Citroën CX Prestige, symbole de la France de Chirac et d’une certaine prestance qui, selon moi, fait défaut à l’État de nos jours…
Mais quittons la cour de l’Elysée pour revenir aux routes sinueuses. Une magnifique Ford Escort RS Cosworth passe devant moi et me permet de jouer avec le reflet le temps d’une photo. Voilà bien le seul avantage d’un temps pluvieux ! Malgré ses 25 ans, son charme de brute sans compromis opère toujours, et ce n’est pas le gigantesque aileron « pelle à tarte » qui vient contredire cela !
Je m’attarde sur une Peugeot 405 Mi16 à la déco un peu particulière. Il s’agit en effet d’une série spéciale Le Mans, commercialisée en France en 1993 après une première série numérotée de 500 exemplaires pour la Suisse. Outre le fait qu’il n’en existe que 150, cette 405 se distingue par certains éléments. Premièrement, elle n’était livrée qu’en rouge Lucifer métallisé. Ensuite, on retrouve plusieurs logos : un « Le Mans » sur la malle, les bandes PTS sur la calandre ainsi qu’un monogramme représentant la légendaire 905 des 24h du Mans sur la portière. Ce n’est que du cosmétique mais la 405 peut toujours compter sur les 150 chevaux de son 4 cylindres, inchangé par rapport à la Mi16 classique.
Voici un joli trio : Peugeot 205 GTi, Ford Escort XR3i et un coupé Volkswagen Corrado qui, après vérification, n’est pas un G60 mais un simple 1.8L 136ch. Dommage ! On trouve un peu plus loin cette belle Opel Manta B, coupé sportif typique des années 1980.
À quelques mètres de là, une puce me fait de l’œil. C’est dans un état tout bonnement excellent que se présente cette Citroën AX Sport. Sa philosophie ? Un moteur à carburateurs Solex de 95ch pour un poids annoncé de 715kg. Le 0 à 100km/h est ainsi abattu en moins de 10 secondes. Ça cause ! La plus épicée de toutes les AX dispose en outre ici de jantes alu optionnelles. J’adore !
Mais voilà que la pluie se fait rapidement plus intense, aussi je me rabats sur le hall K, celui des véhicules modernes « sport et prestige ». Deux options s’offrent à vous lorsqu’il pleut : s’abriter sous un porche ou s’abriter…dans une Porsche. Vous l’aurez compris, j’ai eu le plaisir de poser mon séant dans une production de Zuffenhausen. Oublions les mauvais jeux de mots pour nous concentrer sur ce joli petit Boxster. Le centre Porsche Marseille & Avignon présentait la dernière génération de celui-ci, appelée 718 Boxster, ici dans une version S très optionnée. Le rouge carmin métallisé se marie à merveille avec les jantes noires et les feux fumés. A l’intérieur, mon attention se porte sur le détail qui tue : la gaine du volant tout en alcantara. Ça n’a l’air de rien mais c’est pour moi indispensable sur tout véhicule qui se veut sportif !
Puisqu’il faut attendre que la pluie cesse, je prends mon temps en déambulant dans le hall. Chez Lexus, je prends le volant du coupé RC300h. L’intérieur est très agréable mais un détail détonne. En effet, toute l’instrumentation est digitale à l’exception d’une horloge centrale analogique, dont le style est classique, qui plus est. Étrange…
Sur le stand Audi, j’observe en détails la nouvelle S5 Sportback, un très élégant coupé 4 portes. Le commercial me présente l’intérieur et sa technologie, mais, malheureusement, je suis partisan des compteurs à aiguilles ! Petit détail amusant : lorsque vous ouvrez la porte, les anneaux Audi sont projetés sur le sol, à la manière de la dernière Mustang. C’est futile mais ça fait toujours son petit effet !
Je termine mon petit tour avec la nouvelle Ford Focus RS, un stand Lotus où trône une Ferrari 512TR ainsi que la nouvelle Porsche Panamera, qui gagne en élégance dans cette seconde génération.
De retour dehors, où il ne pleut plus, je retrouve une vieille connaissance d’une précédente édition avignonnaise. Cette magnifique Mercedes 350SE bleu marine, qui affiche plus de 230 000km (un rodage quoi…) est à vendre, dans un superbe état ! Si seulement…
Cette année, la maison Leclere Motorcars organisait une vente aux enchères le dimanche, mais les véhicules étaient visibles dès le vendredi. Point positif : il y a de belles choses. Point négatif : c’est très serré et il y a beaucoup de monde, il va falloir se débrouiller pour les photos… On trouve d’abord une Ferrari Challenge Stradale, version radicale de la 360 Modena. Elle est absolument sublime ! Notez que les organisateurs s’amusaient à démarrer quelques voitures dans le hall, je vous laisse imaginer le boucan si la Stradale avait été l’une d’elles…
Le reste des autos est à la hauteur : Lancia Delta Integrale Evo 1 dans un bleu qui lui sied à merveille, Ferrari 456 GT, Ferrari 355 et Modena Challenge (versions piste, à ne pas confondre avec la Stradale, homologuée pour la route), Ferrari 365GT 2+2, Alfa Romeo 2600 Sprint Groupe 3, Citroën Visa Chrono ou encore Renault Spider.
Pour clore cette liste non exhaustive, je rajoute cette fantastique Alfa Romeo 8C Spider, un superbe cabriolet très rare, a fortiori dans cette teinte grise ! Robe néo-rétro parfaitement dessinée, capote en toile et V8 de 450ch en font l’une des plus belles voitures de ces dix dernières années, estimée ici à plus de 200 000 euros.
Puisque la météo s’est calmée, il est temps de refaire le tour des parkings exposants pour voir ce qu’il y a de nouveau. Voilà deux lionnes qui ont une génération d’écart mais la fibre sportive et dépouillée en commun : les Peugeot 205 et 106 Rallye ! Intérieur spartiate, déco évocatrice, peinture blanche guerrière, moquette rouge pour gagner des chevaux, tout y est et le charme opère !
C’est alors que je tombe sur LA surprise du salon selon moi. Cette voiture me fait rêver, elle est absolument magnifique et n’a pas pris une ride malgré ses vingt ans. Faites place à la Peugeot 306 S16 ! C’est une phase 2 qui nous intéresse ici, c’est-à-dire la « vraie » S16. Apparue avec le restylage de la gamme en 1997, elle voit en effet son moteur passer de 150 à 167ch, et surtout, elle reçoit une boîte 6 vitesses ! En plus d’un design réussi à l’opposé des disgracieuses 307 et 308 qui suivront, la S16 peut désormais exploiter pleinement les qualités de son châssis, un des meilleurs du monde selon la presse de l’époque… L’exemplaire qui nous intéresse ici fait l’objet de discrètes modifications sublimant la bête. La couleur gris-bleuté, déjà, qui met parfaitement en valeur ses lignes. Ensuite, la suspension est légèrement rabaissée, les phares assombris tandis qu’une bande Peugeot Sport apparait sur le pare-brise. L’état général im-pec-cable vient parachever le tout. Aucun doute, pour moi, c’est le coup de foudre ! « On devrait toujours comparer sa voiture à une 306 » clame l’autocollant sur la vitre arrière… Pas faux ! C’est décidé, il me faut une S16 dans ma vie…
Après ce vibrant plaidoyer, passons à des véhicules plus inaccessibles mais tout aussi enviables. Si je vous dis E46 et F80, vous me répondez ? BMW M3 bien sûr ! Une génération sépare ces deux exemplaires-ci.
Derrière le hall K, j’ai affaire à deux monstres sacrés, deux stars des années 80-90. Une Lamborghini Diablo et une Ferrari Testarossa sont tranquillement posées côte à côte, sans personne autour. Alors, vous êtes plus Maranello ou Sant’Agata Bolognese ? Mention spéciale à la Testa pour son rétroviseur unique et haut perché monospecchio, attestant par là qu’il s’agit de la toute première génération. Je vous mets d’ailleurs une autre Testarossa, jaune celle-ci, qui dispose des rétroviseurs conventionnels, à titre de comparaison.
Non loin de là, une Alfa Romeo Giulia QV se repose discrètement à côté d’une frêle Renault 4L. Opposées, c’est le mot !
Il est temps à présent de pénétrer dans le cœur du salon, le prestigieux hall A. Afin de fêter comme il se doit les 70 ans de Ferrari, un impressionnant plateau de modèles classiques était installé. Mais gardons un peu de suspense : je commence par le concept DS E-tense, présenté au salon de Genève 2016. Torturée mais plutôt jolie, la française !
Bon, j’arrête de tourner autour du pot et vous présente enfin lesdites Ferrari. A Avignon, on ne fait pas les choses à moitié : une quinzaine de modèles d’exception sont présents ! On débute avec un bel alignement : 330 GTC, 365GT 2+2 et Daytona.
Trois Dino 246GT sont aussi de la partie, de quoi faire un beau clin d’oeil à Tony Curtis !
Attaquons à présent le stand central. C’est grand, ça brille, c’est coloré, tiens, ça me rappelle Genève il y a deux semaines ! Voici une 375MM bleue de 1954. Un V12 de 340ch, 250km/h, ça envoie pour l’époque ! Quid de son pedigree ? Elle a tout simplement appartenu…au dernier empereur du Vietnam ! Vous avez dit exotique ?
Comme pour toute bonne exposition Ferrari, des supercars sont également présentes : F40, F50 et Enzo, dans l’ordre chronologique de lancement.
L’une des pièces maîtresses est sans aucun doute cette Ferrari 250GT LWB « Tour de France ». Numéroté 0973GT, cet exemplaire date de 1958. Assemblée par Scaglietti, cette Ferrari est l’une des nombreuses variantes de très prestigieuse lignée des 250 qui s’est distinguée en compétition dans les années 50 et 60. L’appellation Tour de France est informelle et découle de la participation de certaines 250 à cette célèbre course, et c’est le cas pour notre exemplaire.
A l’écart, seule, une 275GTB long nose est injustement inaccessible pour de bonnes photos. Dommage car, dans sa livrée jaune, elle est tout simplement splendide !
Non loin de là, on trouve une 166MM, une des premières Ferrari produites à la fin des années 40 et ayant remporté les Mille Miglia en 1949, inaugurant par là le plus grand palmarès d’un constructeur en compétition de l’histoire. Elle partage l’espace avec la redoutable 333SP, barquette de course à la carrosserie tout en carbone et pouvant dépasser les 340km/h !
Enfin, l’ultime stand n’est pas en reste, au contraire ! On y trouve une autre 275GTB, une Competizione Speciale S.E.F.A.C de 1966. Sa particularité ? Une carrosserie en aluminium brut, lui permettant un gain de 150kg par rapport à une 275 classique ! Et lui offrant au passage une esthétique singulière mais magnifique. Elle est équipée de quelques éléments venant tout droit des circuits, comme le pot d’échappement latéral, mais elle est bel et bien homologuée pour la route !
Plusieurs barquettes sont aussi exposées mais c’est surtout la fabuleuse 250LM qui attire mon attention. Présentée en 1963 en réaction à la GT40 de Ford qui menaçait la Scuderia au Mans, la LM conserve le V12 maison mais il migre en position centrale arrière. Ses lignes très élégantes et sa faible hauteur en font l’une des plus belles Ferrari de compétition jamais produites.
Je termine le hall A des étoiles plein les yeux avec une ultime légende : la Peugeot 205 Turbo 16, reine des rallyes du mémorable Groupe B dans les années 80. D'ailleurs, si vous aimez les Groupe B, ce reportage devrait vous intéresser...
Il y avait Ferrari bien sûr, mais Peugeot exposait aussi quelques modèles. Je découvre ainsi le concept SR1, présenté en 2010 et dont la filiation stylistique avec la gamme actuelle est évidente.
Une belle 402 berline ainsi qu’une très belle 402 roadster du carrossier Giai marquent la fin de ma journée et viennent conclure ce reportage.
L’Avignon Motor Festival a fêté d’une belle manière ses 15 ans ! Voilà encore une édition très réussie, bien que la météo ne fut pas à la hauteur. Mention spéciale évidemment à l’impressionnante exposition Ferrari, qui a montré le savoir-faire des organisateurs pour faire du salon un événement majeur en France ! Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’année prochaine !
Je tiens à remercier le Centre Porsche Marseille & Avignon et le concessionnaire Audi ByMycar Avignon pour leur gentillesse, ainsi que l’organisation de l’AMF pour son accueil.