Lumières sur 60 ans de Porsche 911 @ Mathieu Lustrerie, Gargas
Textes et photos par Valentin Bourgeois.
Il était une fois en Provence, dans le village de Gargas, où un collectionneur de Porsche averti et figure du petit monde de la lustrerie ouvrit les portes de ses magnifiques usines d’ocre aux visiteurs, pour une exposition des plus incroyables. À l’occasion des 60 ans de la Porsche 911, Régis Mathieu, fondateur de la lustrerie éponyme, propose une rencontre entre lustres hors du commun et exceptionnelles 911, soigneusement sélectionnées parmi les plus belles collections d’Europe. En cette année 2023 qui va marquer le 10ème anniversaire d’Arts & Mécaniques, nous vous emmenons dans cette fantastique exposition au travers de photos prises lors d’une visite privée, où nous étions littéralement seuls avec les pièces exposées. Embarquons ensemble à la découverte de magnifiques œuvres d’Art sous forme de lustres, accompagnées des superbes Mécaniques que sont les Porsche 911…
La visite débute par les ateliers, où deux modèles de 911 nous accueillent. C’est ici que tout a commencé en 2002 pour la lustrerie et c’est également par ces deux modèles que la fabuleuse histoire de la 911 a débuté : le modèle blanc est une 2.0 de 1964, parmi les premiers produits, tandis que la rouge n’est autre que la 911S qui fut utilisée à des fins de promotion en 1966, accessoirement voiture de fonction d’un certain Ferry Porsche. La 2.0 est accompagnée par une paire de lustres néo-gothiques que nous, français, connaissons bien, car ils ornent habituellement nos cathédrales. Pour la 911 S de Ferry Porsche, c’est une reconstruction maison d’un lustre génois du 17ème siècle qui est exposée, qui se distingue notamment par ses 72 bougies, forme de respect pour ses admirateurs.
La visite débute par les ateliers, où deux modèles de 911 nous accueillent. C’est ici que tout a commencé en 2002 pour la lustrerie et c’est également par ces deux modèles que la fabuleuse histoire de la 911 a débuté : le modèle blanc est une 2.0 de 1964, parmi les premiers produits, tandis que la rouge n’est autre que la 911S qui fut utilisée à des fins de promotion en 1966, accessoirement voiture de fonction d’un certain Ferry Porsche. La 2.0 est accompagnée par une paire de lustres néo-gothiques que nous, français, connaissons bien, car ils ornent habituellement nos cathédrales. Pour la 911 S de Ferry Porsche, c’est une reconstruction maison d’un lustre génois du 17ème siècle qui est exposée, qui se distingue notamment par ses 72 bougies, forme de respect pour ses admirateurs.
Nous traversons ensuite la route afin de rentrer dans le Mathieu Museum, où nous allons découvrir toutes les générations des lignées RS et Speedster de la 911, mises en lumière par des lustres allant de la haute époque au 20ème siècle. Dès l’entrée, un alignement fascine : la 911 Carrera RS 2.7 se trouve exposée à côté de ses descendantes : 964 Carrera RS, 993 Carrera RS, 996 GT3 RS, 997 GT3 RS 4.0. C’est l’occasion parfaite pour admirer l’évolution de la plus sportive des 911, de l’aileron « queue de canard » à celui tiré de la course automobile. La génération 991 de la GT3 RS trône fièrement au milieu de la pièce, tandis que la toute dernière 992 GT3 RS vient achever le spectacle face à la sortie, comme une invitation à l’essayer.
Ces superbes modèles sont successivement éclairés par un lustre du 15ème siècle, qui autrefois habillait les plus importantes cathédrales du nord de l’Europe, telles que Notre Dame de Paris. La 964 est mise en valeur par un lustre G.B. Mettelino, qui a marqué l’histoire en tant que premier lustre à pampilles, tandis que sa descendante retrouve un lustre baroque qui ornait autrefois la place royale de Nancy. Pour les 996 et 997, nous retrouvons un style « Louis XVI » sur ces deux lustres « Petit Trianon » et « à l’Antique ». Le premier trouvait autrefois sa place dans le petit Trianon que Louis XVI offrit à Marie-Antoinette, tandis que le second date d’après la Révolution. La 991 retrouve un lustre Serrurier-Bovy, qui tranche avec les autres car il utilise l’électricité. Enfin, la toute dernière 992 est surplombée par un lustre contemporain qui utilise des ampoules à filament appelé « Hoffman », plus célèbre des lustres à cristaux sans bougies. Cette nouvelle source de lumière autorise de nouveaux designs et, enfin, la possibilité d’orienter la lumière à souhait. C’est un pur bonheur pour les photos !
La suite de la visite se passe dans une aile du bâtiment, où nous découvrons quatre générations de 911 Speedster. La première est une 3.2 de 1989, dernier modèle de cette fantastique génération qui vit naître la dénomination Turbo sur la 911. Majoritairement produite en caisse large dite « Turbo Look », le modèle que nous admirons ici est l’une des rares caisses étroites. Elle est accompagnée d’un lustre « Arman », pièce unique qui reprend le dessin de violons entourant un cylindre rouge, comme si les deux étaient faits pour vivre ensemble. C’est un lustre Hermès qui présente le prochain modèle : la 964 Speedster. Produite à seulement 930 exemplaires, elle ne connut pas le même succès que sa devancière car beaucoup plus radicale : sièges de la version RS, allègement maximal en se débarrassant de la climatisation, des vitres électriques et ajout des jantes 17’’ « Cup ». Deux générations plus tard, la 997 Speedster revient de manière très confidentielle : 356 exemplaires seront produits pour fêter les 25 ans du département Porsche Exclusive avec une dotation exceptionnelle : kit X51 portant la puissance à 408 chevaux, hanches élargies, freins carbone céramique, boîte PDK et le retour des mythiques jantes Fuchs. Pour la mettre en valeur, un lustre aux algues prend place au-dessus de son capot avec un point commun : sa rareté. Enfin, la dernière itération du modèle Speedster sur la 911 est exposée fièrement devant un miroir : la 991. Avec son châssis de GT3 RS, son moteur 4.0 de 500 chevaux et sa boîte manuelle, c’est un immense hommage au passé produit à 1948 exemplaires pour marquer le 70ème anniversaire de Porsche. Un lustre aux vanneaux, animal favori de son créateur, prend place au-dessus.
La visite continue ensuite avec deux « hors-séries » très iconiques de la 911. La première est la RUF CTR1 « Yellowbird », célèbre par son tour du Nürburgring dans les années 90. Avec 340 km/h de vitesse de pointe, elle fut autrefois la voiture la plus rapide du monde. Elle est ici accompagnée d’un lustre en plexiglas des années 1960 qui, à l’image de la Ruf, est très moderne pour son époque.
Enfin, la fabuleuse 959 est le dernier des modèles présent dans le Mathieu Museum. Considérée comme la première « supercar » de Porsche, elle est le condensé des technologies développées en course durant les années 70 et 80 et va même plus loin : suspension pilotée, double turbo, 4 roues motrices, ABS, électronique embarquée… Le lustre qui l’accompagne est en quelque sorte son équivalent, car il reprend plusieurs courants mondiaux : le japonisme, le troubadour ou le gothique.
Prenons maintenant la direction des nouveaux bâtiments de la lustrerie, fraîchement inaugurés. Toujours dans les tons ocre typiques de la région, ces gigantesques bâtiments renferment un atelier de montage, un espace d’exposition et surtout les plus belles 911 Targa, Turbo et modèles de compétition.
La visite commence cependant avec une 912, la version Targa « Soft Window », à la vitre arrière souple qui marquera l’histoire comme première version découvrable de la 911. La 912 reprend bien sûr la carrosserie de la 911 mais son moteur est un 4 cylindres à plat issu de la 356. L’arceau en aluminium était à la base conçu pour respecter les normes américaines mais deviendra au fil du temps l’un des gimmicks les plus iconiques du modèle. Il est d’ailleurs toujours d’actualité sur cette 992 Targa 4S Heritage Edition. Pour les lustres, on retrouve au-dessus de la 912 un modèle Constantinople en cristal artificiel réalisé par la maison Baccarat. C’est un exceptionnel modèle unique qui reprend plusieurs techniques de réalisation de cristal : soufflé, taillé et sérigraphié. Celui trônant non loin de la 992 Targa est un lustre aux iris, du style vénitien.
Au niveau de l’atelier de montage, un lustre feu d’artifice réalisé au Danemark sublime deux modèles Targa de la police néerlandaise. Que ce soit sur la 912 Targa Soft Window ou sur la 964, leur présence est exceptionnelle et nous permet de les admirer dans des circonstances plus appréciables que si nous les avions rencontrées il y a 30 ou 50 ans...
La visite se poursuit avec un incroyable exemplaire de la 911R. Il ne s’agit pas là du modèle présenté sur la génération 991, mais bien de l’original sur la série dite « Type F ». Voici le prototype de la première 911 de course produite à 24 exemplaires ! Son patronyme « R » signifie « Rallye » et marquera l’histoire comme la première lettre de noblesse de la 911 en course automobile. Avec son Flat 6 repris du prototype 906 et seulement 800 kilos sur la balance, elle brille dans les rallyes mondiaux tels que le Tour de France Automobile. L’exemplaire présenté ici est le châssis « 305876S R1 », premier de la lignée des 4 prototypes. Son historique n’est pas des plus glorieux, étant majoritairement dépêchée sur des événements en tant que voiture de rechange. En 1968, au Mugello GP, elle finit troisième au général sous les couleurs du Hart Ski Racing Team, seule course dans laquelle elle aura été engagée. Le lustre Atmosquare vient ajouter un contraste fait de Quartz et de lumière pour une association des plus réussies.
La prochaine est l’évolution directe de la 911R : voici l’un des 25 exemplaires de la 911 2.5 ST. La recette ne change pas avec un allègement drastique et un moteur des plus performants, mais la ST s’élargit et prend la carrosserie à empattement long pour conserver les places d’honneur dans les courses mondiales : Targa Florio, 24 heures du Mans… Il semblerait que le châssis présent soit 911 230 1109, bien que je ne puisse trouver plus d’informations sur celui-ci. La dalle Monolithe à base de cristal de roche vient éclairer très subtilement les formes de cette belle carrosserie.
Toujours dans les modèles de rallye à production limitée, la 911 SC/RS est la descendante directe de la R et de la ST. Basée sur la Type G, elle ne connut pas le même succès que ses devancières face aux monstrueuses Groupe B. Mais elle donnera ensuite naissance à la 959 que nous avons découverte dans le musée. Voici le châssis 0010, connu pour sa participation au championnat européen de rallye sous les couleurs Bastos où elle a régulièrement trusté les premières places de podiums. Le lustre Constellation exposé à ses côtés peut être vu de deux manières : face à lui, c’est une ligne droite qui se montre à vous. Mais mettez-vous de trois quarts ou de profil et vous découvrirez une autre facette de cette belle réalisation Mathieu Lustrerie.
Après le rallye, il est temps de passer du côté de l'asphalte lisse de la course sur circuit. La 996 GT1-97 est plus proche du prototype que de la voiture de série, mais elle donnera tout de même une version routière dite « Straßenversion » des plus recherchées. Voici le châssis 005 tel qu’il a participé aux 24 heures du Mans 1997. Son historique en course n’est pas des plus glorieux avec de nombreux abandons, mais on retiendra une troisième place aux 12 heures de Sebring 1998 entre les mains d’un certain Thierry Boutsen. Le lustre « Unchained Nature » fait à base de bronze et de cristal par la lustrerie Mathieu est une pièce unique.
Le diable s’habille en Prada. La prochaine voiture est une 911 Type 964 3.8 RSR. Sous sa belle peinture jaune immaculée se cache en réalité une redoutable voiture de course, digne héritière de la 3.0 RSR des années 70. Avec sa caisse large type Turbo Look, cette 911 3.8 RSR gagnera sa catégorie aux 24 heures du Mans. Le superbe lustre en forme de diabolo s’intitule Supernova et rassemble cristal, bronze argenté et quartz.
Au fur et à mesure de l’évolution des règlements de course automobile, les patronymes de la gamme 911 ont changé. Voici la première 911 « GT » de l’histoire, la 993 GT2. D’ailleurs, à l’époque, on ne pensait pas encore que cela allait devenir une marque typique des versions homologuées route les plus puissantes de la 911. Alors celle-ci arbore tout simplement un logo « 911 GT ». Dernière itération de la 993, elle-même dernière génération de la 911 refroidie par air, ses ailes rivetées, son aileron gargantuesque et son moteur biturbo en font l’une des 911 les plus recherchées actuellement. Le lustre dénommé « Saturne Cartier » n’est autre que la création la plus populaire de la lustrerie Mathieu. Inspiré du film « L’Odyssée de l’Espace », il trône fièrement dans toutes les plus grandes maisons de luxe : Cartier, Louis Vuitton ou encore Vacheron Constantin. Un cross-over automobile, lustrerie et montres, rien de mieux pour illustrer la philosophie Arts & Mécaniques !
Restons dans la série de lustres inspirés par l’Odyssée de l’espace avec ce magnifique « Orbite ». Il casse les codes de la lustrerie en permettant de l’apprécier à la fois de manière ronde, ou comme un lustre plat selon l’angle de vue. La 911 exposée dessous n’est autre que la version moderne du modèle R. Cette fois-ci, elle n'est pas dédiée au Rallye mais plutôt au plaisir de conduite. En 2016, la 991 GT3 phase 1 n’est disponible qu’avec une boîte PDK. Les puristes pensent alors que la boîte manuelle est définitivement abandonnée par la marque, mais l’annonce de cette série ultra limitée fait l’effet d’une bombe : seuls 991 chanceux pourront profiter d’une version sans artifices de la dernière GT3, avec une boîte manuelle à 6 rapports. Le compte-tours à graduations vertes comme sur les premières 911 va jusqu’à 9000 tours, permettant d’apprécier les vocalises du 6 cylindres à plat atmosphérique tandis que l’intérieur reprend le tissu « pépita » d’époque. Une merveille !
Nous arrivons maintenant dans la partie basse de ces nouveaux bâtiments. Les 911 de compétition y ont une place importante, mais nous trouvons aussi une magnifique lignée de 911 Turbo iconiques. Commençons par l’alignement de voitures de course qui nous rappelle les plus belles épreuves historiques.
La première n’est autre que la 3.0 RSR. Nous avons l’habitude de voir ce type de modèle, très prisé notamment sur les rallyes modernes tels que le Tour Auto car d’une polyvalence à toute épreuve. Ses 330 chevaux et sa caisse élargie en font, encore aujourd’hui, une voiture prête pour les meilleures places dans chaque épreuve historique. Celle-ci est le châssis #9123, la dernière 3.0 RSR produite par Porsche. Après les tréfonds de l’univers, les lustres nous emmènent désormais dans les profondeurs de l’océan : voici Jellyfish, une création originale de la lustrerie Mathieu parée de bronze et de pierres semi-précieuses.
Juste derrière se trouve son aïeule, la 2.8 RSR. Évolution ultime de la 911 Carrera RS 2.7 ducktail, la 2.8 RSR est la dernière version de course à adopter le fameux spoiler en forme de queue de canard. Le châssis exposé est #911 360 0576 ou R5, à l’histoire très tumultueuse. En effet, en 1974, le châssis R5 fut transformé en 2.1 RSR Turbo. Mais lors de la vente du prototype, le nouveau propriétaire l’a remise en configuration 2.8 RSR telle qu’elle était à l’origine. Sa carrosserie « 2.1 RSR Turbo » et son moteur ont quant à eux trouvé refuge dans une seconde 911, une 2.4, permettant ainsi aujourd’hui d’apprécier R5 dans ses deux versions : 2.8 RSR et 2.1 RSR Turbo. Cette version qui accueille aujourd’hui la carrosserie patinée de la 2.1 RSR Turbo est donc identifiée comme #911 360 0576/2. L’histoire complexe des Porsche de course !
Sea Urquin, c’est le nom du lustre exposé au-dessus de la 2.1 RSR : inspiré de l’exosquelette d’un oursin, il rassemble 3 sources lumineuses différentes : une pour éclairer la pièce, une pour éclairer la couronne, et la dernière pour les alvéoles.
Si vous êtes porschistes dans l’âme, il se peut que la prochaine ne vous dise pas grand-chose : voici la 911 Turbo 3.3 Almeras « Lit National ». Cette version modifiée d’une Turbo fut au début réalisée par les frères Almeras afin de courir en Groupe B, cette catégorie iconique de l’âge d’or du rallye. Mais son moteur turbocompressé posait quelques problèmes à son pilote, le lag du turbo étant trop important. En 1983, vient alors aux frères l’idée de l’engager en compétition sur circuit aux 24 heures du Mans mais également dans le championnat américain IMSA GTO. Elle est accompagnée de lustres Caravelle, inspirés des plus beaux navires d’époque.
Les modèles suivants s’éloignent un peu de la 911 conventionnelle, au point de changer totalement de dénomination. Voici tout d’abord la 934, développée pour le Groupe IV. Avec les apprentissages de la 2.1 RSR Turbo, la marque réitère l’expérience sur sa nouvelle version sur base de 930 Turbo. Elle ne laissera aucune chance à ses concurrents sur les championnats Trans-Am et GT européen, remportant les deux dans sa catégorie. Le modèle présenté ici est l’ancienne de Jean-Blaton, châssis 930 670 0153, fraîchement restaurée dans sa livrée des 24 heures du Mans 1978.
Évolution de la 934 pour répondre aux exigences du Groupe 5, la 935 deviendra au fil du temps une icône des voitures de course Porsche. Pensez à n’importe quelle course d’endurance mondiale : une 935 l’a forcément gagnée. 24 heures du Mans, 24 heures de Daytona, 12 heures de Sebring… Le modèle présent aujourd’hui est le châssis #930 990 0031, livré neuf à Volkswagen America et qui le revendra ensuite au légendaire concessionnaire Vasek Polak. Présentée aujourd’hui dans sa livrée 24 heures du Mans 1979, elle est l’une des 935 les plus originales, toujours équipée de son moteur Matching Numbers. La 935 est tellement iconique que des années plus tard, en 2019, Porsche a décidé d'en raviver le patronyme sur base de la 991 GT2 RS. Réservée à la piste mais inéligible aux grandes courses, elle ne connaîtra que des sorties ponctuelles à l’occasion de journées circuit privées, ou dans le cadre du nouvellement créé championnat GT1 de l’association S.R.O. La 935 originale est accompagnée du lustre Folpo qui définit, selon les sculpteurs vénitiens, des objets mal faits. La moderne, elle, se voit affublée d’une autre lustre « Nautilus ».
Dirigeons-nous maintenant vers ce fabuleux alignement de 911 Turbo. De la 930 à la 992, Régis Mathieu nous propose ici un retour sur des années de moteur turbocompressés au travers des versions les plus exclusives.
La première n’est autre que la très rare 930 Turbo S « Sonauto » dont le nom est tiré de l’importateur français de l’époque. Avec 10 exemplaires produits, son intérieur tiré de la 959, son chassis sport et sa préparation moteur en font aujourd’hui un modèle extrêmement prisé. L’exemplaire présent ici est le numéro 2/10. L’installation lumineuse « Météorite » est un hommage au cristal de roche, né de la recherche des plus belles pièces de quartz naturel. L’association avec la 930 est un bel exemple du purisme absolu, que ce soit dans l’automobile ou les roches nobles.
Un petit bond dans le temps et nous voici devant la 965, ou 964 Turbo S Leichtbau. Ultime déclinaison à moteur turbocompressé de la 964, elle se distingue de la Turbo 3.3 dont elle est basée par sa cure d’amincissement : arceau, sièges de 964 RS, kit carrosserie « Clubsport », jantes allégées… Produite à 81 exemplaires, elle est aujourd’hui reconnue comme la version turbocompressée la plus extrême de la génération 964, la véritable ancêtre de nos GT2 modernes. Malheureusement, le modèle présenté ici serait à priori une réplique particulièrement bien réalisée sur base de Turbo 3.6, les sièges, l'aileron et la moquette intérieure ne correspondant pas. Le lustre « Crossing Light » est lui une création Mathieu Lustrerie, née durant la campagne de restauration de la galerie des glaces du Château de Versailles. Avec ses bougies antagonistes, nous pouvons, selon l’angle avec lequel nous l'admirons, profiter d’une lumière descendante ou montante.
La suivante est elle aussi une Turbo S, sur une génération très importante pour la 911 : la dernière refroidie par air. Une nouvelle fois, certaines pièces sont empruntées à la version RS telles que les écopes ou l’aileron. Mais sur cette génération apparaît une signature stylistique qui va rester jusqu’à aujourd’hui sur les modèles Turbo : les entrées d’air sur les ailes arrière. 345 exemplaires de cette version extrêmement désirable seront produits. Cloche ou vase de Médicis retourné, le lustre Bell Boy vient parfaitement mettre en valeur les courbes de la 993.
La prochaine Turbo S n’est arrivée que sur la phase 2 de la génération 996. Boudée à l’origine pour ses phares qui ne sont plus ronds et son refroidissement par eau, cette génération profitera tout de même du fabuleux moteur développé par Hans Mezger, lui donnant quelques lettres de noblesse. Elle demeure néanmoins plus discrète que ses prédécesseurs, n’ayant aucun détail la distinguant de la version Turbo. Elle est accompagnée du superbe lustre « La Grande Boule », une sphère avec en son centre une boule à facettes d’inspiration disco. Cela fait danser la lumière sur la superbe teinte Rouge Indien de la 911.
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Sautons désormais une génération de 911 afin d’arriver à la 991 Turbo S Exclusive Series Cabriolet. Un nom plutôt long pour désigner cet incroyable exemplaire uniquement disponible dans cette robe dorée. Cette édition ultra limitée à 200 exemplaires pour les États-Unis uniquement s'inspire dans la version mondiale Exclusive Series sur base du Coupé. Le département Exclusive Manufaktur de Porsche a porté sa puissance à 607 chevaux, tandis que des jantes entièrement en carbone font leur apparition. Le lustre, habilement nommé « Eclipse », suggère une boule de feu qui serait à moitié cachée par la lune.
La suivante n’est autre que la dernière version de la Turbo S sur la génération 992. Pour cette nouvelle version, la puissance augmente encore jusqu’à 650 chevaux afin de proposer des performance balistiques. Le lustre qui l’accompagne est intitulé « Visiteurs inattendus », un superbe monolithe fait de cristal. |
Terminons notre visite avec la 992 GT3 Cup du pilote Arthur Mathieu, fils de notre hôte du jour. Seule Carrera Cup exposée, cette version « Art Car » absolument superbe est mise en valeur par le lustre « Love », composé de 120 chandelles.
C’est ici que se termine l’exposition « Lumières sur 60 ans de Porsche 911 » par Régis Mathieu. Tenue dans un lieu somptueux et fraîchement restauré, son organisateur a rassemblé un panel de 911 des plus qualitatifs à l’occasion de l’anniversaire de l’une des voitures de sport les plus emblématiques. Nous tenons à remercier chaleureusement l’équipe de la Lustrerie, Régis, Inès et Arthur pour l’accueil et pour nous avoir ouvert les portes de leur antre en dehors des heures d’ouverture au public. L’exposition court jusqu’au 22 janvier à Gargas, en Provence. Que vous soyez amateur de 911, de lustres ou d’art, cette exposition vous permet de mieux apprécier chaque modèle et d’apprendre à admirer les lustres qui les entourent. Espérons qu’il ne s’agisse pas de la seule exposition éphémère du côté de la lustrerie car nous reviendrons, c'est certain !
Dans un soucis de transparence, nous mettrons désormais nos sources lors de la réalisation de reportages détaillés. L'audioguide de la Lustrerie nous a été d'une grande utilité pour vous détailler les lustres présents. Quant aux voitures, le site internet Racingsportscars.com ainsi qu'un reportage de Classic Driver ont été pris comme sources.